As Tears Go By de Wong Kar-Wai
(1988)
Nouvelle étape de mon cycle Wong Kar-Wai avec la vision de As Tears Go By, premier long-métrage du réalisateur. Une vision assez étonnante puisque le film se révèle être sur beaucoup de points l'opposé total des films suivants du cinéaste, notamment du point de vue scénaristique et se veut donc certainement le film le plus classique de sa filmographie (terme loin d'être péjoratif dans cette situation). Pourtant, le style et les thèmes du réalisateur sont bien là : histoire d'amour vouée à l'échec par la force du destin, caméra mobile, mise en scène fortement basée sur l'improvisation, et l'on retrouve plusieurs thématiques chères au cinéma chinois avec notamment une histoire d'amitié qui, étonnamment, se révèle très convaincante et supérieure à pas mal de films de John Woo sur le même thème, la séquence finale est, à ce titre, d'une puissance mémorable et relève énormément le niveau de la qualité générale du métrage. Car si le film se suit avec un réel intérêt, il manque clairement quelques ingrédients pour en faire un grand film.
Ainsi,
As Tears Go By possède de nombreuses baisses de rythme au sein de son récit, notamment dans le développement de l'histoire d'amour qui tombe comme un cheveu sur la soupe, elle aurait clairement méritée d'être plus ambiguë et surtout plus tardive. Niveau mise en scène, si le film n'atteint pas la recherche picturale des œuvres suivantes du cinéaste, on retiendra néanmoins des scènes qui fonctionnent généralement de très bonne manière, ce qui n'est pas forcément évident dans un premier travail de réalisation. Enfin, le casting est sacrément classe, Andy Lau est vraiment bon, Jackie Cheung idem (un peu de sur-jeu mais rien de grave) et Maggie Cheung est fidèle à elle-même (par contre niveau physique je l'ai rarement vu aussi moche). Bonne surprise donc, Wong Kar-Wai c'est décidément l'un des meilleurs réals chinois en activité, si ce n'est le meilleur.
NOTE : 7/10