[REC] Génesis de Paco Plaza
(2011)
Après un second opus décevant mais qui avait le mérite d'offrir des ajouts sympathiques avec notamment la multiplication des points de vue subjectifs, la saga [REC] continue son bonhomme de chemin avec un changement majeur, à savoir la séparation des réalisateurs Jaume Balaguero et Paco Plaza pour des films individuels qui permettront un renouvellement de l'intérêt et de la surprise sur les spectateurs. Et pendant que le premier réalisait son fabuleux
Mientras Duermes en attendant de livrer l'épisode apocalyptique ultime, le second promettait de revenir aux origines du mythe avec
[REC] Génesis, film totalement atypique véritablement déstabilisant et qui aura droit à la fois à son lot de fans surpris que de détracteurs déçus. Car
[REC] Génesis est une œuvre qui, constamment, ose prendre à revers les attentes du spectateur pour toujours le surprendre, quitte à le perdre en cours de route. Ainsi, en commençant tel un dvd de souvenirs de mariage pour finalement reprendre l'atout principal de
[REC]² (la multiplication des points de vue, ici exprimée principalement par la présence d'une steadycam) avant de devenir un film de fiction à part entière,
[REC] Génesis se veut être le film du changement, un film clairement plus personnel que les précédents opus (le mariage se déroule au même endroit que le véritable mariage de Paco Plaza et sa femme, tout deux présents dans le film) osant prendre des directions insoupçonnés comme la mise en avant d'un second degré ravageur qui va jusqu'à se moquer directement des certains éléments présents dans le film précédent (la présence satanique est totalement mise en dérision via les actions du prêtre) et surtout rendre hommage à des œuvres comme
Braindead (on retrouve la tondeuse à gazon, cette fois miniaturisée) ou encore la trilogie Evil Dead (le gag du chevalier, l'amputation de la Mariée). Sauf que là où ces films allaient dans l'humour jusqu'au bout,
[REC] Génesis continue néanmoins à se prendre encore un peu au sérieux via une histoire d'amour qui se révèle franchement émouvante sur sa séquence finale, cela contribue à la fois à la force du métrage mais aussi à sa faiblesse puisque le film risque énormément de décevoir une grande partie de son public à force de rester le cul entre deux chaises. Néanmoins, si le film n'est clairement pas dans la même lignée que les précédents opus, il serait dommage de renier totalement les grands moments de fun qu'il apporte via des gags vraiment étonnants (John l'éponge), sa position satirique (on se moque ouvertement de la caméra à l'épaule via des lignes de dialogues et on cite Dziga Vertov et Jean Renoir avant d'offrir un spectacle qui ne leur ressemble en rien) et surtout la volonté d'offrir un film clairement différent de ce que l'on peut voir habituellement dans le paysage cinématographique. Bref, une œuvre qui divisera clairement mais qui possède un charme certain pour peu que l'on accepte l'idée formelle de départ.
NOTE : 6,5/10