Après avoir fait l'impasse sur l'intégralité des suites du Fast and Furious originel, j'étais plutôt bien conditionné pour visionner ce cinquième opus, qui prend l'excellente initiative de laisser de côté l'univers kéké tunning pour se transformer en film de casse boosté à la testostérone.
C'est très subjectif mais c'est un léger sentiment de déception qui prédomine à l'amorce du générique de fin. L'actionner US des années 2000, c'est pas franchement ma came et malgré toutes les réjouissances proposées par le film, on est en droit d'en attendre beaucoup plus.
La qualité d'un film d'action se jauge avec un critère très simple à savoir le degré de béatitude de notre sourire. Et là, autant un Last Action Hero me file une banane d'enfer pendant deux heures, autant ce Fast Five n'a eu qu'une occasion de me faire frissonner de plaisir lors de la grosse poignée de mains iconique entre les deux colosses Vin Diesel et The Rock, focalisée sur leurs énormes biceps (remember Predator). Trois secondes de "vrai plaisir"! Mais trois secondes seulement...
Le premier tiers du film n'est guère passionnant, compilant trop de scènes inutiles pour la suite des évènements. Ça n'est qu'à partir du rassemblement de toute la troupe de joyeux drilles et de la préparation du casse que l'on commence à s'amuser sérieusement. Heureusement que les producteurs et scénaristes ont eu la bonne idée de coller The Rock (en superflic pitbull) dans les pattes de tout ce petit monde car ça n'est pas avec le bad guy en mousse (et complètement absent dans la seconde moitié du film, un comble, c’est lui qui se fait braquer, non?) que le film relève le niveau.
Un très bon film d'action peut difficilement exister sans un méchant bien badass... Là, ça n'est clairement pas le cas et c'est un peu le truc rédhibitoire.... Le film séduit paradoxalement dans les moments les plus creux en mettant en avant une belle fraternité exacerbée. Niveau action, on en a évidemment pour son fric, avec en point d'orgue le clash Vin Diesel/Dwayne Johnson et l'hallucinante scène finale complètement destroy qui convoque les dieux de la destruction architecturale. Dommage que le film ne propose pas de temps en temps quelques scènes un peu plus brutes de décoffrage (du genre une balle, un mort, un truc bien froid) et un peu moins d'action démesurée dans un style Michael Bay.
Justin Lin fait correctement le boulot, sans génie mais de manière toujours lisible. Par contre, il nous prend un peu pour des cons en commençant un plan sur deux par un survol du corcovado et de sa célèbre statue du Christ (on a le droit à toutes les heures de la journée, de l'aube au crépuscule...). Indéniablement divertissant, mais malgré les efforts plus que louables, il manque le sel des productions estampillées 80's/90's.
6/10