Battle Royale de Kinji Fukasaku
(2000)
Première vision et je ne peux pas m'empêcher d'être un peu déçu tant
Battle Royale avait su faire naître en moi les espoirs les plus fous, de par un pitch plus que prometteur qui restera sa plus grande force mais aussi de par sa réputation flatteuse l’élevant au rang des survivals les plus prestigieux. De
Battle Royale, au final, on ne retiendra finalement que la première demi-heure qui mérite à elle seule la totalité des éloges. D'une puissance redoutable (le générique commence par le Requiem de Verdi, classe ultime donc) et d'une efficacité étonnante (le film impose des personnages que l'on ne connaît pas, une des meilleures idées du métrage), le film de Kinji Fukasaku a véritablement de quoi capter l'attention du spectateur, le plongeant dans un univers surréaliste mais jamais fantastique et lui apprenant les règles d'un jeu mortel en même temps que les élèves qu'il devra apprendre à connaître au fur et à mesure du film, la séquence d'explication du jeu est, à ce titre, d'une qualité indiscutable. Hélas, il n'en est pas de même pour le reste du métrage, ainsi dès que le jeu commence le film perd de plus en plus en puissance car cherchant toujours à attaquer sur plusieurs fronts à la fois alors qu'il aurait du rester ce qu'il avait promis d'être : un survival ludique et sans concessions. Là où, lors de l'introduction, la non-connaissance des personnages faisaient sa force, le reste du film cherche clairement à devenir une introspection de la psychologie de ces mêmes personnages via des flashbacks pas toujours utiles (seul celui de la jeune fille solitaire possède une réelle utilité), des séquences oniriques qui ne débouchent sur pas grand chose (le rêve de Kitano) et des cartons répétitifs d'une grande lourdeur. Quand aux relations entre protagonistes, elles sont souvent totalement hors de propos, comme si en danger de mort on cherchait encore à draguer sa camarade de classe devenue depuis ennemie... Ainsi, en cherchant à devenir un film de personnages,
Battle Royale se plante souvent dans sa partie survival, livrant des séquences souvent déjà vues ailleurs en beaucoup mieux, la seule se démarquant du lot étant celle du massacre du phare, le reste est franchement très vite oublié, et je ne parle même pas du final décevant. Le casting est vraiment très moyen dans l'ensemble et même la présence de Takeshi Kitano ne relève pas le niveau (d'ailleurs c'est un acteur que j'appréciais beaucoup avant et plus je découvre ses films et plus je me rend compte qu'il joue toujours la même chose). Niveau mise en scène, rien de transcendant même si on a le droit à des influences appréciables (Kubrick notamment), le genre de réalisation que beaucoup aurait pu mettre en scène de bien meilleure façon. Bref, déception donc, on est clairement pas en face d'un grand survival, c'est d'autant plus dommage que l'idée de départ est vraiment ultime, pour le coup je ne dirais pas non à un remake si ça reste dans la même volonté d'ultra violence sans concessions.
NOTE : 6,5/10