Alors que Disney avait signé ses plus grands chef d'oeuvres devenus de grands classiques dans l'animation traditionnelle, Ralph Bakshi se démarquait complètement par son travail atypique et déjanté visant un public adulte dégouté de la niaiserie et des chansons à la pelle qui gavait un public potentiellement avare en larmes et empathie pour des personnages sans nuances. Les sorciers de la guerre est une œuvre bizarre, complètement décalé , satyrique, pots-apocalyptique, fantasy et ô combien déluré grâce au style visuel saugrenue et burlesque de son réalisateur. pourtant, le tout sonne comme une faute de goût incroyable et malgré l’ambition de Bakshi à s'opposer littérairement aux dessins-animés pour enfants, il se perd dans un design et des choix de couleurs improbables assez moches (c'est voulut mais n'empêche) et une animation ringarde. L'histoire est une bonne grosse parodie du genre fantasy et de Disney et tous le codes sont rompus: la belle fée à des gros nichons et ses dialogues sont tendancieux, pas vraiment de héros, le sorcier "gentil" est un fumeur de cigare et qui boit, les méchants sont une allégorie fortement appuyée des Nais et d'Hitler et en toile de fond il y a ce fameux conflit hippie/technologie, liberté/esclavagisme, nature/urbanisation et enfin le pouvoir hypnotique des images animées dont se sert le grand méchant pour déconcentrer ses adversaires afin que ses armées les abattent facilement. pour toutes ces raisons, le dessin-animé du cinéaste est un furieux rentre dedans et briseur de tabous : c'est parfois violent, c'est moche mais ça a quelque chose d'authentique et jouissif sans pour autant passionner les foules. L'écriture est à chier, tout va trop vite, ça dure 1h14 , tout est d'un mauvais goût prononcé (mais volontaire) et c'est quand même assez spécial. Anachronique, farfelu, à l'ouest, drôle, nawak mais finalement peu attachant, vite vu vite oublié et en fait, tout ce que certain vont détester formera tout simplement ce qui fait en réalité la force de ce dessin-animé. Soit on aime soit on déteste. Personnellement je n'aime pas du tout mais j'y vois clairement de donnes intentions. un genre de gros FUCK à une époque, à un genre et des codes redondants, des histoires trop manichéennes etc cie...là c’est vraiment une grosse satyre au fond pertinent mais c'est devenu très vieillot. Pour autant, techniquement, la rotoscopie est une putain d'idée qui permet quelques passages très dark et qui insuffle de l'épique à souhait, une ambiance ténébreuse et funeste où la guerre prend une dimension cauchemardesque mais le décalage visuelle est trop important avec le reste qui ressemble au Chninkel. une grosse blague qui ne mérite pas forcément d'être vue. Pour que Ralph signe ensuite l'adaptation du SDA , son amour pour le genre devait être aussi fort qu'atténué par ce qui l'y agaçait ce qui l'amena donc à réaliser ce gros foutoir.
A noter l'intro avec dessins figés et voix-off qui conte le background de l'univers (qui est la Terre en fait) comme meilleur dscène du métrage avec les passages rotoscopiques.