[Dunandan] Mes critiques en 2012

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Dim 18 Mar 2012, 11:11

Tu triches.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 18 Mar 2012, 12:38

Je me régale à vous voir poser des questions que je n'ai même pas posé, soulevé peut-être mais sans plus :mrgreen:

J'ai seulement dit que le western était un genre idéal pour raconter un tas d'histoires, sans jamais affirmer que c'était le meilleur, surtout que j'ai du voir au grand max (avec Terence Hill & Cie) 50 westerns dans ma vie ... Mais voilà je découvre qu'on se pose des questions aussi riches que celles de droit, de destinée, ... Qu'ont peut les traiter à la manière des films noirs ou autres ... Moi jusque là c'était soit du road trip, soit de la vengeance, soit du cow-boys ou shérif/indiens ou hors-la-loi
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Josey Wales Hors-la-Loi - 8,75/10

Messagepar Dunandan » Dim 18 Mar 2012, 19:10

Josey Wales

Réalisé par Clint Eastwood

Avec Clint Eastwood, Chef Dan George, Paula Trueman

Western, USA, 2h10 - 1976

8.75/10


Résumé :
Josey Wales, un paisible fermier, voit sa femme et son fils massacrés par des soldats nordistes. Laissé pour mort, Josey décide de se venger.


Regarder un western interprété ou réalisé par Clint Eastwood, c'est toujours un plaisir, et Josey Wales n'échappe pas à la règle. C'est son deuxième western après L'homme des hautes plaines (1973), qui était encore fortement influencé par le personnage crée par Sergio Leone, "L'homme sans nom". Mais cette fois-ci l'acteur-réalisateur renoue avec le western américain classique, dont les codes sont revus de telle manière que ça puisse parler de notre époque.




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En quelques plans, le film nous introduit l'idée d'un foyer paisible installé en pleine nature, qui sera balayé, la maison et toute la famille, par un groupe de soldats sudistes guérilleros. La réponse : la vengeance, qui s'offre à Josey Wales, en faisant partie d'un groupe de soldats sudistes bien déterminés à nettoyer les terres de cette racaille, et perpétue ainsi le mal bien que ce soit basé sur une cause juste. Le début est donc âpre et dur, dont la violence est cependant contrebalancée par une petite musique guillerette d'infanterie faisant ressembler à celle de Barry Lyndon, nous rappelant ainsi que malgré le sujet difficile, ça demeure un divertissement tous publics. Au niveau symbolique, le film évoque bien sûr les horreurs et les traumatismes de la guerre, faisant écho à celle du Viêtnam qui venait juste d'être terminée.

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Cependant, la guerre de sécession entre le Sud et le Nord est en train de se terminer, et le Sud a perdu. La fonction de la civilisation soit-disante apportée par le Nord : nettoyer le Sud des hors-la-loi. Mais leurs méthodes sont brutales, en complète contradiction avec leurs principes de justice et de rédemption. Bref, le gouvernement est pourri.

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Cette idée de traque des hors-la-loi me rappelle les personnages de Peckinpah, sauf que le pessimisme de ce dernier contraste avec l'humanisme naissant de Clint Eastwood. En effet, la vengeance, toujours personnelle même si elle prend l'aspect d'un groupe armé, se métamorphose peu à peu en "road trip", Wales attirant très vite à lui tout un tas d'individus déracinés, perdus, tous victimes de cette guerre et en quête d'une nouvelle maison : un jeune sudiste qui l'accompagne pendant quelques temps orphelin de père et de mère, un vieil indien lâché par les siens pour s'être civilisé, une jeune indienne rejetée par sa tribu pour avoir enfreint les règles de sa communauté bien malgré elle, une vieille femme et sa fille en train de rejoindre son ranch, et enfin un chien abandonné. Bref, sur sa route ensanglantée de vengeance, Josey Wales s'est trouvé des amis bien pittoresques (surtout les anciens d'ailleurs), une famille d'adoption. Mais comme tout hors-la-loi qui se respecte, il est poursuivi par presque tout le monde (et souvent mal compris par ceux qu'il rencontre : par exemple, la vieille femme le considérait d'abord comme n'importe quel tueur de sang froid, violeur, tueur de femmes et d'enfants), dont sa cicatrice bien visible témoigne qu'il en a à découdre : des chasseurs de primes, les Nordistes, et pendant un temps, des indiens. Mais simple humain bien que galvanisé par son besoin de se venger, il va apprendre à ne plus compter que sur lui-même.

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Deux lignes de dialogues résument à elles-seules l'humanisme et donc l'optimisme du film. D'abord, celui entre le chef indien qui le poursuit. En quelques mots, il parvient à sauver sa peau et celle de ses camarades en disant qu'un pacte, une communauté de vie, peut exister entre humains, mais pas entre gouvernements. Puis, vers la fin, il dit : Nous sommes tous un peu morts dans cette guerre. Ainsi, le film ne se termine pas avec l'assouvissement de la vengeance, mais commence avec la reconstruction psychologique qui a déjà débutée mais qui est loin d'être accomplie.

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Au niveau de la réalisation, Eastwood a vraiment essayé de capter au maximum la lumière naturelle, créant souvent des plans et une ambiance de toute beauté. Puis j'aime beaucoup les gimmicks avec le tabac à mâcher que Josey Wales crache sur tout ce qui bouge, comme pour exprimer son mépris et sa négativité. Les guns fights sont très bien filmés, variant un peu les instruments de mort avec gatling, fusil à lunette, et pistolets. Enfin, chaque interprétation sonne juste. Bref, un grand film.

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Une histoire de vengeance qui se métamorphose en chemin en "road trip" rassemblant les orphelins de la guerre. Une bonne manière de dépasser la violence pour atteindre un peu d'optimisme et d'humanisme. Un très beau western confirmant le talent de Clint Eastwood, dans son TOP 3 du genre.
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Captain America - 5,5/10

Messagepar Dunandan » Lun 19 Mar 2012, 04:18

Captain America

Réalisé par Joe Johnston

Avec Chris Evans, Hayley Atwell, Sebastian Stan

SF/action, USA, 2h00 - 2011

5.5/10


Résumé :
First Avenger nous plonge dans les premières années de l’univers Marvel. Steve Rogers, frêle et timide, se porte volontaire pour participer à un programme expérimental qui va le transformer en un Super Soldat connu sous le nom de Captain America. Allié à Bucky Barnes et Peggy Carter, il sera confronté à la diabolique organisation HYDRA dirigée par le redoutable Red Skull.










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Dans les yeux j'ai dit, dans les yeux, ...



Je m'attendais à un peu plus qu'un comics des années 40. J'ai eu tort. La seule chose qui m'a intéressé : la construction du héros et la reconstitution historique, couplée avec des éléments de SF. Comme dans la BD, le personnage de base est vraiment un gringalet possédé par un patriotisme naïf, dénué de toute volonté d'utiliser la force à mauvais escient. Ensuite, une fois devenu Captain America, j'ai beaucoup aimé l'utilisation à outrance de son image, pleine d'auto-dérision, à des fins propagandistes, dont le succès auprès du public contraste fortement avec le respect des hommes armés qui le prennent pour un guignol à collant bleu et moche. Le style steam punk passe assez bien, et l'arrière-plan mythologique avec l'idée de sur-homme est assez bien trouvée. Mais à part tout ça, j'ai trouvé le film assez navrant. D'abord, le méchant est minable, caricatural, avec un ridicule Hugo Weaving qui singe son personnage en adoptant une tonalité de voix pour le moins déroutant, exagérant les s (oui on sait que t'es un gros méchant). Je n'ai jamais cru à son implication dans l'histoire, et le fait qu'il apparaisse au tout début ne m'a annoncé rien de bon pour la suite, dont le niveau a heureusement été relevé par les scènes avec le futur Captain America. Les autres personnages sont vite expédiés (Buck ?). Ensuite, les missions avec ce dernier ne sont pas très intéressantes, sans ambition au niveau de la mise en scène, et se résumant au fond à des aventures de comics sans envergure, et j'ai trouvé que certaines séquences d'action ressemblaient à des clips de MTV, assez jolies mais très plan plan, sans bien utiliser les capacités du héros, qui en principe sont basées sur une utilisation habile de sa force et de son bouclier, et non uniquement sur son physique. Enfin, le fameux cube du méchant, on ne sait pas trop à quoi il sert, juste un prétexte à l'attraper avant qu'il l'utilise pour devenir l'homme le plus puissant du monde. Bref, j'ai été plutôt déçu par le traitement du film, dans son fond comme dans sa forme (excepté peut-être quelques plans assez léchés), hormis l'avant Captain America, ce qui est un comble pour un film de super-héros. Un pur film à pop corn.

Le seul truc qui m'a intéressé : la construction du personnage. Sinon l'histoire, les scènes d'action, tout comme les autres personnages, m'ont paru assez faibles.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Killbush » Lun 19 Mar 2012, 11:43

Perso, j'ai trouvé la première heure plutot bonne, c'est après que ça se gâte un peu. J'aimerai quand même le revoir, rien que pour tout le coté WW2 Steampunk qui fonctionne bien je trouve, dommage que la plupart des scènes d'actions soient des teasers :mrgreen:
Starting to see pictures, ain't ya?
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Lun 19 Mar 2012, 11:48

pis le background nazi occulte , le construction facon serials ... :love: :love: j'adore cap ! le score pete , la photo superbe , le mechant est classe , j aime comme tu dit aussi la prod design avec decors naturel embellie et technologie steampunk !! pis ca prend sont temp a parle de rogers , puis sont evolution a cap , vivement le 2 :bluespit:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Lun 19 Mar 2012, 17:34

Oui c'est ça la première moitié est bonne avec le background et la construction de Captain America, mais le méchant par contre (vous n'avez pas remarqué comment il insiste sur les s) :|?
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Lun 19 Mar 2012, 22:34

non bof pas trop , pas plus que sur les mot en V dans vendetta
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Lun 19 Mar 2012, 22:47

Bon je vais me rattraper avec ma prochaine critique alors qui va arriver dans cinq petites minutes :mrgreen:.
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Samouraï (Le) - 9/10

Messagepar Dunandan » Lun 19 Mar 2012, 22:58

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Le samouraï, Jean-Pierre Melville (1967)

Découvrir ce film a une importance particulière, ayant une influence majeure sur des cinéastes tels que John Woo, Michael Mann, Johnny To, Quentin Tarantino, et bien d'autres qui ont contribué à forger mon horizon cinématographique. Il a ainsi posé les bases du polar moderne et urbain, avec ses thèmes de toujours tels que la solitude, l'honneur, ou l'incommunicabilité, influencé lui-même par le film noir (son esthétique et son pessimisme), revu par une reprise du héros solitaire du chambara et de sa lecture fataliste du code d'honneur.

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Selon moi, la photographie est la même que dans L'armée des ombres avec des couleurs froides, procurant un grand sentiment de claustrophobie. Le premier plan est digne d'être étudié minutieusement tant il représente le détachement du samouraï du monde par un double effet, de cadrage, et d'un élément apparemment anodin, l'oiseau, unique lien avec le monde extérieur, à part les fenêtres projetant une lumière blafarde, mais lui-même enfermé dans sa propre cage. Puis contrairement à beaucoup de films du metteur en scène, il n'y a pas de voix off qui fait écho aux pensées du héros mutique. Ainsi, il n'y a aucune ligne de dialogue jusqu'au premier meurtre (ce qui prend quand même quinze bonnes minutes), laissant la place à une mise en scène exceptionnelle du professionnalisme du tueur, ne laissant absolument rien au hasard, de la préparation du meurtre jusqu'à l'alibi couvrant son implication. Cette apparence autistique qui se dégage de lui est renforcée par cette voix qui semble sortir avec grands efforts de ce corps transparent, affublé d'une apparence méticuleusement préparée mais qui ne laisse rien ressortir de cette personnalité, dont la stylisation vestimentaire contraste énormément avec la vétusté de ses appartements (seul l'oiseau apporte un peu de chaleur, d'humanité, à cet endroit austère). Au professionnalisme du "Samouraï", répond le respect de la procédure de la police (à l'implication possible de cet homme au crime, le commissaire affirme de manière frappante qu'il "ne pense pas"), avec cette séquence très intéressante de suspects où le moindre détail visuel peut être important (le gimmick du chapeau et de l'imperméable, deux gros lieux-communs du cinéaste pour rendre flou la frontière entre l'honnêteté et son contraire) et où la subjectivité du regard est plus que jamais mise en avant. Ainsi, la grande nouveauté de ce film par rapport aux précédents, c'est l'absence d'une lecture "facile" de l'intériorité des personnages, coincés dans leur monde, soit dans celui du crime, soit dans celui de la loi. L'unique échappatoire pour le samouraï (et pour les policiers, pour une autre raison) : cette mystérieuse femme qui, malgré qu'elle soit l'unique témoin oculaire fiable, nie l'avoir reconnu. Pour comprendre son importance, il suffit de se rappeler le texte du début, contenant toujours chez Melville une vérité saisissante sur le motif des personnages de l'histoire : II n’y a pas de plus profonde solitude que celle du samouraï ; si ce n’est celle du tigre dans la jungle, peut-être… (phrase que Melville a créé bien qu'elle soit inspirée du Bushido. Cette influence "trahie" montre bien sa manière de travailler : il reprend que ce qui l'intéresse, sans respecter à la lettre le matériau original). Or, cette femme rassemble tous les attributs pouvant prêter à une telle description. En un temps, un mouvement, une alliance s'est constituée entre ces deux mondes s'attirant tels des contraires : lui, froid et impassible comme la mort, aux yeux bleus clairs, elle chaude comme la braise et remplie de vie, aux yeux marrons foncés. Mais jamais il n'y a de facilités : pas de relation amoureuse, pas de trahison d'un côté comme de l'autre, mais seulement deux solitudes qui se communiquent entre-elles par des gestes, des signes, des attitudes, dans une configuration donnée.

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Après le crime et l'enquête mis en place de manière chirurgicale, pointilleuse, la seconde partie est centrée sur la filature du suspect et de la confrontation du tueur avec ses commanditaires. Bien sûr, on connaît déjà le tueur, et donc l'intérêt ne réside pas dans le jeu de pistes, mais plutôt sur la manière dont chacun se positionne sur ce terrain ouvert, avec leurs règles propres. Personnellement, j'ai trouvé les scènes dans le métro un peu faiblardes, surtout la première, soulignant un peu trop bien le manque d'efficacité de la police. Cependant, la seconde filature, mieux préparée par la police, est beaucoup plus intéressante, saisissante de réalisme. Pour terminer, la fin nous laisse sur le carreau, ouverte à un tas d'interprétations. Selon moi, sans donner trop de détails sur le dénouement, il s'agit pour le tueur de tenir ensemble le respect de ses règles et la sauvegarde du seul être rencontré capable de le "réchauffer". Il ne faut pas oublier qu'il est un samouraï, et comme tel, l'honneur a une grande importance, qui débouche à une conclusion unique, d'autant plus qu'il a mis en scène une série d'éléments qu'il n'aurait pas effectué s'il avait décidé de froidement exécuter son contrat.

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La réalisation, comme d'habitude chez Melville, atteint ici des sommets de mise en scène, qui n'a d'égal pour moi qu'avec L'armée des ombres, et Le cercle rouge, et dont Le doulos et Le deuxième souffle portaient déjà les germes. Il y a très peu d'action et très peu de dialogues, laissant tout l'espace à cette mise en scène parfaitement maîtrisée dont j'ai tant parlé, mettant en valeur des personnages qui agissent ou réagissent par rapport à des situations précises en des lieux donnés qui pourraient se situer n'importe où, comme des scènes de théâtre exportables. Ce dernier point attribue au film une certaine intemporalité, malgré un master qui n'est malheureusement pas digne du travail effectué. Enfin, le casting est très bon, avec une mention spéciale pour Alain Delon, parfait pour ce genre de héros solitaire et glacial, et pour son alter-ego féminin, incroyablement chaleureux et mobile en comparaison.

Le samouraï est à la fois l'un grands chefs d'oeuvre de Melville, et fait partie du patrimoine du cinéma contemporain. Une brillante exécution de mise en scène et de photographie.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Lun 19 Mar 2012, 23:08

:super:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Lun 19 Mar 2012, 23:18

Grosse influence également pour Quentin Tarantino et Johnnie To... Ce n'est pas pour rien que ce dernier avait l'intention de confier le rôle principal de Vengeance à Delon.

Et regarde Le Cercle rouge ! C'est mon Melville préféré après celui-ci.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mar 20 Mar 2012, 00:17

En effet, j'avais oublié ces deux réalisateurs (surtout Johnny To je trouve, au niveau des personnages, et pour Tarantino je pense surtout à J. Woo - Melville "chinoisé" -, & Gosha, Suzuki, et des milliers d'autres :eheh: )

Le cercle rouge est prévu cette semaine. Un flic aussi, malheureusement vu sa réputation peu fameuse.
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Femme scorpion (La) - 9/10

Messagepar Dunandan » Mar 20 Mar 2012, 05:46

La femme scorpion

Réalisé par Shunya Ito

Avec Meiko Kaji, Rie Yokoyama, Isao Natsuyagi, Fumio Watanabe, Yayoi Watanabe

Rape & revenge, Japon, 1h27 - 1972

9/10


Résumé :
Après avoir été trahie par l'homme qu'elle aimait, Matsu, surnommée Sasori, va tout faire pour s'évader de prison et assouvir sa vengeance.


En gros, c'est du rape and revenge mixé avec du film de prison. L'intrigue ne se dévoile pas tout de suite, mais dès le départ, la mise en abîme est évidente : une cérémonie remercie des gardiens de prisons pour avoir bien fait leur travail, à savoir mener leur prison avec une poigne de fer, mais une prisonnière en pleine évasion ruine leur minute de gloire. Ce geste représente une rébellion contre le système de répression de la prison, reflet de toute la société d'après-guerre qui sévissait au Japon, basée sur la hiérarchie des classes, le pouvoir de l'argent, et la supériorité du sexe fort sur le sexe faible. Cette femme, Sasori, est vite rattrapée, et les scènes suivantes enchaînent humiliations, lynchages, voyeurisme, et tortures des femmes, abaissant ces dernières au rang d'esclaves, et ne donnant pas ainsi une image reluisante de cet endroit transformant leurs occupants en bêtes furieuses et sans morale. Les expressions vicieuses des gardiens, et le surréalisme des situations virent à l'exagération, procurant un sentiment d'urgence au spectateur. Il s'agit d'une drôle de formule : inspiré du cinéma d'exploitation, un genre très misogyne, ce film transforme son matériau original en défense paradoxale du féminisme. Mais au delà de sa dimension sociologique, il s'agit également d'un spectacle populaire, un conte cruel et initiatique de l'entrée de l'individu - surtout la femme - en société, annonçant des films tels que Battle Royale.

Le système de répression est vraiment vicieux, car il ne provient pas que des gardiens : la faute d'une seule entraîne tout le groupe vers la même punition, créant ainsi le phénomène du souffre-douleur, catalyseur de toutes les violences, alors que les gardiens en sont véritables responsables. Quelques-unes d'entre-elles sont à leur botte, d'une cruauté peut-être supérieure aux hommes, car elles se trouvent dans une situation intermédiaire, entre victimes et bourreaux. De plus, ils y prennent vraiment plaisir les coquins, jouissant de chaque sévice, alternant déshabillages et coups tordus pour les rabaisser au maximum (la première de ces scènes annoncent la suite, en faisant monter les femmes nues sur des escaliers pour que les gardiens puissent les regarder par en dessous : acte purement gratuit visant à rabaisser la femme à son plus bas niveau). La représentation de la prison est donc nihiliste, crue, violente, évoquant la noirceur et le pessimisme du cinéma de Fukasaku (exemple : Le cimetière de la morale), couplé avec un style souvent ultra stylisé, en particulier lors de l'expression de la colère des femmes contre leurs oppresseurs, qui ressemble cette fois-ci à du Suzuki (exemple : Le vagabond de Tokyo). Ainsi, la caméra fait parfois des embardées vers la droite ou la gauche pour perturber le cadre, et les couleurs s'affolent, virant au rouge ou au bleu pour exprimer la violence et la folie de certaines scènes. La mise en scène, l'une des grosses qualités du film, est souvent d'une inventivité inouïe, faisant penser soit à du théâtre (murs pivotants ou changement d'éclairage nous présentant ainsi des séquences successives dans un seul plan séquence) ou à du Baby Cart, et plus généralement, à l'univers du manga.

Sasori, le personnage principal, interprété par la sublime Meiko Kaji au regard foudroyant et souvent généreusement dénudée, est différente des autres : malgré le fait qu'elle ait tout le monde à dos et qu'elle est celle qui subit le plus de sévices à répétition, elle ne leur fait pas le plaisir de montrer sa souffrance ou sa voix suppliante, qu'on n'entend pratiquement jamais durant tout le film. C'est d'ailleurs son impassibilité qui lui attire les ennuis, car les autres ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent d'elle, hormis la torture corporelle ou psychologique, mais si elle ne réagit pas, ce n'est pas drôle pour eux. C'est que sa rage a une source très profonde, qu'elle réserve pour un seul homme et quelques autres. Par une série de flash-backs magnifiques, se déroulant comme des tableaux ou des scènes de théâtre, on apprend qu'elle a été arrêtée par un policier qui l'a manipulée et dont elle était amoureuse. Un parallèle évocateur se produit entre sa perte de virginité et les couleurs blanc-rouge du drapeau japonais, comme si la cruauté de la société, du côté de la soit-disante justice comme celui des hors-la-loi, avait eu raison d'elle. Et en effet, après avoir naïvement fait l'indic' pour lui, il s'est joué d'elle en recevant un pot de vin pendant qu'elle se faisait sauvagement violer collectivement devant ses yeux sans qu'il lève le petit doigt (sans jeux de mots ...). Sa seule réaction : son rire moqueur et de l'argent qu'il lui balance sur son corps meurtri. Bref, sa réaction ne se fait pas attendre et essaie de le tuer, mais sera jetée en prison pour cela. L'unique pensée de cette femme qui lui permet de rester debout moralement et physiquement, quelles que soient les meurtrissures : la vengeance bien sûr ! Cependant, elle parvient toujours, lorsque l'occasion se présente, tel un scorpion, à retourner la violence des autres contre eux-mêmes (ébouillantement, énucléation, ...), pour notre plus grand plaisir (très drôle et bandante la manière dont elle transforme une flic infiltrée en lesbienne ...).

L'une des dernières scènes accentue la perversité d'un système déjà bien gratiné : les gardiens anciennement bourreaux deviennent à leur tour victimes. Il n'y a pas d'espoir dans cette société uniquement basée sur la lutte des classes, constituée à chaque fois d'un maître et d'un esclave, sans équilibre dans les rapports. Enfin, l'accomplissement de la vengeance de Sasori sera subtilement mise en scène par la fameuse chanson qui sera reprise dans Kill Bill pour la tueuse professionnelle japonaise, pur clin d'oeil d'un personnage doté d'une intensité dramatique comparable : belle comme une rose, elle en a aussi les épines pouvant ainsi être redoutables pour ses ennemis. Son couteau, substitut phallique et lieu-commun du gallio, est une réponse au bâton des matons, et donc prolongement symbolique de sa vengeance contre les hommes. Mais la fin retombe dans le nihilisme qui caractérise tout le film, nous montrant alors que dans la société japonaise, il n'y a pas de ligne de fuite pour les rebelles, finissant toujours au trou (encore sans jeux de mots ...).

Pamphlet contre la société japonaise machiste et corrompue. Spectacle réjouissant de la rébellion sanglante et sans concessions de la prisonnière - porte-étendard de toutes les femmes opprimées - contre ses tortionnaires. Mise en scène alternant le brut de décoffrage et l'ultra stylisation. La femme scorpion est tout ça à la fois : un film spectaculaire et violent, abritant derrière ce plaisir primaire, des questions sociales à régler d'urgence.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mar 20 Mar 2012, 07:32

Je n'ai pas pu faire toutes les captures que je voulais : sans raison, le DVD déconne avec VLC :(

PS : le coffret de rangement, c'est vraiment de la merde :evil:
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