Encore un western assez novateur ne serait-ce que par ses multiples aspects : le côté "divertissement" bien sympa au rythme efficace , le côté précurseur d'Agence tout risques (Lee Marvin chemise bleu, charismatique, cheveux blancs et cigare = le black de l'équipe)) où 4 hommes possédant chacun une spécialité et une personnalité et vont s'associer pour pauvre une belle dulcinée kidnappée par un révolutionnaire mexicain. Au programme : chevauchée vers la frontière puis au Mexique donc paysage rocailleux, montagneux et désertique , légères fusillades (à côté de la Horde Sauvage le film fait pâle figure et c'est un des défauts du film), personnages charismatiques (le chef de la révolution aurait mérité plus de place mais le final avec Lancaster demeure bien écrit avec des répliques de Raza très pertinentes sur la révolution :
" La révolution est comme une grand histoire d'amour. Au début c'est une déesse [...]La révolution n'est pas une déesse, c'est une putain. Jamais pure, jamais sainte, jamais parfaite. Alors on s'enfuit. Trouver un autre amour, une autre cause. Des histoires rapides, sordides. De l'envie , mais pas d'amour. De la passion , mais pas de compassion. Sans amour, sans cause, nous ne sommes rien. Nous restons car nous croyons. Nous partons car nous perdons nos illusions. Nous revenons car nous sommes perdus. Nous mourrons car nous nous sommes engagés."Casting 5 étoiles même si Robert Ryan demeure toujours le même avec son regard pensif et son côté plus humaniste (le fait qu'il aime les cheveux et ne veut pas les tuer au point de plus s'en occuper plus que ses amis), Woody Strod trop peu présent et peu de dialogues mais son perosnnages de pisteur est sympa tout comme son talent pour le tir à l'arc (repris plus tard dans Keoma), Marvin en chef désabusé professionnel et très sérieux, la mine grave dont le code d'honneur n'est pas totalement brisé et qu'il compte même récupéré grâce à sa mission et Lancaster en vieil ami de Marvin et de la cause Mexicaine dont les idéaux ont été balayés au profit de l'argent et des femmes. C'est lui qui apporte le côté le plus attachant du film. cardinale est comme d’habitude magnifique et son personnage est plutôt subtil, prêt à tout pour arriver à ses fins comme elle le dit avec hargne à ses "sauveurs" devenus malgré eux kidnappeurs car plus l'histoire avance plus Raza se révèle être innocent. La femme n'est pas son otage et c'est l'amour qui conduit ses actes désormais. Le film est vu à travers les 4 cow-boys mais le révolutionnaire devient peu à peu le véritable héros de la femme. La mission n'était donc qu'un prétexte venu d'un magnat du pétrole texan pour tuer un révolutionnaire et récupérer une femme dont le regard et la beauté peuvent rendre fous ceux qui osent trop s'attarder à leur effet hypnotique. Les hommes de l'ouest sont donc bernés par leurs successeurs capitalistes sans morales ni valeurs et deviennent plus fidèles à une cause qui n'est pas la leur.
Les musiques ressemblent pas mal à celle des 7 mercenaires dont Les professionnels peut être vu comme un mix avec La Horde sauvage. Dommage que la mise en scène soit si basique mais le capital sympathie et le fond demeurent attachants. Le vrai défaut demeure la relation entre les 4 hommes finalement pas développée du tout à part le background Lancaster/Marvin et on sent du coup pas vraiment l'amitié qui les unit au fil de l'aventure mais l'honneur et la loyauté sont au rendez-vous.