[Pathfinder] Mes critiques en 2012

[Dunandan]

Ouais enfin peut-être je sais plus mais je ne dirai rien !

[Pathfinder]

J'aime beaucoup ce film, et personnellement, également le thème musical, c'est Ma musique !

T'as vu Je sais tout mais je ne dirai rien ? Une petite merveille de burlesque !

oui il est terrible et tout l'univers de Pierre Richard y est bien présent.

Mais par contre c'est bien ce titre là:

[Pathfinder]

Videodrome 9/10

1983, David Cronenberg signe avec Vidéodrome un véritable brulot contre les dérives du petit écran. Fantasme horrifique, étude sociologique ou panorama d’une société en manque de chair fraiche, Vidéodrome est tout cela à la fois se plaisant à malmener le spectateur à maintes occasions. Il est incroyable de constater que le propos du film n’a pas pris une ride et que 27 ans auparavant, le réalisateur canadien avait bien anticipé le besoin de violence d’une audience en quête de spectaculaire.

L’histoire raconte donc la lente descente aux enfers de Max Renn, producteur bis minable, qui découvre un programme, proche du snuff movie, aux conséquences tant psychiques que physiques irréversibles.

Traitant le film sous l’angle du film fantastique à tendance malsaine, Cronenberg signe là son film le plus charnel. Cinéaste de la douleur par excellence, il se plait à mélanger les corps malmenés avec ce téléviseur, objet de tous les fantasmes (les éléments de la TV sont en permanence assimilables à des orifices sexuels). L’homme vit en permanence aux cotés de son téléviseur et s’abreuve de ce qu’il peut lui donner. C’est par le prisme de cette relation très ambiguë que Vidéodrome bâti son histoire. James Woods, omnibulé par le sensationnalisme, semble prêt à renoncer à tout pour percer le secret d’un programme inédit pouvant radicalement changer la face du monde télévisuel. Tour à tour torturé, manipulé, obsédé et finalement totalement attiré, le personnage de Max ne va faire plus qu’un avec la machine afin de savoir ce qui se passe derrière ce terrible programme. Coté réalisation, le film est correct mais touche au sublimement déroutant dès qu’il déroule ses formidables SFX visqueux et organiques. Le bide de James Woods, les morts plus que douloureuses nous renvoient constamment à la sphère Cronenberg ou la mort est toujours sale, ou la chair est tailladée, trouée, malmenée. Les maquillages de Rick Baker sont encore sidérants et provoque même quelques haut le cœur tant la sensation de douleur est palpable à l’écran.

Souvent incompréhensible par certains aspects, le film exerce une vraie attraction malsaine, celle là même qui guide Max vers Vidéodrome.; Le réalisateur a réussit ce petit miracle d’identification qui fait que l’on comprend tout à fait la lente descente de Max Renn. Les images sont crues, violentes, glauques mais il est impossible de détourner son regard. Ovni avec un vrai discours à tiroirs, Vidéodrome s’inscrit logiquement dans la filmographie de Cronenberg surfant sur une dimension sexuelle en permanence lié aux supplices de la chair. Le personnage de Deborah Harry symbolise à merveille cette approche et vampirise le film, même si on ne la voit que sporadiquement. Elle est en quelque sorte l’émanation des tourments et fantasmes du réalisateur. Vendu injustement comme un film d’horreur lambda (au même titre qu’un Scanners), le film de Cronenberg est évidemment beaucoup plus que ça et s’affirme avec l’âge comme un miroir inoxydable de nos vraies pulsions, celle de bêtes avides de spectacles morbides teintés de violence extrême. La seule chose qui nous démarque de l’animal pur et qui manquera à Max Renn, c’est le libre arbitre de pouvoir décider de dire non à ce type de programme. Beaucoup plus riche que la philosophie de comptoir que je viens de développer, Vidéodrome est un film qui se découvre à chaque visionnage et dont la construction intellectuelle bouge en permanence. Le film n’est jamais figé proposant des bribes d’explication au fil des redécouvertes. Il faudra bien sur passer au-delà de l’aspect graphique, qui pourra en rebuter certains, afin d’en saisir la vraie teneur. Même encore maintenant, j’avoue ne pas avoir tout compris mais je reste encore et toujours captivé par cette histoire et par la richesse des thématiques déployées.

Titillant le chef d’œuvre Faux semblants, je ne suis pas loin de penser que Vidéodrome est l’œuvre la plus dense du réalisateur canadien. De plus, le film est dominé par un James Woods incandescent. Pour moi, c’est juste l’un des meilleurs acteurs du monde, injustement utilisé dans beaucoup de films, se permettant d’alterner un cabotinage toujours à la limite et un vrai jeu d’acteur réellement imprégné de ses personnages. Chef d’œuvre absolu de noirceur, Vidéodrome est à visionner d’urgence pour tous ceux qui n’aurait pas peur d’y découvrir que l’horreur malsaine a un vrai pouvoir d’attraction et que nous sommes tous finalement un peu malades !

[Scalp]

Super classe ce poster, très bonne critique sinon

[Pathfinder]

Yep hyper classe, j'ai pas hésité une seconde à le mettre!

[Pathfinder]

Contagion 5.5/10

Contagion marque le retour aux affaires de Steven Soderbergh (je comprends plus rien d'ailleurs, un coup il arrête, un coup il enchaine 25 projets en même temps !).

Singeant son oscarisé (surestimé?) Traffic, il en reprend tous les tics visuels ainsi que son approche très clinique. Il dépeint donc avec la froideur qu'on lui connait une épidémie à l'échelle mondiale dans le cadre du film choral. Comme à son habitude, Soderbergh ne filme que les faits rien que les faits en se débarrassant de toute empathie pour l'un ou l'autre de ses personnages. La première partie est assez flippante avec un cadre d'exposition bien documenté entretenant un stress permanent et une menace planant sur tout le casting. Le sort réservé à certains surprend même. Les guests ne sont pas logées à la même enseigne puisque l'on suivra principalement Matt Damon et Jude Law. Le principal reproche que l'on peut faire au film, c'est de compiler trop de choses. Soderbergh veut torcher son film en 100 minutes et ça se sent. La première partie semble être celle qui a grâce à ses yeux puisqu'il prend bien le temps de dépeindre cette épidémie ainsi que les conséquences constatées aux quatre coins du globe. L'ensemble se révèle même passionnant doublé d'un score électro bien stress. Mais dès lors que l'on passe l'heure et qu'il est temps de trouver une solution, le réalisateur semble se désintéresser du truc et torche en 40 minutes bien tassé des sujets importants comme la paternité du vaccin ou encore le début d'un renouveau post virus. Si c'est l'épidémie et le chaos qui l'intéressait alors pourquoi ne pas faire comme Blindness et axer clairement le propos sur la dégradation de l'homme par l'homme ? Du coup, le film se révèle super bancal et on a bien du mal à s'impliquer dans la suite de l'histoire. Le segment avec Cotillard est clairement sacrifié et l'on en vient même à se foutre que Jude Law soit en fait un parfait enfoiré.

Fonctionnant finalement sur 60 minutes, Contagion est un thriller parano correctement emballé, prenant mais qui finit droit dans le mur, la faute à un réalisateur qui ne sait finalement plus quoi faire de son sujet. Dommage car le talent de Soderbergh est bien palpable et de retour mais que sur une moitié de film.

[Pathfinder]

Le retour du grand blond

Je ne gardais pas un souvenir impérissable de cette suite et je dois, à nouveau, me rendre à l’évidence. Cette séquelle est loin de remporter l’adhésion et passerait plus pour un produit calibré et réalisé à la hâte histoire de surfer sur le succès encore frais du premier opus.

Reprenant juste à la fin du générique de son ainé, le film propose dans un premier temps un Pierre Richard relativement agaçant noyé dans une love story niaise et bordélique dans un Rio ultra cliché. Par la suite, l’attention va donc naturellement se porter sur le binôme Le Person-Rochefort toujours avide de combines tarabiscotées. Tournant à vide, l'histoire de Veber va proposer une pirouette ayant pour but de redynamiser le film, faisant passer Pierre Richard pour un vrai agent secret. Les emprunts à l’univers de James Bond sont grossiers mais s’avèrent payant. La meilleure séquence sera d’ailleurs celle avec Carmet et Duchaussoy dans un gunfight organisé. J’avoue m’être poilé une paire de fois devant un François Perrin frimant à mort. Le film est super court (1h15 pied au plancher) mais n’empêche pas une certaine lassitude. Le scénar tourne en rond avec un Rochefort beaucoup moins pince sans rire que le premier et un running gag avec Guibet et son pote, très cartoonesque dans l’âme, mais vite pénible. Faut quand même reconnaitre que la première demi-heure hyper foutraque plombe considérablement le film. Là ou le premier volet faisait souffler un vent de fraicheur à l’image d’un Pierre Richard toujours aussi lunaire, ici l'ensemble pue malheureusement l'opportunisme toujours à l’image d’un Pierre Richard peu concerné (meme la scène ou il tente des arts martiaux vire au ridicule) ayant rempilé pour la gloire et quelques zéros.

Je resterais donc sur mon premier avis (de quand j’avais 10 ans !), mélange de déception et de désintérêt.

[Killbush]

Top la critique de Videodrome, c'est le Blu ray que t'as vu ?

[Pathfinder]

Oui le blu ray Universal d'Amazon au rabais mais avec une image d'excellente qualité!

[Killbush]

Ah cool je le prendrai à l'occase, je pensais qu'il était moche

[Scalp]

Censuré ou pas ?

[Pathfinder]

Si je m'en réfère à ma old VHS, je pense que oui, c'est cut! Mais ma mémoire peut me faire défaut sur ce coup là!

@Kill', si tu as un lecteur multizone, fonces sur le Criterion sinon le BR français fait l'affaire, si comme moi t'es pas regardant sur l'absence totale de bonus!

[Killbush]

Ouais, mais y'a pas de stfr, déjà que c'est chaud à comprendre

[Pathfinder]

Ouais mais tu connais le film par coeur quoi!

[Pathfinder]

Wrong turn, dead end 6.75/10

Avec les années qui ont passé, il faut reconsidérer le premier Détour mortel comme un vrai effort de sortir de la décennie Scream. Pétri de bonnes intentions, ce petit film sorti en catimini a su digérer moult références pour accoucher d’un exercice efficace, sanglant et réellement intéressant. Les vraies réussites que sont la Colline a des yeux ou le remake de Texas chainsaw lui emboiteront le pas. Mais il faut quand même reconnaitre que ce Wrong Turn aura permis, malgré quelques défauts, de retrouver une certaine idée très 70’s du cinéma d’horreur.

Fort de son petit succès d’estime, Wrong Turn va donc engendrer une suite bâti à la hâte et logiquement sortie directement en vidéo. Tous les ingrédients sont réunis avec une photo hideuse, des acteurs au rabais, un script inexistant mais contrebalancé par un vrai sens de la démerde et un enchainement euphorique de tripailles qui tachent. Compensant son manque flagrant de budget et de reconnaissance, le réalisateur torche un long métrage bordélique et surtout généreux en mises à mort et en barbaques. La séquence d’introduction est, à ce titre, spectaculairement jouissive avec dézingage vertical de bimbo du plus bel effet. D’ailleurs, le film tente uniquement d’exister grâce à ses fulgurances gores, relativement nombreuses et extrêmement visuelle. On notera également une explosion de vieux bien fun, un tailladage de chaudasse en règle ou encore une bonne séance de tir à l’arc. Le tout est accompagné de moments complètement WTF avec un des golmons se faisant une bonne branlette en règle pour se terminer en une séance de baise comment dire…Le but assumé est de pouvoir prétendre au statut de film barré et craspec et là cette suite relève haut la main le pari lançant également aux trousses des tarés congénitaux un Henry Rollins badass à mort en mode Rambo, voulant en découdre comme à sa meilleure époque de bidasse (son personnage j’entends !). En roue libre, le mec est à fond et visiblement heureux de participer à ce festival de nawak en règle. Point culminant, le réalisateur se plait même à reprendre la scène du festin de Texas chainsaw dans un final bourrin et encore une fois bien fourni en séquences gorasses. A coup sûr, on s’éloigne totalement de l’esprit voulu par son trop sérieux ainé, mais cette fraicheur et cette volonté de recoller aux fondamentaux de l’horreur fait vraiment plaisir. C’est con, énorme, ça tache façon boucherie Marcel mais on ne peut contester l’envie de proposer du gore dans sa forme la plus simple!

J’aime cette suite, j’aime l’état d’esprit débridé de ce type de produit même si ça sent l’amateurisme à plein nez ! Et puis v’là le final cradingue avec Three Fingers, la gerbe assurée !