Akira de Katsuhiro Otomo
(1988)
Première vision un poil décevante d'
Akira, film d'animation à la réputation plus que flatteuse, étant souvent considéré comme l'un des piliers de la japanimation. Je commence tout de suite sur mes réserves, on sent vraiment à la vision d'
Akira qu'un seul film n'est pas assez pour traiter correctement l’œuvre originale au cinéma. L'histoire en elle-même possède tellement de thématiques, tellement de personnages que l'on sent bien que le film tente de synthétiser au maximum (beaucoup de personnages qui disparaissent en cours de route, l'entité Akira n'est jamais identifiée, la relation entre Tetsuo et Kaneda réduite au minimum, etc...). Ainsi, après une introduction énergique dans les rues de Néo-Tokyo (une séquence qui a clairement influencé les Wachowski pour
Speed Racer où l'on y retrouve le même effet de style avec les feux arrières des véhicules), le film possède réellement une grosse baisse de rythme à partir de la capture de Tetsuo pour finalement décoller totalement dès que le film touche aux questions métaphysiques induites dès le départ dans le scénario. Pour un film de 1988,
Akira est clairement une œuvre qui vieillit de façon admirable, le style visuel marche toujours autant avec une animation sidérante et surtout des séquences débordantes d'idées visuelles (n'ayant pas lu le manga d'origine je ne pourrais pas faire de comparaisons mais tout le final est d'une puissance rare avec des effets de style qui s'introduisent à merveille dans le récit), mais ce qui est très surprenant c'est de voir à quel point le script possède en son for intérieur la totalité des traumas psychologiques japonais, que ce soit la peur du nucléaire (formidable premier plan), l'intégration de l'être humain à la technologie qu'il a lui-même créé ou encore la surpopulation. Pas grand chose à dire d'autre si ce n'est que la vision d'un tel film donne clairement envie de se pencher sur le manga qui doit forcément être bien plus riche et complet en terme de thématiques, pour autant
Akira reste néanmoins une œuvre solide de par sa richesse visuelle et son script, un film en avance sur son temps (plus de cinq ans avant
Ghost In The Shell tout de même) qui arrivera encore aisément à marquer les cinéphiles qui le découvriront aujourd'hui.
NOTE : 7/10