Adaptation d'un bouquin précurseur dans le genre, John Carter arrive un siècle plus tard sur nos écrans et une chose est sûre, le récit d' Edgar Rice Burroughs s'est fait violé par toute une génération de réalisateurs en manque d'inspiration. De Georges Lucas à James Cameron en passant par d'innombrables tacherons, tous se sont servis sans vergogne de cette oeuvre pour créer leurs propres univers.
Et c'est bien là le gros problème de ce blockbuster Disney produit pour 250 millions de dollars, au demeurant sympathique, il arrive bien trop tard sur nos écrans, après 30 ans de sagas SF en veux tu en voilà. Comme un air de déjà vu...
En gros, ça raconte l'histoire de Virginie (vous comprendrez quand vous aurez vu le film), capitaine pendant la guerre de Sécession, qui fait son rebelle et préfère partir à la chasse au trésor plutôt que de participer au conflit qui déchire sa nation. Normal me direz vous, on a jamais vu de gonzesse participer à cette guerre.
Après une intro vaguement western (du pauvre), Virginie touche au but et se retrouve catapulté en deux coups de cuillères à pot sur Mars, au milieu d'un autre conflit, un peu plus politique et difficilement compréhensible. Pourtant, y a rien de sorcier mais faut dire qu'avec tous les noms de personnages et de peuples plus tordus les uns que les autres qui nous tombent sur le coin de la gueule, on est vite largués (tout s'éclaircit à la fin cependant).
La découverte de Mars et de sa race de guerriers à quatre bras fascinée par les capacités de Marsupilami de notre terrien est sympatoche mais très vite, tout part en sucette dans un imbroglio sans nom suite à l'arrivée d'une princesse tombée du ciel qui fuit un mariage forcé et qui voit en John Carter (qui en a marre qu'on l'appelle Virginie) un possible élu pour mettre fin à la guerre sur Barsum (Mars). Vous suivez toujours?
Tant mieux, car là on arrive dans le ventre mou du film, et j'ai failli piqué du nez. Le récit distille sur un tempo millimétré une alternance entre scènes d'actions relativement bien torchées (Andrew Stanton sait tenir une caméra, c'est déjà çà) et des phases plus laborieuses où John et la Princesse parcourent Mars à la recherche d'un moyen permettant au premier de retourner sur terre et à la seconde d'échapper à sa destinée de femme soumise.
Melting pot tout simplement hallucinant qui voit se rencontrer Star Wars, Stargate, Indy (les quelques scènes sur Terre) et Hercule (la série télé, faut pas déconner j'ai lu quelque part que c'était Conan le Barbare sur Tatooine
), le film reste divertissant mais l'estampille Disney empêche toute fantaisie qui aurait pu permette à l'ensemble d'être autre chose qu'un spectacle bon enfant.
Le débat a déjà été entamé par certains d'entre vous concernant l'affiliation à la saga Star Wars et faut vraiment être indulgent pour affirmer que ça ressemble plus à la première trilogie qu'à la vaseuse prélogie... Pourtant ça saute aux yeux: héros et princesse au charisme d’huîtres (à peu près aussi expressifs que les présentoirs en carton qui ornent les halls des cinémas), ressort comique épuisé jusqu'à l'écoeurement (l'espèce de chien/Speedy Gonzales aussi chiant que Jar Jar Binks), romance à l'eau de rose...
Que reste-t-il au final? Un divertissement complètement inoffensif, qui aurait gagné à tailler dans le gras d'une histoire un peu lourdingue mais qui a tout de même le mérite de proposer un sympathique voyage sur Mars (les planet opera, on en voit pas tous les jours) et auquel il est difficile de reprocher quoi que ce soit d'un point de vue technique. Mais Disney oblige, seuls les plus jeunes y trouveront un plaisir certain. A la limite, ça peut donner envie de lire les livres...ou pas...
5/10