La Dernière marche |
Réalisé par Tim Robbins
Avec Susan Sarandon, Sean Penn, Robert Prosky Drame - USA / UK 2h02 -1995 |
7/10 |
SynopsisSoeur Helen Prejean va accompagner jusqu'à sa mort Matthew Poncelet, condamné à la peine capitale pour l'assassinat de deux adolescents.
CritiqueDeuxième film réalisé par Tim Robbins qui réunit Susan Sarandon et Sean Penn pour un long métrage sur le thème de la peine de mort, du pardon, et de la rédemption ainsi que des croyances religieuses.
Le scénario est assez subtil par des personnages bien écrits qui sont tous emplis de doutes et qui nous offre beaucoup d'émotions de façon assez simple et sans artifice.
Susan Sarandon s'offre à nous sans aucun fard, ni aucun effet de coiffure, dans une extrême simplicité puisque elle incarne une religieuse qui pour la première fois va rendre visite à un prisonnier condamné à mort. S. Sarandon est toujours extraordinaire (Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle) , très crédible sachant assurer dans les scènes fortes face à Sean Penn.
Sean Penn est le condamné à mort (Matthew Poncelet) et il est un peu l'alter ego de Edward Norton dans "Amercian History X", avec un mec pas très futé,violent et désaxé, raciste, tatoué de partout : un monstre à première vue. Penn n'est pas trop mal dans ce long métrage mais ce n'est pas son plus grand rôle. Son personnage est intéressant car il subit une évolution psychologique au contact de cette sœur et ses relations avec elle sont pas banales.
Poncelet est dans un premier temps content des visites de cette sœur qui est la seule personne qui s'intéresse à lui, puis il se moque d'elle et ses croyances et va jusqu'à la provoquer pour la tester, enfin s'installe une relation de confiance profonde entre ces deux êtres que tout oppose.
Au début du film, Poncelet se dit innocent et campe sur ses positions racistes mais au contact de la Soeur Prejean, cet individu bourru va évoluer et ouvrir son cœur et se livrer à elle en ayant du recul sur sa vie passé.
Les personnages sont bien écrits et intéressants à découvrir avec cette sœur qui s'obstine à aider ce prisonnier , seule contre tous : contre les parents des enfants assassinés et contre sa communauté. Une aide gratuite et non intéressée envers un inconnu. Elle est rejetée par ses proches et la société car elle défend l’indéfendable.
Le rythme du film n'est pas soutenu et laisse place à la réflexion sur de nombreux thèmes et sur les agissements des personnages. Remise en question de la peine de mort, place de la religion dans la société, la rédemption, le pardon, le deuil.
Tim Robbins traite de façon intelligente le sujet sensible du droit de tuer un autre être humain, mais il aborde aussi la valeur du pardon de façon assez sensible en s’inspirant du réel récit de la sœur. Il ne délimite pas le bien et le mal, chaque personnage possède sa zone d'ombre.
La haine est un des thèmes du film qui cherche à savoir son origine (plus ou moins fondée) et ce qu'elle peut engendrer, mais au fond à quoi sert-elle ? et on retombe sur la même conclusion que "American History X".
Paradoxalement, ici la religieuse permet au condamné de retrouver une paix intérieure et d'avoir anéanti sa haine, mais depuis la nuit des temps, les religions sont sources de guerres et de massacres.
Robbins n'essaye pas de rendre le prisonnier sympathique, mais ne voit pas tout en noir non plus, et laisse au spectateur le soin de se forger une idée sur les thèmes abordés avec justesse.
Le cinéaste livre une histoire bouleversante, un exemple comme tant d'autres, sans juger ses personnages et qui montre leur évolution psychologique face à une seule issue possible, la mort.
Casting : Réalisation : Scénario :