LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE - Dennis Iliadis (2009)
Pauvre Wes Craven, tous les remakes de ses films sont meilleurs que les originaux !
Sans atteindre la grande réussite de La Colline a des Yeux d'Alexandre Aja, cette nouvelle version du mauvais rape & revenge de Craven s’avère bien meilleure que l'original sans être totalement réussie. Doté d'une mise en scène et d'une photographie très léchée, le film détone visuellement avec les autres films récents du genre. Et c'est peut être aussi une des faiblesses du film, puisque l'esthétisme trop appuyé de l'ensemble dédramatise le propos au lieu de l'appuyer.
La première partie reprend la trame de l'original et reste donc très classique. On suit deux gonzesses à peine majeur qui vont bientôt tomber sur une bande de psychos et subir les pires atrocités. Le film prend son temps pour présenter ses personnages et laisse monter la tension de manière plutôt efficace jusqu’à la scène de viol. Celle ci, bien que violente, n'a pas l'effet révulsif que doit produire ce genre de scène et qui permet au spectateur de pleinement adhérer à la revanche qui en découle.
Malgré cela, la seconde partie est quand même plus réussie. Une fois débarrassés des deux filles, les meurtriers vont bientôt trouver refuge chez les parents de l'une des victimes. Progressivement, et après que leur fille retrouve miraculeusement le chemin de la maison, les rôles vont s'inverser, et les parents vont devenir les bourreaux. S'ensuit alors un jeu du chat et de la souris où la tension monte crescendo, notamment entre le père et le chef des bad guys, mais que se conclura malheureusement par un épilogue final aussi ridicule qu'inutile.
Coté casting, c'est plutôt bon, et malgré la fadeur de Sara Paxton dans le rôle de la fille, les prestations de Tony Goldwin en bon père vengeur et de Garret Dillahunt en bad guy sont vraiment bonnes, ainsi que celle du jeune Spencer Treat Clark que l'on avait pu voir dans Mystic River.
Dans l'ensemble, on se retrouve devant un énième remake qui a le mérite d'enterrer son modèle mais qui trouve vite ses limites, la faute à une absence totale prise de risque. On se retrouve donc devant un produit calibré qui se suit avec plaisir mais qui n'est jamais assez subversif ou malsain pour marquer durablement l'esprit du spectateur !
6/10