Le Dernier Samouraï 8/10 Un petit moment que je n'avais pas revu ce film, du coup ça a été une vraie redécouverte.
Le film joue sur la ficelle du choc des cultures en nous présentant le capitaine Nathan Algren (Tom Cruise), un homme tourmenté par son passé de soldat qui se voit transporter dans un Japon en transition de l'ère Edo vers l'ère Meiji. Le parallèle avec "Danse avec les loups" est ici inévitable, et si l'on pouvait légitimement craindre que l'oeuvre de Zwick souffre la comparaison de celle de Costner, force est de constater qu'il n'en est rien.
Dans mon commentaire, je ferai abstraction des rumeurs (fondées ou non) de clin d'oeil sur la scientologie. D'une part parce que je n'y entends pas grand chose sur le sujet et qu'ensuite, ça ne m'interesse pas.
La première partie du film nous entraîne aux côtés de Cruise à la découverte d'un Japon tiraillé entre Tradition et Modernité. Un tiraillement dont souffre l'empereur Meiji qui nous apparaît, dans un premier temps, déterminé à "civiliser" son pays (ou plutôt sa "nation", terme fondamental au XIX siècle) mais qui rechigne à couper son peuple de ses racines. Dommage que son personnage ne soit pas traîté plus en profondeur. La dualité du jeune monarque est incarnée par ses deux plus proches conseillers.
Omura représente le "côté moderne": puissant industriel, il s'est "occidentalisé" et s'efforce de préserver ses interêts qu'il associe au destin du Japon. Pour se faire, il compte sur l'expérience du capitaine Algren pour mater une révolte de son rival Katsumoto, ministre et précepteur de l'empereur, attaché aux valeurs traditionnelles et nottament au Bushidô.
Par la force des choses, Algren est contraint de passer quelques mois au sein d'une communauté de samouraïs, un pretexte comme un autre pour découvrir de manière plutôt fidèle leur monde.
Le film enchaîne les plans et séquences tous plus sûblimes les uns que les autres, le tout rythmé par de superbes thèmes. Les accessoiristes ont fait du bon boulot, particulièrement avec les armures supers classes.
De fait, ce cadre idyllique redonne goût à la vie à Cruise qui finit par prendre fait et cause pour les samouraïs, allant même jusqu'à la maîtrise du katana. Petite séquence bien classe où Ujiô flanque une fessée à Algren sous une pluis battante
. Moins classe en revanche, quand il arrive après quelques jours d'entraînement à faire match nulcontre le même Ujiô qui doit avoir 30 ans de pratique derrière lui
La deuxième partie du film laisse la place à un affrontement armé, et là c'est vachement convainquant. La bataille évite l'écueil du "bordel" et tout son déroulement nous apparaît très clair. L'effort est fait aussi au niveau de l'arrière plan où, dans d'autres films, il n'est pas rare de voir quelques figurants boire le thé ou répondre au portable.
Sans spoiler, la fin est typiquement holywoodienne et à certains endroits agaçante (attitude de l'empereur). Zwick use et abuse du tire-larme et conclu par un happy ending. Pour le coup je lui reproche un manque de burnes:
Pour conclure, si l'on met de côté le conventionnalisme propre d'une grosse production, nous sommes en présence d'un très bon film qui nous en met plein la vue, bien réalisé et qui respecte, en grande partie, la réalité historique. Un grand moment de cinéma!