8/10
8/10
Extrême préjudice de Walter Hill - 1987
Voilà peut être bien le film qui résume le mieux le cinéma de Walter Hill, le plus influencé par Peckinpah aussi (clairement un hommage au maître), un ciné d'homme avec des affrontements de vrai mec qui portent le colt et leurs couilles ( et comme chez Peckinpah la femme ne sert pas a grand chose ). Un film de poussières et de sang. Un film pas LBGT Vegan approved. C'est un de ces tous meilleurs de Hill avec
Sans Retour,
Driver ( mais si vous savez le film qui fout la trique à Drive ) et bien entendu
Le Bagarreur et non je n'ai pas oublié de cité les Guerriers de la Nuit ).
Sur une histoire de Milius ( qui a dut s'amuser à foutre le plus de flingue différent, car ici c'est vraiment un film où on retrouve un armement ultra diversifié, chaque perso à une arme différente, ça va de la bonne vieille winchester aux armes ultra récente comme le Steyr Aug et aux incontournables AK47 et M16, soucis du détail quand tu nous tiens ). Hill nous livre un véritable western et il signe donc sa Horde Sauvage à lui ( alors bien entendu le climax final mais y aussi le plan du scorpion ) où les voitures ont remplacés les chevaux mais où on trouve encore des winchester, du whisky et des duels à l'ancienne (on pense à Justified aussi du coup).
Le script est finalement pas si mal entre le duel des 2 "frères" "You know, Jack. I got a feeling the next time we run into each other, we gonna have a killin'. Just a feeling.", et le commando d'élite là on ne sait pas trop pourquoi, ça se suit avec plaisir et on ne s'emmerde pas entre les gunfight et c'est bien là l'essentiel et c'est en parti grâce aux acteurs tous plus burnés les uns que les autres, par contre le film a un grosse réputation de film ultra bourrin alors qu'au final l'action est pas si omniprésente ( et c'est pas si violent que ça ).
La force du film c'est de proposer un récit sans réellement de bad guy et d'accorder de l'importance à tout ses personnages, la présentation du commando est géniale.
La réal Hill bein c'est du Peckinpah like comme souvent et c'est bien un des seuls réal ricains qui a su "copier" le style de Bloody Sam sans être ridicule car Hill a compris qu'il ne pourrait jamais égaler la furie de Peckinpah et là où chez Peckinpah les ralentis étaient avant tout là pour mettre en avant une idée chez Hill ça reste un effet de style. Par contre l'absence de scope c'est quand même surprenant, au vu du lieu.
Ici on a donc des bonnes grosses séquences d'action qui font plaisir, alors j'aime beaucoup le climax final ( mais je le trouve un peu court finalement ) mais je préfère la scène d'intro ( Nolte qui débarque avec son poncho et sa winchester dans un vieux saloon mexicain ça le fait carrément ) et le gunfight de la station service que je trouve juste parfait en terme de réal ( bon on a du bad guy aveugle incapable de toucher Nolte alors qu'ils ont une puissance de feu bien supérieur mais ne chipotons pas dans ce monde où John Wick est devenu un film d'action modèle ) avec des choix de plans toujours judicieux et avec le petit truc en plus qui fait plaisir ( ici le plan sur le pied arraché j'ai kiffé ) et puis les impacts de balles d'avant c'est vraiment autre chose que les trucs CGI de maintenant.
Comme dans tout les Walter Hill le casting c'est du bon gros bonhomme bien badass, on est chez Hill donc ici pas d'acteur tétard sans charisme (la liste est trop longue que je cite des noms), ici c'est des vrais tronches : Nick Nolte impassible tout le long du film est un cowboy tout droit sorti du passé, droit dans ses bottes, toujours armé de sa winchester, un homme un vrai et c'est rare de voir Nolte aussi sobre, ça fait plaisir du coup, Powers Boothe dans un beau rôle de salopard comme il sait si bien les faire et on sent la jubilation qu'il a, à jouer ce rôle et puis on a le casting du commando avec que de la trogne made in 80's , M.Ironside, W.Forsythe et Clancy Brown, autant dire qu'on jubile devant un tel casting, la touche féminine est apporté par la toujours agréable María Conchita Alonso.
Le score de Jerry Goldsmith ?? bein il est comme le reste du film : Burné.
Walter Hill reste clairement un cinéaste sous estimé, surtout en cette période où un Christopher Nilan est présenté comme un génie.