Troupe d'Elite 2 José Padilha - 2010
Quand le premier film est une bombe, faire une suite qui tienne la comparaison est jamais évident et là Padilha s'en sort à merveille et livre même un film nettement plus ambitieux. Alors on y perd un peu le coté coup de poing dans la tronche du premier et le film laisse même une lueur d'espoir là où le premier était d'une noirceur totale mais c'est toujours auss bien.
Quand le film se termine, on ne peut s'empêcher de se demander si Padilha n'a pas fait ce film en réponse à tout ceux qui le traitait de facho, car ici son héros a une prise de conscience mais quand on ressort du film on se dit surtout que Padhila prend position et il le fait avec ses couilles, bon le message est sans aucune nuance mais au moins il a le mérite d'être clair.
Ce second épisode se concentre sur la corruption du pouvoir, on quitte la favela pour retrouver du bad guy en costard cravate ( ça un petit coté Lumet je trouve, bon du Lumet sous amphétamine par contre) et de ce fait malheureusement le BOPE est un peu laissé de coté, pas de scènes d'infiltration, pas de scènes d'entraînements, c'est dommage car les rares scènes où ils interviennent sont toujours aussi efficace.
L'intro dans la prison est vraiment jouissive et l'espace d'un instant on se dit même que Padilha va aller encore plus loin dans la violence car bon la scène de la prison c'est du cash et sans concession ( Oz powa ) et vas y qu'on tire dans le tas et vas y qu'on en rajoute une couche sur les méchants dealers sans aucune morale et au début ça en rajoute encore une couche sur les gauchistes démago aussi.
Mais ce film est encore plus couillu que le premier, Padilha s'attaquant ce coup ci vraiment à une grosse cible, et il le fait sans concession, les exécutions sommaires sont légion, le sort des journalistes c'est pas un truc qu'on risque de voir dans un film ricain.
Le film se révèle finalement sans surprise ( sauf la mort d'un perso qu'on voit pas venir comme ça ), l'ouverture en flashback ne laisse pas de place au doute ( ça parait trop facile comme procédé, tout comme par hasard le gentil gauchiste marié à l'ex femme du héros, ça fait un peu astuce scénaristique mais c'est quand même bien traité ) mais bon c'est tout de même captivant ( le film ne souffre d'aucune longueur alors qu'on approche les 2h ) et c'est vraiment un plaisir que de revoir les persos du premier ( bon par contre que le tocard se retrouve colonel c'est un peu abusé ).
Le film est vraiment riche et les ramifications de ce bordel qu'est la corruption totale sont limpide.
La voix off toujours aussi présente, comme dans le premier se révèle fort utile et apporte une bonne grosse touche de cynisme aux images ( j'adore le passage quand il dit ce qu'il fait avec l'argent qu'on lui a donné pour le BOPE )
La réal lors des scènes d'action est toujours aussi immersive et admirablement bien gérée, mais dans l'ensemble ici le film est plus posé que le premier, d'ailleurs contrairement au premier ici on a quasiment aucune scène nocturne où l'ambiance urbaine était prédominante, ici on a plus un coté film de bureau ( bon j'exagère un peu car ça transpire le bitume quand même ).
Le casting on retrouve donc les mêmes acteurs que dans le premier et ils sont tout aussi bon, Wagner Moura est même encore meilleur et on sent vraiment l'évolution de son personnage, et je le préfère même carrément ici que dans Narcos.
Le 2 Tropa forme donc un sacré diptyque qui dresse un état des lieux sans concessions des institutions brésilienne ( comme Lumet l'avait donc fait a son époque pour New York ). J'espère que Padilha refera un jour un film de cet acabit.
8/10