7/10
Ho! de Robert Enrico - 1968
Curieusement jamais cité dans les réussites de Belmondo, encore plus quand on sait que c'est réalisé par Robert Enrico qui est facile top 5 all-time réal français, c'est vraiment surprenant, car on parle quand même de Belmondo dirigé par le réal du
Vieux Fusil mais aussi les autres films scénarisés (ou adaptés ) de José Giovanni :
Les Aventuriers et
Les Caïds, soit des belles réussites.
Au vu des ses films je suis même surpris que Enrico soit tombé un peu dans l'oublie ( il me parait moins réputé que Lautner ou Verneuil qui officiait dans le même genre et je trouve ça un peu injuste surtout par rapport à Lautner qui est un piètre réal ).
Ici on suit donc le parcours de Ho ( diminutif de François Hollin ) incarné par un grand Belmondo ( et pas un mauvais Bébel ), un petit truand sans envergure qui aimerait bien jouer dans la cour des grands, il en a marre de faire le chauffeur et d'être constamment rabaissé par les autres, suite à un quiproquo il va se retrouver à la une des médias et il va y prendre gout ( ce qui donne lieu à une séquence assez pathétique où le perso placarde son appart de son article passé dans le journal ) mais c'est surtout son sentiment de revanche envers ses anciens complices qui va le conduire à sa perte.
Le parcours de Ho est intéressant à suivre avec notamment une scène de prison vraiment géniale, avec l'évasion la plus drôle ( et pas parodique car superbement écrite ) que j'ai vu (et certainement une des plus originale), franchement cette séquence ( d'une vingtaine de minute ) est vraiment mémorable et le film doit être vu rien que pour cette séquence.
Le film a les mêmes qualités narratives que Les Aventuriers, ça prend son temps pour qu'on s'attache au personnage pour donner vraiment de l'impact à cette fin sans concession ( on ne pense pas que ça peut aller aussi loin ).
L'apport de Giovanni dans un film est rapidement identifiable, ici on le retrouve donc notamment dans la relation qui va unir Ho! et le journaliste ( une amitié sincère auquel on adhère immédiatement ) et puis c'est vraiment empreint d'une certaine noirceur, Giovanni, les happy end c'est pas son truc..
Et puis c'est très bien dialogué : "démarre, sinon la suite risque de s’écrire en rouge", "les amis, pour qu’ils soient sûrs, il vaut mieux en changer souvent".
Enrico techniquement il était doué et ça se voit, ainsi tout les séquences importantes du film sont vraiment réussies, et j'ai vraiment apprécié toute les scènes où Ho se retrouve face aux 2 frères, Enrico y a une approche très westernienne dans la réal ( toujours des supers compos de plan et d'élégant mouvement de caméra ), les scènes de voitures c'est Remy Julienne donc ça le fait et le climax final est un gros moment intense et tendu où la violence nous surprend.
Belmondo interprète donc Ho, au vue de la date du film ce personnage préfigure un peu ( malheureusement ) la transformation de l'acteur en Bébel ( sa déchéance artistique donc dont le seul film à sauver est Peur sur la Ville ), ici c'est très très léger car on sent que Enrico le cadre un peu et l'évolution de son personnage est typique du ciné de Enrico à savoir un homme qui va être obligé d'utiliser la violence soit pour survivre soit pour se venger et j'aime la dualité de ce personnage à la fois de la rédemption et de la reconnaissance, Joanna Shimkus a une filmo vraiment minuscule, surprenant au vue de ses 2 prestations impeccable chez Enrico, Paul Crauchet en second c'est une tête connu et c'est surtout un acteur qui n'est jamais mauvais ( sinon je viens d'apprendre sur wiki qu'il y a un caméo de Delon mais je l'ai pas vu dans le film )
BO de François de Roubaix comme à son habitude très réussit.
Enrico c'est un bon et il signe ici un bon petit polar qui se place facilement parmi les meilleurs Belmondo.