[elpingos] Mes Critiques en 2012

[Dunandan]

Pour le moment, c'est peut-être le Lynch que j'apprécie le moins (par le type qui en a vu 3, Dune y compris)

[Waylander]

Je confirme, Dune c'est très bien.

Le roman j’espère ?

[Alegas]

LE 13e GUERRIER
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John McTiernan (1999) | 7/10

Bon ben c'est pas mal...
Des qualités mais pas exempt de défauts, le 13e guerrier est un beau et grand film d'aventure moyenâgeux, doté d'un solide background historique et d'une réal impeccable. La culture Viking et Arabe est ici à l'honneur. Mc Tiernan et Crichton nous embarquent aux côtés de Ibn Fahdlan, personnage historique et ambassadeur Arabe, promu 13e larron dans une équipée guerrière en terre Scandinave. Au programme échanges culturels, légende viking de démons et bastons viriles.
Le script de Crichton mélange assez bien la partie guerre/aventures et le développement de ses personnages. C'est bien mené et le film réussit à prendre le temps de l'explication et réserve quelques belles scènes d'action. Le casting est dans le ton, Banderas que je n'aime pas spécialement est convaincant dans un rôle de héros plutôt original plus à l'aise dans la réflexion que l'action. Les Vikings ont une belle gueule de l'emploi, ils sont bien décrits et bien campés.
Tout l'habillage du film, costumes, décors, est aussi très bien rendu. Les scènes d'action sont très bien gérées, avec notamment l'une des plus belles scènes de grotte que j'ai vue, bien flippante et extrêmement lisible, avec aussi de belles batailles bourrines et bien intenses. Bref du tout bon, prenant et très convaincant sur la forme.
Par contre le défaut du film concerne sa dramaturgie. J'ai trouvé le film assez bancal. Car malgré le travail fait sur le background, le scénario est un peu léger et multiplie les raccourcis et les redites. L'échange culturel promis ne va pas assez loin et surtout, l'enjeu du film peine à passionner. Car dès les bases du film posées, on devine assez facilement la suite de l'aventure, et ni le malaise, ni le mystère, n'arrivent vraiment à exister. Ça aurait pu être épique mais ça tombe finalement à l'eau car les ficelles de l'histoire sont un peu trop simplistes. Pourtant les qualités artistiques sont indéniables et l'univers magnifiquement rendu; c'est donc d'autant plus rageant que le film n'aille pas suffisamment loin. Une jolie découverte ceci dit.

[elpingos]

Je partage totalement ton avis enthousiaste sur Dune qui est d'ailleurs l'un des rares films de David Lynch que j'apprécie.

Même pas Mulholland Drive? Un chef d’œuvre pourtant ....

[Alegas]

Chef d’œuvre c'est vite dit.

[Scalp]

Si on le voit bourré on peut y voir un chef d'oeuvre je pense.

[elpingos]

Nan nan besoin de rien.. Juste se laisser porter et apprécier le spectacle.
Lynch c'est vachement sensoriel comme cinéma, faut aimer.

[Scalp]

sensoriel

Bein c'est ce que j'ai dit, bourré.

[elpingos]

J'aimerais pas être ta meuf alors...

[alinoe]

Je partage totalement ton avis enthousiaste sur Dune qui est d'ailleurs l'un des rares films de David Lynch que j'apprécie.

Même pas Mulholland Drive? Un chef d’œuvre pourtant ....

Je me suis endormie avant la fin
Le cinéma de Lynch me passe complètement au dessus, à part la série Twin Peaks.

[Alegas]

L'ORDRE ET LA MORALE
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Mathieu Kassovitz (2011) | 8/10

Film remarquable dans le panorama français actuel, l'ordre et la morale est un film bienvenue dont l'identité forte et particulière ressemble finalement à son réalisateur : une ambition très louable mais quelques maladresses dans la démonstration.

Faire ce film, éminemment politique car traitant d'une bavure militaire, n'a pas dû être un projet facile. Loin de là. Car Kassovitz se base sur le livre de Philippe Legorjus, un récit autobiographique et polémique. Il y incarne ce capitaine du GIGN, dépêché avec ses hommes pour débloquer une prise d'otages sur l'île d'Ouvéa. En même temps qu'il découvre la complexité de la situation et des faits, il va vite se voir propulser soldat d'une guerre improvisée entre les feux croisés des indépendantistes Kanak aux abois et une politique décisionnelle pressée par les élections présidentielles. Le film suit donc les efforts de ce capitaine, entre adaptation et médiation, en égrainant le compte à rebours des jours avant l'assaut inéluctable, évoqué dès les premières images. Il se débat comme il peut sans trouver sa place (il bouge dans tous les sens), navigant au gré de l'obéissance militaire, l'ordre, et la réflexion éthique, la morale. Et cet homme, le cul entre 2 chaises, n'arrivera jamais à renverser l'issue inéluctable du conflit.

L'ordre et la morale est donc un film original dans son traitement du conflit. Déjà de par son anti-héros, à la fois convaincu mais finalement impuissant et surtout dépassé par l'autorité. Le film fait un constat d'échec dû avant tout à l'absence de dialogue qui a mené à cette situation, de l'empressement des décisions, sans pour autant pointer du doigt des actes ou des hommes en particulier. Le film peut donc s'avérer rébarbatif car Kassovitz ne cède pas au spectaculaire et prend le temps de poser sa démonstration. Et il le fait avec sérieux. Les noms, les lieux, personnages, chronologie, sont décrits avec minutie. Et à ce réalisme se rajoute une réalisation assez austère qui ne cède jamais à l'exotisme. Il n'y a quasiment pas de musique et les personnages sont très sobres. Tout est fait pour renvoyer au réel, sans les artifices habituels du film de guerre.

Mais cette originalité dans le traitement, louable dans sa volonté de saper toute grandiloquence, en est aussi le principal défaut. Son film souffre d'un manque de profondeur et n'arrive pas suffisamment à restituer la dimension psychologique des personnages. Et il lui manque ce petit truc nécessaire d'un point de vue cinématographique, pour réellement être passionnant. Car même si les scènes sont plutôt bien torchées (avec pas mal de variété dans le cadrage, les plans, 2 longs plans séquence notamment bien foutus, et des ambiances de jungle bien rendues) et que la qualité globale du film est plutôt bonne (malgré quelques petits problèmes de rythme), le film n'a pas totalement l'envergure de son ambition. Malheureusement.

Malgré tout cette ambition est pour moi extrêmement louable et le film, malgré ses défauts, apparaît comme le fruit d'un énorme travail autant sur le scénario que sur la reconstitution. Car en évitant le tape à l’œil de la polémique, il livre un propos apaisé et assez brillant. Polémique qui aura pourtant fortement enrayé la réalisation de ce film, entre l'incompréhension des Kanak et le désistement de l'aide logistique de l'armée. Il constitue en tout cas une œuvre artistiquement notable et anti commerciale au possible dans un panorama français actuel qui privilégie les films rentables et démago. Il témoigne de la belle volonté de son réalisateur, contre vents et marées, de proposer une forme de cinéma intelligente et militante. Assez rare donc pour être souligné.

[Kakemono]

Je serais un poil plus généreux car ce film m'a parlé et je l'ai trouvé fascinant du début a la fin. Il ne m'a pas laissé insensible.

[Alegas]

Vivement le BR que je puisse le revoir celui là. Meilleur film français de 2011.

[elpingos]

Plus j'y pense et plus je me dis en effet que j'ai été un poil radin : je rehausse donc ma note d'un chouïa.

Vivement le BR que je puisse le revoir celui là. Meilleur film français de 2011.

Ouaip carrément !

[Scalp]

Vivement le BR que je puisse le revoir celui là. Meilleur film français de 2011.

C'est pas Polisse ?