Beginners |
Réalisé par Mike Mills
Avec Ewan McGregor, Mélanie Laurent, Christopher Plummer Comédie dramatique, USA, 1h44- 2011 |
6.5/10 |
SynopsisOliver, illustrateur a Los Angeles, collectionne les ex et les déceptions amoureuses. Quand son père, Hal, tire sa révérence après avoir fait son coming-out a 75 ans et rejoint avec entrain la communauté homosexuelle, Oliver se penche sur ses relations familiales et ses échecs sentimentaux. Et il hérite d’un chien philosophe et bavard. La dépression guette. Jusqu’au jour où il rencontre Anna…
CritiqueFilm assez sympathique, léger et déroutant qui traite du deuil, de homosexualité, des relations amoureuses compliquées, de la maladie...inspiré de la vie du réalisateur Mike Mills.
Un casting assez brillant : Ewan McGregor, Mélanie Laurent, Goran Visnjicn, Christopher Plummer.
Difficile de classer le film dans une catégorie, entre comédie romantique et drame avec des personnages qui sortent de l'ordinaire qui ont tous un petit grain de folie en eux plus ou moins prononcé.
Ewan McGregor et Mélanie Laurent forment un couple atypique qui apprennent à se découvrir et à vivre ensemble car leurs vies amoureuses ne sont pas très remplies ni faciles. Plein de maladresse, mais aussi plein de fantaisie dans leurs propos. Leur rencontre est assez magique, c'est une des scènes les plus réussie du film. Étonnement ces deux amoureux ne débordent pas de joie de vivre, mais arrivent à former un couple heureux de paumés.
E. McGregor est touchant mais c'est surtout avec la relation avec son père qu'il appréciera son jeu d'acteur. Mélanie Laurent est tout à fait correcte, mais rien d'exceptionnel.
Christopher Plummer en revanche est assez grandioseet tire son épingle du jeu.
Attendrissant et surprenant en papy de 75 ans qui fait son coming-out après avoir joué la comédie du père idéal le temps de son mariage. Il décide de se lâcher et commencer une nouvelle vie en tant qu'homme libre et passe des annonces pour se trouver un partenaire. Performance incroyable de Plummer qui incarne un homme complexe car il est fragile par son age et la maladie mais qui a des idées fortes et l’homosexualité devient presque une obsession pour lui.
Goran Visnjicn (Andy), le beau male viril d' "urgences" campe ici un homo assez proche du débile mental au look d'un gamin de 10 ans, vraiment décalé comme personnage mais qui va s'avérer être un personnage à fleur de peau et est le compagnon de Plummer, et on peut dire qu'ils ne vont pas ensemble. Chaque apparition de Andy est dérangeante pour le spectateur et le réalisateur a fait en sorte qu'il soit un élément perturbateur de l'ambiance qui règne, et c'est le reflet du malaise que peut ressentir MCGregor vis à vis du boyfriend gay qui débarque à tout moment chez son père.
Le film n'est pas construit de façon linéaire, mais on suit en parallèle les derniers jours de Hal (C.Plummer) face à la maladie et l'histoire de McGregor en phase de deuil de la mort de son père qui essaye de se reconstruire. Une narration maniérée assez perturbante mais on s'habitue.
L'histoire de Hal et ses relations avec son fils est touchante, où le fils prend la place du père pour s'occuper des soins médicaux, du coté administratif, des taches quotidiennes alors que le père est un peu déconnecté de la vie et espiègle jusqu'au bout, il ne pense qu'au coté fun et part un peu dans des délires et essaye de vivre ses derniers moments à fond avec ses copains gays.
Leur relation est complexe car ils sont proches même s'ils ne sont pas sur la même longueur d'ondes, et McGregor est perturbé par ce coming-out tardif, même s'il accepte l'homosexualité en général. De beaux moments dans l'intimité de ces deux hommes avec des moments simples mais
touchant où les deux hommes se redécouvrent à visage découvert après tant d'années de faux semblants.
Puis, la relation amoureuse de McGregor (Oliver) et Mélanie Laurent (Anna) est bien sympathique et elle aussi basée sur le coté mélancolique et poétique du couple qui n'ont pas de projet de vie précis et se laissent porter par le quotidien. Pour Oliver, Anna est enfin une issue de secours pour sa dépression qui le quitte pas depuis la disparition de son père. Cette relation naissante n'est hélas pas traitée comme il le faut, reste ambiguë et superficielle.
Le réalisateur aime à souligner la différence d'époque et de génération avec l'intervention de photos d'archive et les commentaires sur les us et coutumes du début de 20ème siècle et celui des années 80 à nos jours avec des points communs mais une grande évolution des mentalités.
Le réalisateur Mike Mills fait aussi intervenir un chien et le fait parler avec des sous titres, ce qui apporte un coté fun et décalé au film avec ce chien philosophe qui est un ami intime du héros et un commentateur privilégié et Mcgregor considère ce chien Arthur comme une personne, en lui parlant, lui faisant la visite guidée de l'appartement et refusant de le laisser seul.
Le chien est soi disant un Jack Russell mais il ne ressemble pas à grand chose, même s'il est trop mignon c'est un peu l’alter égo d'Oliver.
Le film a donc de bonnes touches d'inventivité et de surprises sur une ambiance à la fois triste et poétique. Le début du film est particulièrement réussi mais le film finit par tourner en rond et ne raconte plus grand chose à vouloir aborder plusieurs thèmes sans aller au bout des choses, en se prenant trop au sérieux.
Le film reste sincère, inspiré de la vie du réalisateur mais fugace et délicat, et se déroule donc en douceur sous nos yeux, n'est jamais très sombre ni joyeux sans aucun dialogue marquant, tout en demi-mesure. Dommage que le film sombre dans le vortex de la tristesse et nous laisse sur une note si pessimiste, même s'il reste touchant et sincère.