Assault On Precinct 13 (Assaut) de John Carpenter
(1976)
Déception pour le moins conséquente devant l'un des films de John Carpenter les plus aimés,
Assault On Precinct 13 a en plus l'énorme fardeau d'être selon beaucoup la référence du film de siège, et s'il ne fait aucun doute que l’œuvre a su influencer tout en reprenant des codes déjà existants, il faut bien avouer que le film se découvre assez mal aujourd'hui, la faute notamment à l'un des défauts les plus récurrents de son auteur, à savoir l'excès d'ambition devant des moyens beaucoup trop limités pour les supporter. Ainsi, sur son second long-métrage, il est évident que Carpenter n'avait pas la même expérience qu'il obtiendrait par la suite pour
Escape From New-York, ce dernier arrivant très bien à dépasser son budget minime, ici on sent une réelle volonté de raconter une histoire intelligente mais la sauce ne prend jamais, le côté série B reprenant beaucoup trop le dessus pour finalement ridiculiser la plupart des tentatives audacieuses du scénario. Si la partie du siège en elle-même est loin d'être mauvaise (on pense beaucoup aux zombies de Romero dans la façon de traiter les membres du gangs, cela donne un côté surnaturel qui marche plutôt bien) c'est véritablement la première heure du film qui est à blâmer. Ainsi, hormis un meurtre d'enfant proprement hallucinant (sur le coup j'avais du mal à y croire tant c'est montré de façon anodine), le film stagne beaucoup trop dans sa première partie, censée approfondir des personnages que l'on ne prend jamais au sérieux, et vu que le film se prend trop au sérieux et n'assume pas son décalage omniprésent, difficile de trouver la suite réellement convaincante. Le problème vient surtout du scénario, beaucoup trop léger et qui tente tant bien que mal d'amener l'idée de départ au centre du film. A ce niveau là, le remake de Richet est bien plus convaincant puisque abandonnant l'idée du gang prêt à mourir pour une seule personne (mais bien sur) et qui, au final, ne donne jamais l'impression d'être une réelle menace (jamais on ne se sent impliqué et jamais on a jamais un tant soit peu peur pour un des personnage, la faute aussi à certains acteurs bien mauvais, notamment dans le casting féminin). Le film possède néanmoins ses bonnes idées, comme un côté épuré qui fonctionne bien (un Los Angeles aussi vide se voit rarement) et sa séquence finale jouissive, dommage que le reste ne suive pas. Clairement l'un des Carpenter les plus faibles à mes yeux.
NOTE : 4,5/10