PIQUE-NIQUE À HANGING ROCK
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Peter Weir (1975) | 7.5/10
Film énigmatique, Picnic est une œuvre cinématographique assez unique dont la qualité réside principalement dans son atmosphère bien particulière et un formalisme classieux et moderne .
Le spectateur est doucement immergé dans le quotidien d'un pensionnat de jeunes filles en Australie dans le début du 19e siècle. Entre discussions, petits rires polis et robes diaphanes, la vie suit son cours, dans l'insouciance tranquille d'une adolescence heureuse et la rigueur de l'éducation victorienne. Jusqu'à une sortie, le jour de la St Valentin, pour un pique-nique géologique et bucolique au pied d'une colline, lieu de culte aborigène. Et durant cette après-midi à la chaleur étouffante, les repères vont s'évanouir, et l'heure de la sieste verra 4 de ces jeunes filles et une des accompagnatrices se perdre puis disparaître mystérieusement dans les méandres minéraux du site.
Disparition réelle, onirique, métaphysique? Métamorphose de chrysalide? Quasiment rien ne sera ensuite élucidé. Et c'est tant mieux; c'est dans ce mystère latent que résident toute l'originalité et la puissance du film. Car Peter Weir en donnant une ambiance très mystique à cette parenthèse temporelle, en dilatant ainsi le temps et l'espace, confère a son film une élégante étrangeté. Le point d'orgue étant ce basculement du récit, cette rupture presque insensible, immatérielle, dans cette litanie bienséante. En bouleversant les conventions d'une tranquille normalité, il instille dans ce cadre réconfortant un malaise certain, empreint de symbolisme (qui renvoie à l'innocence perdue, la virginité et la mort). Et s'il réussit cela, c'est grâce à un très beau travail sur l'image, la lumière, les sons, la musique (Gheorghe Zamfir). Peter Weir nous livre un cinéma très sensoriel, presque ethnologique et pourtant éthéré, qui s'appuie sur une belle puissance formelle (dont Sofia Coppola s'inspirera notamment 25 ans plus tard dans Virgin Suicides).
Et au final reste l'image très marquante de ces jeunes filles (délicatement interprétées et filmées) qui vont se fondre dans ce Hanging Rock, transfiguré par le réalisateur comme un personnage à part entière, omniscient, naturel et vénéneux.
Pour certains le film restera sans doute complètement opaque, mais je le conseille fortement aux amateurs d'ambiance abstraite et de cinéma non conventionnel.
Le spectateur est doucement immergé dans le quotidien d'un pensionnat de jeunes filles en Australie dans le début du 19e siècle. Entre discussions, petits rires polis et robes diaphanes, la vie suit son cours, dans l'insouciance tranquille d'une adolescence heureuse et la rigueur de l'éducation victorienne. Jusqu'à une sortie, le jour de la St Valentin, pour un pique-nique géologique et bucolique au pied d'une colline, lieu de culte aborigène. Et durant cette après-midi à la chaleur étouffante, les repères vont s'évanouir, et l'heure de la sieste verra 4 de ces jeunes filles et une des accompagnatrices se perdre puis disparaître mystérieusement dans les méandres minéraux du site.
Disparition réelle, onirique, métaphysique? Métamorphose de chrysalide? Quasiment rien ne sera ensuite élucidé. Et c'est tant mieux; c'est dans ce mystère latent que résident toute l'originalité et la puissance du film. Car Peter Weir en donnant une ambiance très mystique à cette parenthèse temporelle, en dilatant ainsi le temps et l'espace, confère a son film une élégante étrangeté. Le point d'orgue étant ce basculement du récit, cette rupture presque insensible, immatérielle, dans cette litanie bienséante. En bouleversant les conventions d'une tranquille normalité, il instille dans ce cadre réconfortant un malaise certain, empreint de symbolisme (qui renvoie à l'innocence perdue, la virginité et la mort). Et s'il réussit cela, c'est grâce à un très beau travail sur l'image, la lumière, les sons, la musique (Gheorghe Zamfir). Peter Weir nous livre un cinéma très sensoriel, presque ethnologique et pourtant éthéré, qui s'appuie sur une belle puissance formelle (dont Sofia Coppola s'inspirera notamment 25 ans plus tard dans Virgin Suicides).
Et au final reste l'image très marquante de ces jeunes filles (délicatement interprétées et filmées) qui vont se fondre dans ce Hanging Rock, transfiguré par le réalisateur comme un personnage à part entière, omniscient, naturel et vénéneux.
Pour certains le film restera sans doute complètement opaque, mais je le conseille fortement aux amateurs d'ambiance abstraite et de cinéma non conventionnel.