[Alegas] Mes Critiques en 2012

[Alegas]

Saw de James Wan

(2004)

Difficile aujourd'hui de ne pas penser à Saw sans les nombreuses suites que le film a pu engendrer. Pourtant, loin de la qualité plus que douteuse de la saga orientée clairement vers le torture-porn, on oublie souvent que le premier film de James Wan est une œuvre totalement différente de ce que le studio Lionsgate a pu faire de cette heureuse opportunité. Première œuvre fauchée et ne basant son succès presque totalement sur un script jouant sur la surprise totale, Saw est avant tout un thriller de serial-killer, loin de l'image de film d'horreur gore que le grand public a aujourd'hui en tête. Huit ans après sa sortie, le film reste encore aujourd'hui une référence du film à twist (le film se regarde encore avec beaucoup de plaisir même en ayant connaissance de la fin) et si le petit budget l'empêche évidemment d'atteindre une certaine ampleur, il tire un grand avantage de ce manque de moyens, le film étant finalement très minimaliste en terme de design (la course-poursuite en voiture se résume à quelques plans rapides où un brouillard omniprésent empêche de voir que la scène est tourné avec des automobiles immobiles) mais pas forcément sur la forme. Via un script ingénieux qui mêle à la fois flash-backs et huis-clos, Saw se révèle être un film écrit de façon admirable. Jamais les réactions des personnages (détail souvent raté dans les films du genre) ne paraissent hors de propos et surtout l'intrigue se suit avec un réel intérêt, donnant au spectateur maintes fausses pistes pour l'induire en erreur sur le déroulement du final.

Le film a tout de même ses défauts, notamment une trop grande abondance de flash-backs pas forcément utiles là où on préfèrerait beaucoup plus voir des scènes dans la pièce où sont enfermés les deux protagonistes, quand à la storyline du policier, si elle a le mérite de dynamiser un peu le déroulement du script, elle se révèle un peu vaine, en témoigne la scène finale du personnage qui n'aura finalement servi à rien de concret. En terme de mise en scène, le film est une petite merveille d'ingéniosité, la preuve qu'avec un budget très serré on peut encore réaliser un film avec des idées visuelles marquantes. Ainsi, si la réalisation paraîtra forcément tape à l’œil (beaucoup de plans en avance rapide pour éviter les inserts gores couteux, etc...), elle a clairement le mérite d'être bien ancré avec son sujet et a permis en plus d'imposer James Wan comme un technicien plutôt doué, ce qu'il a prouvé maintes fois depuis, en témoigne des films comme Death Sentence ou Insidious. La bande-son, quand à elle, oscille entre le goût douteux (les passages de rock-metal sur les séquences de pièges, on a vu plus subtil) et le très sympathique (la musique du twist étant passée aujourd'hui à la postérité). Enfin, la casting, constitué par beaucoup d'anciennes gloires des 80's, à tout de même du mal à convaincre totalement. Si Cary Elwes et Leigh Whannell sont plutôt bons, difficile d'en dire de même pour Danny Glover et Ken Leung qui caricaturent à mort leur personnage. Sans être un grand film dénué du moindre défaut, il est évident que Saw peut être aujourd'hui considéré comme un classique du genre tant il a influencé (souvent pour le pire) dans les années suivantes, un excellent premier film donc qui mérite véritablement d'être séparé dans la conscience collective de ses suites bas de gamme.

NOTE : 7,5/10

[Killbush]

Bonne critique qui remet bien le film dans son contexte, pour un film tourné en 15 jours avec un budget minimum, c'est quand même une belle prouesse !

[Criminale]

Tain tu mets que 7 à l'homme des hautes plaines ???

Et apres ça vient me faire la leçon sur malveillance.

[Alegas]

The Aviator (Aviator) de Martin Scorsese

(2004)

Revision à la baisse de ce Scorsese en lequel j'avais des souvenirs d'un biopic ultime, voire de l'un des meilleurs films de son auteur. Alors oui, The Aviator est clairement un très bon film, il n'y a pas grand chose à redire là dessus mais force est de constater que le métrage possède néanmoins ses faiblesses, ce qui fait de lui le moins bon élément de la collaboration DiCaprio/Scorsese. Il faut dire que réaliser un biopic d'Howard Hughes est pour le moins ambitieux, tant le personnage est à lui tout seul l'incarnation même de la folie que le rêve américain peut engendrer, et si Scorsese est, en terme de thématiques, en terrain connu, il livre un métrage totalement sublime sur la forme mais qui manque clairement de rythme et d'une plus grande ampleur scénaristique. Ainsi, si le script de The Aviator possède son lot de séquences marquantes (l'introduction sur Hell's Angels, la séquence folie ou encore le crash de l'avion sur Beverly Hills), il fait l'étrange erreur de se concentrer un peu trop sur des storylines qui auraient pu être traitées plus rapidement au profit d'autres qui sont clairement sous-exploitées (la relation Hughes/Hepburn est de loin l'un des éléments majeurs du film, pourtant difficile de ressentir quoi que ce soit lors de leur dernière scène), ce qui donne l'impression de voir un biopic étrangement froid, qui cherche plus à répéter les folies ludiques de Hughes (souvent mal servies par des effets numériques qui vieillissent assez mal alors que le film n'a pas encore dix ans) au lieu de se concentrer sur ses actes et conséquences. Bien entendu, cela donne des scènes excellentes, ainsi la folie de Hughes est traitée de façon brillante, à tel point que l'on aimerait presque que cela dure plus longtemps, Scorsese se lâchant véritablement en terme de mise en scène et livrant là certainement l'un de ses travaux les plus expérimentaux, notamment au niveau du travail sur la lumière qui donne un véritable côté opéra à l'ensemble, ce qui est loin d'être négligeable. Le casting est juste énorme, dommage seulement que certains acteurs n'apparaissent que trop peu (Jude Law et Willem Dafoe notamment) et que le reste soit noyé par l'imposante interprétation de DiCaprio qui prouve là encore à quel point il est le meilleur acteur de sa génération, seule Cate Blanchett arrive à lui tenir la dragée haute en incarnant une Katharine Hepburn très étonnante. Bref, clairement pas le film majeur de Scorsese qu'il aurait pu être, The Aviator reste néanmoins un très bon film qui mérite le détour, ne serait-ce que pour son sujet intéressant et son traitement classieux.

NOTE : 8/10

[zack_]

Film bien chiant, bizarre d'ailleurs que j'ai pas ma critique de posée, mais j'ai même pas envie

[Milkshake]

Des films aussi chiant, j'en veux tout les matins pour le petit dej.

[Alegas]

Ouais on peut faire pas mal de reproches au film mais jamais il est chiant.

[Alegas]

High Plains Drifter (L'Homme des Hautes Plaines) de Clint Eastwood

(1973)

Une surprise bien sympathique que voilà. On est loin du très grand film décrit par certains mais force est de constater que ce High Plains Drifter a de quoi séduire. La première chose qui étonne est évidemment de constater que le film est seulement la seconde réalisation de Clint Eastwood, un second métrage qui non seulement n'a absolument rien à voir en terme de qualité avec le précédent essai (Play Misty For Me, premier film largement oubliable du réalisateur) mais en plus se permet de marcher sur les traces d'un genre déjà emprunté par les plus grands. Eastwood se permet ainsi de donner à son film une influence directe en provenance du cinéma de Sergio Leone, notamment en reprenant le mythe de l'homme sans nom (The Stranger) tout en le dénaturant à l'extrême. Ainsi, High Plains Drifter est un métrage possédant une ambiance presque métaphysique, de loin LA bonne idée du film, et qui ne cherche jamais à trop envahir l'histoire principale. L'identité du personnage d'Eastwood restera donc un mystère jusqu'à la fin (en tout cas pour ceux qui regardent le film de la seule façon digne, à savoir en VO, le doublage français se permettant des libertés vis à vis de ce détail, c'est même assez aberrant pour le coup) et nombreuses sont les possibilités de choix offertes au spectateur : fantôme, diable, ange vengeur ou tout simplement frère de la victime. Le script est donc, à ce niveau là, d'une justesse étonnante, une justesse qui marche à merveille sur le traitement du film, notamment sur les actes du personnage d'Eastwood qui devient un véritable anti-héros.

Le premier quart d'heure du film voit le protagoniste principal tuer trois hommes et violer une femme, une entrée en matière pour le moins osée et qui, hélas, restera finalement le seul véritable passage culotté du film. Alors oui, High Plains Drifter possède son lot de passages réussis, comme ce climax final empruntant beaucoup au slasher, un flash-back empreint d'une ambiance atypique ou encore l'embuscade tendue par l'étranger aux trois brigands. Toutefois, on ne peut que regretter l'apparition d'une storyline comique, qui enlève beaucoup de charme au film, jusque là extrême et sans concession, l'époque ne le permettait pas encore certes mais il est difficile de ne pas penser que la totalité du métrage aurait pu ressembler au premier quart d'heure en tout point réussi. Même remarque, sur la mise en scène, si le début possède une légion d'idées toutes plus bonnes les unes que les autres (l'entrée en ville est magistrale et le coup de la contre-plongée après le viol donne un côté véritablement malsain à l'acte), le reste du film, hormis le climax final, se veut finalement très classique là où Eastwood aurait clairement pu transgresser sur tout les points les codes du genre (c'est d'ailleurs la principale ambition du film, en témoigne les tombes au nom de Leone et Siegel). Dommage donc, car un tel esprit culotté avec l'ambiance fantastique aurait clairement pu donner rien de moins que le meilleur western d'Eastwood, qui, en tant qu'acteur, se révèle en plus très bon sur ce film. Un poil déçu donc vu les promesses du métrage, mais néanmoins un western à voir, ne serait-ce que pour sa volonté de proposer quelque chose de différent là où le genre tourne parfois beaucoup trop en rond.

NOTE : 7/10

[Moviewar]

Je le sors rarement mais radin ..

[Dunandan]

Il n'aime pas les westerns















!

[Alegas]

Je fais rentrer le film dans le Top, soyez heureux.

[Kakemono]

T'es rude avec Aviator. C'est mon Scorsese préféré, tout simplement.

[Alegas]

Sérieux ton préféré ?!

[John Lawrence]

Je dois le revoir cet Eastwood mais de mémoire je met pas bien plus.

[Kakemono]

Bah ouais. Je suis fasciné par ce film, quand je le mate je suis dedans du débuta a la fin et je ne décroche pas pendant les 3h.
Après mes préférés de Scorsese sont un peu étonnant car ce ne sont pas ceux qui sont cités d'habitude : Aviator et After Hours.