[Dunandan] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

X-Men 2 - 7/10

Messagepar Dunandan » Ven 03 Fév 2012, 03:12

X-Men 2

Réalisé par Bryan Singer

Avec Patrick Stewart, Hugh Jackman, Ian McKellen

Fantastique, USA, 2h05 - 2003

7/10


Résumé :
Toujours considérés comme des monstres par une société qui les rejette, les mutants sont une nouvelle fois au centre des débats alors qu'un crime effroyable commis par l'un d'eux relance la polémique autour de l'Acte d'Enregistrement des Mutants et le mouvement anti-mutants, dirigé par l'ancien militaire William Stryker.


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Entre X Men et cet épisode, c'est vraiment le jour et la nuit. Les personnages sont toujours sous développés individuellement, mais l'esprit d'équipe est plus cohérent, et le script est beaucoup moins léger et manichéen, se basant cette fois-ci sur une alliance temporaire entre les gentils et les méchants mutants contre les véritablement méchants, les humains qui possèdent un parent mutant et se rebellent violemment contre cette différence génétique, qu'ils considèrent comme une maladie ou un comportement déviant (l'allusion à l'homosexualité est flagrante, comme si le fait d'être mutant faisait l'objet d'un choix volontaire). Débarrassé de cette simplicité bipolaire gentils mutants/méchants mutants, d'autres thèmes sont développés : les "gentils" mutants mettent en avant le fait de se fondre dans la masse, pour vivre en harmonie avec les autres en n'utilisant leurs pouvoirs qu'en cas de nécessité, tandis que les "méchants" valorisent les mutants comme des êtres exceptionnels dont il faut exploiter tout le potentiel.

Les principaux personnages développés sont Serval (qui apprend davantage de choses sur son passé), les deux "chefs" mutants, Xavier et Magnéto, Jean dont les pouvoirs sont en pleine effervescence, et enfin Stryker, l'humain qui veut annihiler les mutants. Deux petites histoires d'amour naissent mais sans plomber le film, à l'inverse de Spider-man.

Puis esthétiquement, c'est beaucoup moins édulcoré que le précédent, et même un peu plus violent. Ainsi, Serval est plus vicieux, des mutants ambivalents font leur apparition (tel Pyro), et d'autres mutants (Jean) opèrent un saut évolutif sur l'échelle des mutants. La puissance des pouvoirs de certains mutants prennent enfin leur mesure, qui les brident clairement pour éviter de blesser leur semblables (essentiellement Jean, Xavier, et Tornado). Deux scènes de démonstration de ces pouvoirs sont vraiment très bonnes : l'introduction, véritable petit bijou esthétique de la démonstration des capacités de téléportation de Diablo, et la libération spectaculaire de Magnéto de sa prison en plastique grâce au fer contenu dans le sang de sa victime.

Tout ce qui manque au film, c'est un plus gros développement de certains personnages qui restent en toile de fond (Iceberg, Malicia, ...), et un meilleur scénario (surtout plus original). Mais cette fois-ci, enfin, ce n'est pas une simple vitrine visuelle des personnages et de leurs pouvoirs, mais il y a une véritable dimension épique, faisant rentrer X Men 2 parmi les meilleurs films de super-héros de deuxième catégorie.


X Men 2 est moins manichéen, plus beau, plus sombre, et plus développé que le précédent, bien qu'il manque encore un sérieux approfondissement du caractères des personnages.
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X-Men 3 L'affrontement final - 2,5/10

Messagepar Dunandan » Ven 03 Fév 2012, 06:44

X-Men 3

Réalisé par Brett Ratner

Avec Hugh Jackman, Patrick Stewart, Ian McKellen, Famke Janssen

Fantastique, USA, 1h45 - 2006

2.5/10


Résumé :
Dans le chapitre final de la trilogie X-Men, les mutants affrontent un choix historique et leur plus grand combat... Un "traitement" leur permet désormais d'échapper à ce qu'ils sont. Pour la première fois, ils ont le choix : conserver ce qui fait leur caractère unique mais leur vaut la défiance et la méfiance de l'humanité, ou bien abandonner leurs pouvoirs et devenir des humains à part entière.


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X-Men 3 est sans aucun doute possible le plus mauvais film de la trilogie. La réalisation change de main avec Brett Ratner, un tâcheron connu pour une autre trilogie, Rush Hour, qui fait passer ce dernier pour un chef d'oeuvre en comparaison avec le désastre présent. Avec un tel budget, on aurait pu avoir droit au moins à un metteur en scène ou à un scénariste dignes de ce nom pour terminer cette trilogie qui montait clairement en puissance. Et non, même pas.

Je vais commencer par les bonnes idées, ça va aller vite car elles sont peu nombreuses :
- l'utilisation de la machine du Professeur Xavier en salle d'exercices ;
- le nerf du script assez pertinent, cohérent avec les précédents épisodes : la mise en bride des pouvoirs justifiée ou non, pour l'intégrité de la personne ou au contraire la ligoter et la domestiquer (trois exemples flagrants : le fauve transformé en ministre, Angel dont son envol symbolise la liberté, et Jean dont l'immensité des pouvoirs a été jugulée par l'esprit de Xavier pour lui éviter l'auto-destruction) ;
- la mort de certains mutants montrant ainsi la mobilité interne des membres des X-men et leur vulnérabilité ;
- la comparaison des mutants avec les marginaux, ceux qu'on met à l'écart de la société pour leur différence apparente.

Mises à part ces quelques qualités, que ce soit au niveau du fond, de la forme, et du traitement des deux, il s'agit d'une catastrophe intégrale:
- l'introduction de tous les nouveaux personnages n'est jamais développée (Le fauve, absolument ridicule et correspondant à la description de Serval : un gros nounours bleu ; Angel qu'on aperçoit seulement de temps en temps ; le fléau qui est une simple brute sans cervelle dont la médiocrité de traitement rappelle Dents de sabre, ...). Et le retour et la disparition des personnages sont très mal traités d'un point de vue à la fois dramatique et visuelle : Jean revient sans comprendre comment, Cyclope disparaît en 2s (pas une grosse perte, l'un des super-héros les plus sous-traités), Mystique perd ses pouvoirs de manière prématurée (l'un des personnages les plus intéressants de la série, platement remplacée par Pyro) et reviendra se venger de Magnéto de manière ridicule (il l'avait exclue du groupe car elle était redevenue humaine), la mort de Xavier ... ;
- les nouveaux méchants, sortes de drag queen tatouées, ne sont vraiment pas classes ;
- les effets spéciaux ne servent à rien, tout juste à essayer d'avoir plus d'explosions ou de destructions massives que les précédents épisodes, sans jamais aboutir à une belle scène (visuelle ou dramatique) ;
- le point de départ du script dont j'ai parlé est très mal traité, de manière molle, sans intelligence, et qui part dans tous les sens sans aller au bout d'une idée ;
- le climax de merde ne change rien à l'affaire, censé représenter le clou du film alors que les combats sont mal orchestrés, et succède à un petit indice pas finaud indiquant une suite possible, digne des pires films d'horreur.

Bref, à part quelques idées parsemées, rien ne peut être sauvé de ce super-naufrage artistique.


X-Men 3 tenait un début de script pertinent et quelques idées intéressantes, mais super mal exploitées. L'un des pires films de super-héros de ces dix dernières années.
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Messagepar Scalp » Ven 03 Fév 2012, 08:11

Running gaaaaaaaaaaaaaaaag :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 03 Fév 2012, 08:15

C'est comme un cri de super-héros ça :eheh: !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Pathfinder » Ven 03 Fév 2012, 12:29

8/10! :eheh:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Ven 03 Fév 2012, 13:20

:shock:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Logan » Ven 03 Fév 2012, 13:32

Surtout quand on a mis moins à X men le commencement, je dis ca je dis rien :eheh:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar zack_ » Ven 03 Fév 2012, 20:17

ouai enfin le 3 me suis emballé (enfin ma note est de 6.5 sorti du ciné) - mais le commencement ca vaut bien la note que j'ai posé

ps: sinon c'est gonflant les réflexions à répétition
zack_
 

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 03 Fév 2012, 20:20

Pas encore vu, mais je suis à peu certain que ça transcende carrément la première trilogie d'après ce que j'ai entendu. Je cherche à me le procurer pour pas trop cher, si qqn veut de débarrasser de son DVD je suis preneur :mrgreen: !
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Miami Vice - 7/10

Messagepar Dunandan » Ven 03 Fév 2012, 23:59

Miami Vice

Réalisé par Michael Mann

Avec Colin Farrell, Jamie Foxx, Gong Li, John Ortiz

Policier, USA, 2h15 - 2006

7/10


Résumé :
Miami... Deux agents fédéraux et la famille d'un informateur ont été sauvagement exécutés. Une nouvelle enquête commence pour Sonny Crockett et son coéquipier Ricardo Tubbs, avec une certitude : la fuite qui a permis ce massacre en règle provenait des sommets de la hiérarchie... Les deux inspecteurs découvrent rapidement que les tueurs étaient au service de la Fraternité Aryenne, organisation suprématiste liée à un réseau de trafiquants internationaux doté d'un système de protection ultra-sophistiqué. Poursuivant leurs investigations, les deux partenaires prennent contact avec l'administratrice financière du cartel, Isabella, une sinocubaine aussi experte en investissements et transferts de fonds qu'en blanchiment d'argent.


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Un photo-réalisme proche d'un documentaire

C'est la deuxième fois que je le regarde depuis sa sortie au cinéma, et je l'apprécie un petit plus sans en être un gros fan. Le film commence tout de suite, sans générique, ce qui m'avait choqué à l'époque, dévoilant l'un des a priori du film : saisir la tension et l'ambiance de la ville de Miami à travers un traitement documentaire, dont l'image HD est le support par excellence, dans la continuité du travail effectué dans Collateral. Ainsi, le piqué des images passe du granuleux (surtout les extérieurs nocturnes) au saturé (les intérieurs). Le spectateur peut sentir le pouls des situations prises au vif, et passe d'ailleurs entre différentes ambiances musicales reflétant le style des boîtes de nuit que les policiers doivent fréquenter dans le cadre de leur boulot d'infiltration. Les scènes d'action, peu nombreuses, sont d'autant plus intenses, car ultra réalistes, et peuvent donc déraper en quelques micro-secondes. Je crois d'ailleurs que toutes les armes sont réelles, et on y aperçoit un joli fusil d'assaut aux impacts bien destructeurs. Miami Vice est donc avant tout un paquet de nerfs, d'ambiances, et de tensions. Dans cette optique, le récent Drive et ce dernier sont des cousins proches.

Un script relativement banal

Par contre, le script est relativement moyen, se résumant à une affaire d'infiltration de drogue. On y aperçoit certains thèmes de Mann, au-dehors de son obsession photo-réaliste à capturer l'ambiance de ses histoires. D'abord, l'importante implication des femmes, souvent sacrifiées au milieu de ces enquêtes. On a droit d'ailleurs à plusieurs scènes intimes, et font partie intégrante du récit : c'est à cause ou grâce à elles finalement que l'histoire avance ou patine (c'est par elles que l'un des policiers peut se rapprocher du big boss, mais elles font aussi l'objet de monnaie d'échange). Puis ensuite, l'identité floue des policiers, quasi truands eux-mêmes. L'un des bémols que j'adresse au film est justement le traitement de l'infiltration, qui n'atteint pas le niveau des meilleurs du genre : je pense notamment aux Infiltrés (l'original et le remake). Ainsi, à la fin du film, on ne ressent pas la tension existentialiste qui devrait saisir les deux policiers qui sont en train de repasser de l'autre côté.

Réalisation

L'autre défaut que je remarque (mise à part la banalité du script) est ce qui constitue également sa force : son traitement formel, caméra HD souvent à l'épaule, qui produit une photographie hybride un peu bizarre, à mi-chemin entre le cinéma spectaculaire concernant certaines prises de vue, et réaliste pour la manière un peu confuse de filmer. Et puis je n'ai pas compté le nombre de plans qui contenaient un coup de fil ou une conduite en voiture : ce sont les gimmicks du film.

Concernant l'interprétation, Foxx et Farrell sont assez convaincants en policiers infiltrés avec leur dégaine décontractée et leur barbe de 3 jours, mais je les trouve un peu trop voyants, trop bling-bling avec toutes ces voitures de luxe et ces bateaux, mais ça doit être le genre qui veut ça, car ils sont censés apparaître riches pour être crédibles en transporteurs. La BO est aussi très bien dans l'ensemble, même si c'est pas mon style : elle correspond bien à l'ambiance dépeinte, et s'éloigne de manière satisfaisante des standards du genre.

En conclusion

Pour terminer, ce n'est pas vraiment mon film préféré de Mann. Je lui préfère largement par exemple Heat ou même Collateral. En effet, Miami Vice est une assez grande réussite formelle dans son objectif d'être réaliste, mais est miné du coup par une enquête assez banale et insuffisamment intense.


Miami Vice est doté d'une esthétique et d'une ambiance photo-réaliste qui prennent la ville par les tripes, mais qui est désavantagé par une enquête relativement banale, des enjeux insuffisamment mis en valeur (les femmes, le flou identitaire) et des gimmicks un peu gênants.
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Troupe d'élite - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Sam 04 Fév 2012, 04:14

Troupe d'élite

Réalisé par José Padilha

Avec Wagner Moura , André Ramiro , Caio Junqueira

Action/drame, Brésil, 1h55 - 2008

8.5/10


Résumé :
1997. Les milices armées liées au trafic de drogue contrôlent les favelas de Rio. Rongée par la corruption, la police n'intervient plus sur le terrain. Les forces d'élites du BOPE (Bataillon des Opérations Spéciales de Police) sont livrées à elles-mêmes dans leur lutte sans merci contre les trafiquants. Mais le maintien de l'ordre à un prix : il est de plus en plus difficile de distinguer le bien du mal, de faire la différence entre l'exigence de justice et le désir de vengeance.


C'est le deuxième film brésilien sur les favellas que je regarde après le bien nommé Cité de Dieu, et cette fois-ci on passe du côté des policiers. De nouveau, la grande force du film est la qualité de sa narration, et surtout son traitement anti-manichéen.




Narration

L'arrière-plan historique porte sur la visite du Pape au Brésil, mais ce point est à peine développé, et il s'agit plutôt d'un prétexte pour raconter l'histoire, qui se déroule en fait par le biais de la voix off d'un capitaine des forces d'élite de la police qui est sur le bord de péter les plombs dans son travail, et qui cherche un remplaçant, a priori soit un étudiant à mi-temps défendant un idéal de justice, soit un guerrier-né en manque d'action. Cette voix off est tout à fait essentielle, car ainsi la complexité du rapport des policiers avec les favelas est mise à nue. En gros, il y a trois types de policiers : les corrompus (qui utilisent ainsi le système contre lui-même), les justes (qui se font souvent tuer pour l'occasion, ou bien se font rembarrer par leur chef car ils font trop bien leur boulot), ou ceux qui ferment les yeux (les gros lâches autrement dit, ou les idéalistes dont la vision ne concorde pas avec l'exigence de la réalité). Mais les corrompus sont les plus nombreux.

Pour revenir aux candidats au remplacement du capitaine, ces derniers permettent de brasser deux réalités différentes. Ainsi, l'étudiant nous permet de comprendre la différence entre la théorie et la pratique : en théorie, la justice doit être rendue. Mais en en même temps le soubassement du système judiciaire est critiqué en prenant appui intelligemment sur Michel Foucault dans Surveiller et punir, qui prédisait (je rajoute ce commentaire au film) que la suite logique des sociétés de contrôle impliquerait la disparition des frontières physiques au sein des zones urbaines. Or, elles n'ont jamais été aussi fortes à Rio de Janeiro, et les étudiants bien-pensants eux-mêmes participent au financement des narcotiques et du cycle de la violence, que seuls les policiers peuvent arrêter (un mal nécessaire ? Il n'y a pas d'avis tranché de la part du metteur en scène). Et de son côté, le second candidat est une tête brûlée, qui n'hésite pas à foncer dans le tas, mais manque d'intelligence sur le terrain, risquant ainsi sa vie et celle des autres. Dommage que ce personnage ne soit pas davantage développé, mais au moins on réalise quel genre de couilles il faut avoir pour réussir le stage du groupe d'élite des policiers. L'intensité et la barbarie de l'entraînement sont d'ailleurs admirablement reproduits, le plus déshumanisant que je connais depuis celui de Full Metal Jacket.

Au delà de la critique sociale, l'étudiant et le capitaine restituent bien, sans tomber dans le pathos, la difficulté à concilier travail et vie privée, d'autant plus que le premier est animé par des idéaux qui ne permettront aucune compromission avec ses amis étudiants qui ont un lien, même indirect, avec les gangs. Ces derniers permettent d'ailleurs la présence d'ONG - organisation destinée aux personnes en situation de précarité - tenue par ces ces mêmes personnes, car elles favorisent en fait leurs intérêts, à l'insu de ces derniers, en présentant un monde bipolaire : les policiers fascistes et les pauvres de la cité.

Pour terminer, je ne suis pas certain que la transformation de l'étudiant idéaliste en soldat impitoyable et intraitable, et l'idéologie "oeil pour oeil" du groupe d'élite, indiquent une complaisance de la part du réalisateur, comme l'affirment certains commentaires du film. Au contraire, ce dernier semble plutôt pointer du doigt la difficulté d'une réalité, et la seule manière actuelle d'y répondre, à savoir par un cycle de violence interminable, nourri à la fois par un réseau d'étudiants-dealers, la corruption de certains policiers, la misère générale des favelas, et l'indifférence ou l'idéalisme naïf des autres. Les deux seules choses qui pourraient être remises en cause dans le traitement est le choix d'une population non neutre par rapport au conflit, accentuant ainsi artificiellement les différends, et la soit-disante incorruptibilité du groupe d'élite, portant ainsi légèrement atteinte au flou de la frontière entre le bien et le mal. D'autre part, pour le second point, il s'agit plus d'un état de guerre que de crimes éparses : comment réagir raisonnablement à la perte de ses proches dans une telle situation ? Par conséquent, il s'agit certainement d'un film pessimiste, dans lequel même les idéalistes sont obligés de se compromettre pour essayer d'améliorer la société (y arrivent-ils seulement ?), mais complaisant, je ne crois pas.


Réalisation

Je trouve que la réalisation, contrairement à la Cité de Dieu, ne fait pas tape-à-l'oeil : la caméra à l'épaule et l'absence de stylisation ne perturbent pas ainsi le ton documentaliste du propos. On découvre les policiers probablement tels qu'ils doivent être (le scénariste faisait d'ailleurs partie du groupe d'élite) : intraitables, ils tirent avant d'interroger, et torturent jusqu'à obtenir satisfaction. Ils sont comme les narcotiques : c'est la guerre, et non un tribunal où la justice est rendue. La tension est électrique entre les deux camps. Et les fusillades sont bien rendues : c'est souvent la pagaille, et tirer dans une favela revient à mettre son pied dans une poudrière.

J'ai vraiment rien à reprocher aux acteurs. Comme dans La cité de Dieu, ils sont vraiment étonnants de naturel. Et la BO, encore une fois est vraiment bonne, alternant entre musique brésilienne et rock classique ou local.

Comme défauts, il manque peut-être une plus grande visibilité des scènes d'action, et le script comporte quelques raccourcis (par exemple : la rencontre des trois policiers) ou passages moins intéressants (exemple : la réparation de la voiture qui en rajoute sur la corruption des policiers) qui freinent la fluidité du récit. Donc rien de bien grave.


Après Cité de Dieu, Troupe d'élite constitue un nouveau coup de poing dans la conscience de la réalité des favelas, du côté cette fois-ci des policiers, suivant un traitement anti-manichéen et réaliste.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar comICS-soon » Sam 04 Fév 2012, 11:59

Regarde vite le deuxième :super:
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Shinobi - 5,5/10

Messagepar Dunandan » Sam 04 Fév 2012, 22:45

Shinobi

Réalisé par Ten Shimoyama

Avec Yukie Nakama, Jô Odagiri, Lily

Action/aventure, Japon, 1h37 - 2005

5.5/10


Résumé :
En 1614, le Japon est dirigé par les Shoguns qui ont su unifier le pays en imposant la paix. Pour en finir avec les années de chaos, le Shogunat décide de mettre un terme à la rivalité existant entre les clans Iga et Koga, deux familles ninja rompues à l'art ancien du shinobi, dernier vestige du passé guerrier des Japonais. Profitant de la haine ancestrale existant entre les deux familles, le premier Shogun oblige les chefs des deux tribus à désigner respectivement leurs cinq meilleurs guerriers pour un combat à mort au terme duquel sera désigné l'héritier du royaume.


Image
Le plus beau plan du film



Shinobi n'a quasiment rien à voir avec les films de samouraïs japonais des années 60-70 : son univers peuplé de guerriers aux pouvoirs magiques et différenciés ressemble plutôt aux Wu Xia Pian récents (exemples : Hero ou Le secret des poignards volants). Cependant, le background se réfère à une réalité bien japonaise, le début de la fameuse paix apportée par le Shôgun au milieu du seizième siècle : le Seigneur japonais décide d'abolir les deux clans Shinobi existant clandestinement dans les montagnes, car ils sont devenus des armes sans objet, et donc a priori dangereuses et inutiles en ce temps d'unité. Ensuite, en arrière-plan, nous pouvons reconnaître les descendants de certains protagonistes existant dans Baby Cart : les Yagyun et Hattori Hanzo. En outre, les meilleurs guerriers de chacun des clans vivent un amour caché, tragiquement empêché par la situation de leurs clans, ennemis depuis plusieurs générations, et incarnent chacun une manière de saisir le sens de leur existence : la possibilité de déterminer différemment leur existence marquée par les arts-martiaux ou bien suivre leur destin tout tracé d'instruments de mort.

Sur le papier, cette représentation romancée des guerriers de l'ombre, les Shinobi, nous change un peu du classicisme des chambaras. Mais dans la pratique, je trouve que malheureusement, les différents pouvoirs sont inégalement exploités. La réalisation est assez jolie, mais on a pas à droit à des combats dantesques : malgré la puissance de leurs pouvoirs, les guerriers n'ont qu'une manière de les utiliser (exemples : absorber le pouvoir d'un autre, envoyer plusieurs couteaux, l'oeil foudroyant, ...), et les combats tournent parfois court. De plus, les effets spéciaux sont vraiment voyants et pas toujours très bien faits. Enfin, les Shinobi sont beaucoup plus proches des mangas et des jeux-vidéos que de la représentation traditionnelle où ils sont habillés en noir et agissant dans l'ombre. Ce sont donc avant tout des guerriers super-puissants qui ne brillent pas beaucoup par leur subtilité.

En conclusion, c'est un film qui se laisse regarder, mais j'ai été assez déçu par la qualité des combats, beaucoup moins classes que les combats réalistes des films des années 60-70, et par le traitement des ninjas, qui n'ont rien à voir avec la réalité, hormis les pouvoirs en eux-mêmes (empoisonnement, usurpation, ...). Ce qui est beau et intéressant, c'est finalement l'accomplissement de ces guerriers ou non dans leur fonction d'arme mortelle, donnant ainsi lieu à des destins croisés. En somme il s'agit d'un Roméo et Juliette à la sauce japonaise (la ressemblance est frappante : deux clans ennemis et deux amoureux provenant de deux origines différentes).


Shinobi romance l'existence des ninjas, sans l'habit noir ou la discrétion, mais armés de pouvoirs inhumains. Le traitement ressemble plus à un jeu-vidéo qu'à la réalité, mais l'histoire amoureuse des deux guerriers et l'entrecroisement des destins donnent vie au film, un peu avare en combats.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar angel.heart » Sam 04 Fév 2012, 23:13

Celui-ci a une répute tellement catastrophique que je pense ne jamais le voir.

Et sinon bah il est quand-même bien moche Le plus beau plan du film! :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Sam 04 Fév 2012, 23:14

Ouais, et c'est de loin le plus beau plan quoi :eheh: !
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