Une Corde pour te Pendre Raoul Walsh - 1951
Pour commencer quelques mots de Kirk Douglas sur ce film :
"Je le fis seulement pour remplir l'obligation qui m'était faite par contrat de tourner un film par an pour eux. Walsh était un homme brutal avec un bandeau sur l'oeil qu'il avait perdu une nuit dans l'Utah, au cours d'un accident de voiture.[...]
Les critiques évoquent toujours le rythme rapide des films de Raoul Walsh. S'ils possèdent un rythme aussi rapide, c'est qu'il avait toujours hâte de les terminer. Après avoir lancé "Moteur" à l'opérateur, il se détournait et se roulait une cigarette. Il n'observait pas le plan. Il tirait un papier, versait son tabac, roulait, lèchait puis allumait une cigarette. Puis "c'est bon , coupez ! "
Un jour alors qu'il tirait sur une de ses cigarettes roulées, la scripte se précipita vers lui: "monsieur Walsh, ils ont laissé tomber une demi-page de dialogue !" Il la considéra de son oeil unique " ça reste compréhensible ?"
Non seulement, il n'avait pas regardé , mais il n'avait même pas écouté.
"-oui, ça a encore un sens mais....
-Parfait , on passe au plan suivant ! "
Voila ce qui donnait leur rythme à ses films. Walsh adorait la violence. Je fus dégouté un jour de le voir excité presuqe jusqu'à l'orgasme en observant une dangereuse cascade au cours de laquelle un cascadeur manqua d'être tué.[...]Sur ce tournage , les animaux furent maltraités. Dans le scénario, lors d'une course dans le désert, un cheval mourait d'épuisement. Pour cela , ils administrèrent des piqûres à la malheureuse bête. Le cheval drogué, titubait et nous nous efforcions de le tenir debout. [...].J'ai détesté ce film du début à la fin.Quand il dit que certains dialogues n'ont pas été tourné bein clairement ça se voit car la partie psychologie est vraiment traité par dessus la jambe, le film est pas très bien écrit, là où chez Boetticher ou Mann on a des zones d'ombres ou caractérisation habile des personnages ici on a des dialogues sur-explicatif ( la scène d'explication entre Douglas et Mayo est bien foiré et inutile, on nous explique le trauma de Douglas mais faut voir comme c'est écrit, un traitement psychologique digne d'une comédie française à la mode ), sur le thème de la justice expéditive et des hommes voulant à tout prix faire respecter la loi on a vu beaucoup mieux de plus les personnages ne sont pas du tout attachant, vu que c'est Brennan on sait très bien qu'il va rien lui arriver et Douglas peine à donner de la consistance à son personnage.
Ici on a donc un western de promenade ( vu le rythme on peut pas appeler ça une course poursuite, car ici ça se traine carrément, on s'emmerde un peu ) avec Kirk Douglas décidé coute que coute à mener Walter Brennan à la potence ( ce dernier étant accompagné par sa jolie fille ) mais à leur trousse on a une bande de lyncheur qui veulent pendre Brennan eux même, on a droit à une longue traversée du désert qui s'éternise et qui devient même ridicule quand on se rend compte que les poursuivants sont arrivé avant les Douglas et sa bande
Sur la forme on retiendra quelques passages : le duel rocheux ( Lone Pine étant toujours un endroit qui permet de bien ficelé sa mise en scène et ici on a une belle gestion de l'espace, bon c'est pas du Anthony Mann pour autant ) et la traversée du désert, le N/B est plutôt beau ( surtout pour la traversée du désert ) et puis une fois de plus les prises de vue en extérieur et les raccords en studio sont vraiment moche, le climax final est très décevant, et ici on dirait que sur ce film Walsh découvre le zoom et il l'utilise plutôt mal à plusieurs reprise, enfin heureusement que j'ai vu Capitaine sans Peur car sinon j'aurais du mal à comprendre la réputation de Walsh tant sur ces westerns j'ai jamais été subjugué par aucune scène ( ici la scène de Lone Pine est de loin la meilleure scène que j'ai vu dans un Walsh ).
Kirk Douglas n'a donc pas aimé le film et on voit bien qu'il a pas donner le meilleur de lui même ( après le pauvre était tellement maquillé que ça lui donne un look ridicule à la Audie Murphy, faut le voir avec ses cils maquillé c'est priceless ), Douglas n'a jamais été un modèle de sobriété mais ici il surjoue assez mal ( enfin c'est pas surjoué dans le sens qu'il en fait des tonnes comme il peut le faire c'est surjoué sur certains passage émotionnel où il a du mal à trouver le ton juste ), on est loin d'être devant une bonne prestation heureusement Douglas fera largement mieux par la suite dans le western, Virginia Mayo que je vois de partout en ce moment est pas trop mal c'est son meilleur rôle sur ce que j'ai vu, le seul qui dépasse vraiment le stade de personnage féminin là pour l'histoire d'amour, car ici on la voit participer activement à l'action, mais c'est pas sa meilleur prestation tant par moment son jeu est limite, le meilleur perso du film est de loin celui joué par Walter Brennan qui pour changer joue un vieux et il est très bien en vieux malicieux.
Pour le moment les westerns de Walsh que j'ai vu c'est pas la joie, le meilleur :
L'esclave libre c'est même pas un "vrai" western, le reste :
Les Implacables et
Victime du Destin c'est moyen et ici c'est ça vaut même pas la moyenne.
4/10