Rhum Express |
Réalisé par Bruce Robinson
Avec Johnny Depp, Aaron Eckhart Comédie, Aventure,USA,2h00- 2011 |
5.5/10 |
SynopsisLassé de sa vie new-yorkaise, Paul Kemp s’expatrie sur l’île paradisiaque de Porto Rico. Très vite, il adopte le rythme de la vie locale, fait de douceur de vivre et de beaucoup de rhum… Paul est engagé par un modeste journal local, le San Juan Star, dirigé par Lotterman. Il tombe aussi sous le charme de la très belle Chenault, une jeune femme fiancée à Sanderson, un homme d’affaires mouillé dans des contrats immobiliers douteux. Sanderson fait partie du nombre croissant d’entrepreneurs américains bien décidés à transformer la magnifique île en un paradis capitaliste réservé aux riches. Lorsque Kemp est engagé par Sanderson pour écrire un article élogieux sur son dernier plan véreux, il se retrouve face à un vrai choix : soit il met sa plume au service de cet homme d’affaires corrompu, soit il dénonce tout et révèle les trafics sordides. Sur l’île et ailleurs, son choix va faire des vagues…
CritiqueFilm assez déroutant basé sur le journal de Thompson, grand pote de Johnny Depp et dont la personnalité avait inspiré Le "Las Vegas Parano".
Ici, on reprend un peu les mêmes ingrédients avec beaucoup d'alcool, des femmes, du soleil, un lieu paradisiaque et de drôles d'aventures...sauf que Rhum Express reste bien gentillet par rapport à Las Vegas Parano qui allait loin dans les délires et hallucinations mettant en scène les personnages dans des situations rocambolesque, "Rhum express" est donc plutôt édulcoré, c'est juste un hommage que voulait rendre J. Depp à son ami disparu.
Le film nous plonge à Puerto Rico qui est une ile appartenant aux USA mais où tout le monde cause espagnol.
Cette ile est un peu comme toutes les iles paradisiaques un paradoxe, car sous ses airs de carte postale parfaite on voit des touristes US friqués qui viennent un peu comme à Vegas pour se divertir aux casinos, hôtels de luxe, plages privées, bowlings et passer du bon temps alors que si on sort des sentiers battus, on tombe sur un tout autre monde non fabriqué avec une misère humaine , bidonvilles , mendicité et système D de la survie. Et pour y être allée il y a longtemps, c'est vrai qu'il n'y a que quelques mètres à faire pour rencontrer les locaux qui sont dans l’extrême dénouement et voient défiler les touristes friqués sans jamais se mélanger à eux. Le réalisateur Bruce Robinson montre bien cette vie insulaire à deux vitesses sur Puerto Rico , ce qui est valable dans toutes les iles du monde.
On a quand même droit à de bien belles images de plages au sable fins avec des voiliers, palmiers, fêtes de bourgeois dans des palaces luxueux et belles voitures.
D'un autre coté, les locaux qui vivent dans des taudis faits de taules ondulées ou carcasses de voitures.
Ambiance 60's avec les voitures d'époque, bien sympa avec un BO latino qui colle bien aux images.
Le personnage de J. Depp (Paul Kemp) évolue entre ces deux univers opposés tout au long du film, et il se sent mal à l'aise dans les deux. Plutôt gêné du grand luxe et excès des plus riches, et mal à l'aise de voir un monde de misère qu'il ne peut pas sauver.
Kemp est un drôle de loustic, journaliste plus ou moins talentueux qui débarque à Puerto Rico comme un cheveu sur la soupe pour un journal pas très renommé, et il n'a pas l'air très motivé pour le job.
La scène d'ouverture digne de "very bad trip" est assez excellente et la pub autour du film s'est faite dessus d'ailleurs, on s'attend à du grand délire et des cuites successives plongeant le journaliste dans des situations folles et décalées, mais à part quelques trucs marrant, le film ne décolle pas vraiment et ne va pas au bout des choses niveau délire. Depp joue constamment le mec imbibé à coté de ses pompes qui n'a pas d'ambition, vie au jour le jour où le vent le porte....Son jeu est agréable et crédible sans trop de surjeu.
En revanche, le personnage central de Paul reste au final assez sage, car à part enchainer les verres sans s'en rendre compte et être au mauvais endroit au mauvais moment, ce personnage est assez fade, toujours à l'ouest, ne prend pas de décision, se laisse facilement influencer.
Celui de Moburg - un autre journaliste - est plus intéressant, joué par Giovanni Ribisi et beaucoup plus déjanté que celui de Paul car Moburg se saoule avec des doses beaucoup plus élevées, et en plus il se drogue avec tout ce qu'il passe...bref, c'est le roi de tous les excès un vrai déchet ambulant proche du personnage de Depp dans "las vegas parano" pour le coup.
L'aout charme du film - Amber Heard - n'est pas très présente au final, c'est un peu de la publicité mensongère de la mettre dans la bande annonce et en tête d'affiche.
Le script nous fait suivre les pérégrinations du journaliste sur l'ile, au jour le jour qui déambule à la fois dans les belles villas et hôtels de luxe pour la minute d'après débarquer dans un troquet paumé ou dans sa piaule insalubre. Le film joue sur l'humour avec le comique de situation où Depp et ses acolytes se fourrent à force de lever le coude et de ne pas trop faire travailler leurs méninges, mais au final, le film ne part pas trop à la dérive et reste gentillet et bon enfant. On admirera les paysages aux couleurs magiques et les courbes de Amber mais l'histoire en elle-même est peu passionnante.
Les images restent plaisantes à regarder avec une palette d'ambiance : fiesta, vaudou, combats de coq, ballade sur la plage, virées en voiture.
On ne sait pas trop quel est le but du film, nous faire rire, rêver, voyager ou dénoncer la dénaturation des iles au détriment de la population locale.
Ce n'est que par son ambiance particulière dépaysante que le film possède un certain cachet et un certain charme mais pas par son script qui manque de folie.