[Dunandan] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Barry Lyndon - 10/10

Messagepar Dunandan » Mar 31 Jan 2012, 05:44

Barry Lyndon

Réalisé par Stanley Kubrick

Avec Ryan O'Neal, Marisa Berenson, Patrick Magee, Hardy Krüger, Leon Vitali

Historique/drame, GB, 2h57 - 1975

10/10


Résumé :
Au XVIIIe siècle en Irlande, à la mort de son père, le jeune Redmond Barry ambitionne de monter dans l'échelle sociale.


Image


Une forme parfaitement au service de son sujet

Je pense que Barry Lyndon est l'un de mes films historiques préférés. Cette photographie reconstituant magistralement le dix-septième siècle en prenant modèle sur les tableaux de la même époque, et la musique classique de Vivaldi, Bach, Mozart, ou que sais-je encore, y sont pour beaucoup. Au niveau esthétique, c'est donc à la fois sublime et bluffant d'authenticité. De plus, les acteurs sont vraiment tous bons : il est d'autant plus facile de les identifier aux personnages qu'ils incarnent qu'ils sont tous relativement peu connus.

Mais cette forme supporte également un thème fort, le destin d'un individu qui veut s'arracher à sa basse condition pour des plus hautes sphères. La narration est habilement découpée en deux chapitres, développant son ascension puis sa chute suivant un schéma littéraire, et emploie à cette fin une voix off et des commentaires textuels, qui loin de dédoubler le récit, anticipent les événements en leur conférant une valeur à la fois déterministe et didactique. En effet, par delà le cheminement social tragico-comique d'un individu, un portrait de la nature humaine se dessine devant nos yeux avec comme thème directeur la violence des sentiments et la cruauté se masquant derrière la beauté picturale immobile des images et le vernis des convenances sociales, qui affectent à leur tour l'amour, la paternité, l'identité, et bien d'autres réalités du même ordre.


Essai d'interprétation du personnage Barry Lyndon

Je pense qu'on peut comprendre ce personnage à l'aune de l'affection, de la violence, et de l'authenticité de son être. En effet, c'est l'abandon d'une femme, sa cousine et premier amour, qui a programmé le tournant de sa vie. Elle l'a ainsi poussé à agir comme un homme véritable face à la superficialité de la situation, à savoir du mariage de cette femme qu'il a aimé en l'échange d'une dote importante. Or, dans le cadre du dix-septième siècle, la seule manière de défendre son honneur et d'agir violemment contre l'adversité, est tempérée fortement par la forme artificielle du duel. Et c'est la forme conventionnelle de cette violence, quasi aseptisée jusqu'à son dénouement final, qui va ponctuer toute l'ascension sociale de Barry de la première partie. Mais paradoxalement, cette violence, en premier lieu justifiée quand il s'agissait de défendre son honneur, l'a transformé peu à peu en robot dénué de sentiments (à ce niveau-là, il est intéressant de voir les batailles rangées des artilleurs, d'une horreur presque abstraite, sauf quand il s'agit de la mort d'un soldat ou d'un visage connu), qui va le desservir complètement dans la deuxième partie, en manquant d'affection pour sa femme et son beau-fils : en effet, on ne peut agir dans une famille (qui requiert tendresse et affection) de la même manière que d'un duel. C'est ce triangle (apparemment) simple entre affection frustrée, violence canalisée, et manque affectif prodigué, qui semble à la fois structurer et sceller son destin, d'autant plus que sa vie d'espion succédant à celle de soldat l'a sûrement éduqué à paraître (doux, noble) au lieu d'être (violent, d'origine modeste). Au niveau de l'interprétation, le passage à la noblesse se caractérise par une mono-expression des visages, véritables masques de cire hypocrites de la véritable nature de l'être.

Au niveau de la forme, je le répète, c'est tout simplement un chef d'oeuvre. Il y a un soucis du détail et du cadre tel que chaque scène mériterait un commentaire à lui tout seul, tel ce fameux plan dézoomé lentement pour photographier un état significatif des personnages. Par exemple, cette image de Mme Lyndon et de son fils, devenus quasiment morts-vivants, délaissés par Barry Lyndon, cet imposteur qui n'en veut qu'à leur fortune et leur titre pour s'établir. Un bémol s'impose, qui coupe en deux la dernière partie : cet homme ne serait devenu qu'un simple opportuniste s'il n'avait pas découvert in extremis les joies de la paternité. Cependant, il échoue là aussi, en lui transmettant la fatalité qui porte en lui : en déversant sur cet enfant toute l'affection dont il a manqué, et sans le cadrer adéquatement, il l'a perdu inexorablement, alors qu'avec son beau-fils, il a agi tout à l'opposé, le menant également à sa perte.


Une conclusion à la fois individuelle et d'ordre historique

D'une forme symétriquement impitoyable, le destin de Barry se termine comme il a commencé : seul avec sa mère, sans propriété ni titre, mais avec un peu d'argent, ironiquement gagné en ayant perdu tout le reste et par la main de celui qu'il a détesté le plus et qui était l'unique obstacle en travers de son ascension sociale. Au delà de l'individu, cette fin tragique revêt également un sens historique, comme en témoigne la date 1789, inscrite sur le document du dernier versement d'argent destiné à Barry, et qui clôt le système de privilèges dont bénéficiaient les nobles. A ce titre, je trouve que ce film est singulièrement proche de l'esprit des films de samouraïs (je pense notamment à Hitokiri) qui racontent à la fois la fin d'une époque (code d'honneur, système de castes, société ritualisée à l'extrême), et le processus d'un individu transformé par la haute-société qu'il côtoie, bien qu'il soit d'une classe différente.



Impressionnant à la fois par sa force d'attraction formelle, la qualité de sa reconstitution historique, et par sa pénétrante vue de la nature humaine, Barry Lyndon est un pur chef-d'oeuvre intemporel.
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Messagepar Logan » Mar 31 Jan 2012, 07:04

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mar 31 Jan 2012, 08:07

Cool :super: ! Puis je me suis cassé le cul à écrire cette critique, j'avais pas d'inspiration au début :mrgreen: ! Le problème, c'est avec de tels films, c'est qu'il m'en faut des plus légers après :? !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Logan » Mar 31 Jan 2012, 08:43

Ouais faut matter une semaine de Slasher ou de DTV pour te remettre dans le bain et pour pouvoir bien noter des bons films :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mar 31 Jan 2012, 08:48

Le problème c'est que j'ai que des bons films en ce moment, enfin j'ai bien X men 3 mais c'est tout :eheh: ! C'est vrai, une ou deux merdes, ça me ferait du bien :mrgreen: !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar elpingos » Mar 31 Jan 2012, 09:29

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Messagepar comICS-soon » Mar 31 Jan 2012, 12:16

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See ya in another life brother !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mar 31 Jan 2012, 17:18

Thks à tous :super: ! Trois approved la classe :love: !
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Blade - 7/10

Messagepar Dunandan » Mer 01 Fév 2012, 05:12

Blade

Réalisé par Stephen Norrington

Avec Wesley Snipes, Stephen Dorff, Kris Kristofferson, N'Bushe Wright

Fantastique, USA, 1h55 - 1988

7/10


Résumé :
Mi-homme mi-vampire, possédant toutes les qualités des goules et aucune de leur faiblesse, capable de vivre en plein jour, Blade traque sans pitié les suceurs de sang. Aidé de Whistler, son mentor et armurier, il est le cauchemar de la Nation Secrète des Vampires, dont les membres infiltrent toutes les couches de la société. L'un d'eux, Deacon Frost, avide de pouvoir, souhaite asservir le monde et la race humaine en invoquant le Dieu du sang. Un seul homme peut se mettre en travers de son chemin : Blade.


Image


Ce film est l'adaptation du comics éponyme de Marvel. Avec cette série, Wesley Snipes tient probablement le rôle de sa carrière : il n'interprète pas Blade, il EST Blade, dans son look, sa bad-attitude, et pour une fois, sa mono-expression légendaire le sert brillamment, même s'il se la pète parfois un peu. Son personnage est fascinant : mi vampire, mi homme, il a tous les points forts du vampire, sans ses points faibles (principalement l'ail et la lumière du jour) excepté la soif du sang à laquelle il échappe grâce à un sérum. Entre les deux camps, il a choisi le sien en chassant les vampires, et ainsi exprimer un peu son humanité. Il y a toute une mythologie brillamment mise en oeuvre, basée à la fois sur les légendes urbaines et sur une remise en question partielle des codes du genre (comme Entretien avec un vampire) : tout ce qui est écrit dans les livres n'est pas vrai, et le Big Brother qui est derrière la politique ou l'économie, c'est eux, les vampires.

Au niveau de la réalisation, ça passe du bon avec des scènes d'action non édulcorées, avec sang et tripes à gogo (pas autant qu' Une nuit en enfer, mais c'est déjà pas mal vu le - 12 ans, et le contexte, qui était encore pauvre de films de super-héros) au moins bon, avec des sfx mal intégrés et qui ont mal vieilli. En tous cas, ça poutre bien avec un Blade qui alterne combats à mains nues, armes blanches, et fusils en tous genres. Le montage est bien efficace, cut mais pas trop. Seul le combat final me semble légèrement grotesque. Le pote à Blade, joué par Chris Christopherson, est également très charismatique, vieux mentor-chasseur handicapé et un bon dur à cuire.

Le script est mince dans l'ensemble et constitue l'un des principaux défauts, même si on ne s'ennuie pas : Blade part à la chasse d'un groupe de vampires voulant libérer une sorte de Dieu vampire. Heureusement, il recèle quelques subtilités, justement du côté de la légende urbaine : sa structure pyramidale avec en haut, les anciens de pur sang, au milieu, les impurs qui ne sont pas vampires de naissance mais le sont devenus par une morsure, puis enfin tout en bas, les adeptes simples humains rattachés à un vampire qui doivent faire leurs preuves par leur ténacité. Les nouveaux et les anciens s'embarquent dans une sorte de lutte, parfois trop simpliste : par exemple, j'ai pas trop compris le sens du sacrifice des anciens à la fin ? On dirait qu'ils ont abandonné trop vite la partie ou qu'ils se sont fait doubler comme des bleus par leurs cadets. Ensuite, les lieux de rencontre sont intéressants, et révèlent tous les vices de ce peuple de l'ombre : boîtes de nuit planquées derrière des abattoirs aspergeant du sang sur le public au lieu de la mousse habituelle ; des clubs où de jeunes asiatiques chantent et dansent devant des vampires japonais concupiscents. Puis, quelques gimmicks m'ont bien plu comme le vampire qui se fait toujours abîmer une partie du corps par Blade. Par contre, deux-trois choses ne passent pas pour moi au niveau de la cohérence : le coup de l'écran total permettant à certains vampires de sortir en plein jour, la facilité déconcertante avec laquelle l'amie de Blade s'est libérée de son piège, et le retour de la mère à la fin pas vraiment justifié ni intéressant.

Au final, un bon film de super-héros bad-guy de la même trempe que les Chroniques de Riddick (avec une mythologie beaucoup moins lourde), qui fait du bien face à cette longue liste d'adaptations aseptisées.


Blade brille par la qualité de son personnage ayant trouvé le parfait acteur pour le jouer, les scènes d'action non édulcorées et bien fun, et l'univers vampirique en arrière-plan sous l'angle de la légende urbaine ou de la révision du mythe. Par contre le script est plutôt mince, les sfx sont moches, et certains scènes sont assez ridicules ou incohérentes (l'écran total & le combat final).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mer 01 Fév 2012, 17:56

Meilleurs films :

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Autres découvertes :

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Plus grosses purges (difficile, car il y en avait que deux ce mois-ci :mrgreen:) :

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X-Men - 5,5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 02 Fév 2012, 01:55

X-Men

Réalisé par Bryan Singer

Avec Hugh Jackman, Ian McKellen, Patrick Stewart, Famke Janssen, Halle Berry, James Marsden, Anna Paquin, Tyler Mane, Rebecca Romijn

Fantastique, USA, 1h45 - 2000

5.5/10


Résumé :
1944, dans un camp de concentration. Séparé par la force de ses parents, le jeune Erik Magnus Lehnsherr se découvre d'étranges pouvoirs sous le coup de la colère : il peut contrôler les métaux. C'est un mutant. Soixante ans plus tard, l'existence des mutants est reconnue mais provoque toujours un vif émoi au sein de la population. Puissant télépathe, le professeur Charles Xavier dirige une école destinée à recueillir ces êtres différents, souvent rejetés par les humains, et accueille un nouveau venu solitaire au passé mystérieux : Logan, alias Wolverine. En compagnie de Cyclope, Tornade et Jean Grey, les deux hommes forment les X-Men et vont affronter les sombres mutants ralliés à la cause de Erik Lehnsherr / Magnéto, en guerre contre l'humanité.


Image


J'étais un fan des comics avant et la trilogie X Men me laisse toujours un petit goût amer dans la bouche. Alors c'est sûr, c'était vraiment casse-gueule de réaliser un film de super-héros dont l'histoire s'étend sur des centaines de BD, et il faut l'avouer, certains personnages sont relativement réussis :
- Magnéto et le Docteur Xavier, dont la relation est assez simple, sont bien représentatifs. Chacun a une compréhension différente du rapport mutants-humains : le premier est en guerre contre eux (son traumatisme de ségrégation remonte à celle des juifs, à cause de laquelle il a perdu ses parents), et le second a l'espoir que l'humanité toute entière vive en harmonie.
- Ensuite, la relation entre Serval et Malicia. Le premier est traumatisé par son expérience de transplantation d'un squelette en métal (mais malheureusement on n'en sait pas plus, et il faut voir le spin-off Wolverine ou lire la BD pour le savoir), et la seconde l'est par son premier baiser, sensé marquer son passage à la vie adulte, mais qui a révélé son pouvoir et donc sa malédiction (je trouve que ça aurait été intéressant de continuer sur cette voie de traumatisme, signe de passage à l'âge adulte, de trauma de guerre, ou bien encore d'expérimentations militaires ...). Physiquement, le côté bestial et bourru est assez bien rendu chez Serval (bien que normalement plus bad-ass que ça), le look gothique de Malicia est bien vu.
- Enfin, Mystique, intéressante seulement pour sa capacité à duper les autres par sa capacité de transformation, et sa plasticité féline la rendant apte à des mouvements de combats assez jolis.

Mais à part ces cinq personnages, j'ai trouvé qu'ils ont été tous bâclés, surtout du côté des méchants (exemple : Dents de sabre). En effet, la simplicité du script (respectueuse dans une certaine mesure des BD), mettant face à face les méchants mutants et les gentils mutants, avec au milieu les humains qui ne savent pas encore de quel côté pencher ( la chasse aux sorcières ou la tolérance), est un prétexte à l'exhibition des pouvoirs des mutants, que je ne trouve même pas bien exploités. Le réalisateur semble croire que la ressemblance aux super-héros et la démonstration de leurs pouvoirs sont suffisants pour installer un background et permettre ainsi l'identification, mais ainsi, au contraire, la complexité psychologique de chacun d'entre-eux est réduite à néant : ils sont presque tous lisses, impersonnels, réduits à une sorte d'accessoirisation (Cyclope et Tornade en tête). Et en plus on ne comprend pas trop la relation de ces personnages, exception faite le chambrage de Cyclope par Wolverine, très bien vu.

Enfin, la réalisation est loin d'atteindre le niveau d'un Spider man pour faire une comparaison raisonnable et équilibrée. Et c'est même davantage édulcoré que ce dernier.


X Men se contente d'exhiber ses super-héros (avec plus ou moins de succès) à l'aide d'un script assez bateau (bien que respectueux de la BD), sans leur donner l'épaisseur psychologique qui leur est due.
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Spider-Man - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 02 Fév 2012, 05:14

Spider-man

Réalisé par Sam Raimi

Avec Tobey Maguire, Willem Dafoe, Kirsten Dunst, James Franco

Fantastique, USA, 2h00 - 2002

7.5/10


Résumé :
Peter Parker, jeune New-yorkais élevé par son oncle et sa tante, est un élève doué, mais peu populaire. Lors d’une sortie scientifique, une araignée mutante le pique au bras. Le lendemain, il découvre ses nouveaux pouvoirs. Il doit décider de son avenir : à grands pouvoirs, grandes responsabilités. Il endosse très vite le costume de Spider-man, justicier volant à la rescousse des faibles. Son premier ennemi mortel est le Bouffon Vert, monstre psychopathe et schizophrène.


Image


Spider-man a toujours été l'un de mes personnages préférés des comics de Marvel. C'est un donc un doux euphémisme de dire que j'attendais une adaptation cinématographique avec impatience.


Un Spider-man "begins" réussi

Qu'est-ce qui me le rend si intéressant ? C'est sa personnalité atypique pour un super-héros, qui contrairement à Superman qui l'est par naissance, Spider-man ne l'a pas choisi. Ainsi, son identité n'est pas Spider-man, mais Peter Parker qui apprend à être Spider-man. Toute la nuance est là.

Ce qui est donc réussi dans le film, c'est cet aspect "Begins" qui caractérise la première heure. Peter Parker est d'abord présenté comme normal, un peu "geek" (premier en classe des sciences), qui sera d'ailleurs parodié avec succès dans Kick-ass, et qui a les mêmes soucis quotidiens qu'un garçon de son âge (comment plaire à une fille, comment gagner sa vie ... ?). Ensuite, après sa mutation, j'adore la manière légère dont il appréhende ses pouvoirs, découvrant maladroitement ses capacités, et arborant un look prêtant d'abord à l'humour (premier costume ressemblant à un collant de déguisement, et surnom ridicule d'ailleurs transformé par un animateur de combats free-style). La transformation de l'acteur physique est épatante, et un plan-bullet time explique en quelques secondes son sens de l'araignée qui lui fait prendre conscience de chaque détail de l'environnement. C'est par contre dommage, sûrement pour le rendre plus vulnérable, que ce sens apparaisse seulement par intermittences, alors qu'en principe, il fait totalement partie du personnage, comme sa vitesse, sa force, et sa souplesse de gymnaste, et constitue même son point fort (en théorie, il peut marcher sans regarder où il va sans heurter d'obstacles) : par exemples, deux choses n'auraient jamais du se produire, à savoir tous les coups qu'il reçoit des autres, et surtout l'épisode de l'immeuble enflammé. Autre écart par rapport à la série originale : la toile d'araignée, que Peter-Parker fabriquait grâce à son génie scientifique et qu'ici est produite génétiquement par ce dernier, ce qui a la double conséquence d'ôter le suspens de l'épuisement du fluide (impliquant par exemple la chute du héros dans le vide ...), et de mettre en veilleuse la personnalité surdouée du personnage. Mais mis à part ces entorses à la BD que je trouve plus ou moins graves, simplifiant ainsi le script, Spider-man est probablement l'un des super-héros les plus réussis au cinéma, et ce sont pas les passages voyants des prises réelles du personnage aux CGI qui vont le contredire, apportant une petite touche cartoon non déplaisante, et même assez respectueuse du matériau originel.

Ensuite, l'essence du personnage est parfaitement saisie par cette simple phrase : "De grands pouvoirs appellent de grandes responsabilités". Ce qui implique non seulement le sens de l'utilisation de ses pouvoirs, pour la justice ou pour ses propres intérêts (côté sombre dont le Bouffon vert, super-ennemi obligé de cet épisode marquant les débuts de Spider-man dans la BD, représente parfaitement), mais aussi la crainte que son identité secrète soit découverte par ses ennemis, et par ce biais, que ses proches soient visés pour l'attirer dans leurs filets.

Seul un trait important de la personnalité de Spider-man manque cruellement à l'appel : son humour. A trop vouloir insister sur l'histoire d'amour naissante entre Peter-Parker et MJ, puis sur la responsabilité de ses pouvoirs, on a presque oublié que c'est un très jeune homme qui est derrière le masque de Spider-man et dont l'une des armes favorites, plus que ses acrobaties légendaires, est son humour dévastateur qui agace furieusement ses ennemis dans la BD.

Enfin, tous les personnages importants du début de Spider-man sont présents, sans faute importante de goût quant à leur traitement : Mary-Jane, Harry Hosborne et son père, le directeur d'un journal de NY qui ne vit que pour défaire la réputation du super-héros, et bien sûr l'oncle et la tante de Peter Parker. Seul un personnage manque à l'appel : Gwen Stacy, qui était dans la BD le premier amour de Peter Parker, alors que dans le film, MJ a intégré en quelque sorte cette fille, sans la fin dramatique qui la caractérise, morte en même temps que le Bouffon Vert.


Une identité visuelle inégalement traitée

Ainsi, toute la première heure qui ponctue la présentation de Peter Parker, et la découverte de ses pouvoirs, et du sens à leur donner, est une réussite selon moi. Par contre, dès l'apparition du Bouffon Vert, j'ai plusieurs réserves à émettre. Il s'agit particulièrement du traitement esthétique de ce personnage, et plus généralement, de l'univers visuel de Spider-man. Ce qui est bien vu avec le Bouffon vert, c'est de l'avoir rendu schizophrène pour ainsi expliquer sa confusion identitaire, qui au contraire de Peter Parker, maîtrise à peine ses deux personnalités : sa folie meurtrière doublée d'un complexe de mégalomanie ronge peu à son humanité. C'est seulement dommage que l'interprétation manque un peu de subtilité. Ensuite, son aspect visuel peut faire tâche, en ayant remplacé son look original ressemblant à une sorte de collant, par une armure dont la modernité et le design ressemblent aux "Power Rangers". C'est passable après quelques visions, mais ce qui est plus dommageable, c'est l'environnement de cette première attaque du Bouffon Vert contre le public, dont l'aspect cartoonesque prend le pas sur la BD. D'ailleurs, les plus mauvaises adaptations cinématographiques de super-héros n'auront de cesse de se référer à cette scène écoeurante de mauvais goût esthétique, saturée de couleurs qui font mal aux yeux. Heureusement, les autres scènes de combat seront un peu plus sombres. J'aurais apprécié que Sam Raimi parvienne à transcender le matériaux originel de la BD en composant à la fois avec le cartoon et ce qui constituait la folie de ses réalisations précédentes, car Spider-man est un personnage qui a aussi son côté sombre, qui ne sera exploité que dans le troisième épisode et de manière très inégale.

J'ai aussi un petit bémol à poser quant à l'encombrante histoire d'amour entre Peter Parker et MJ. Bien qu'elle respecte parfaitement l'esprit de la BD, elle n'était pas aussi centrale, et surtout, pas aussi "guimauve". Et malheureusement elle marquera l'ensemble de la trilogie. D'autre part, bien que l'acteur jouant Peter Parker est très bien en type normal et adulescent, tout à fait dans l'esprit du personnage de la BD à ses débuts, sa capacité à parler sans presque bouger les lèvres m'a toujours laissé perplexe, et rend son personnage un peu trop lisse.

Enfin, tout le côté post 09/11 avec les habitants qui aident Spider-man en lançant des "Quand Spider-man est attaqué, tu t'attaques à NY", et le plan final montrant Spider-man accroché à un drapeau américain, est vraiment "too much" pour moi, même si on pouvait parfois trouver dans la BD de telles références à des événements américains récents.

Au final, Spider-man est l'un des meilleurs films de super-héros tout public depuis peut-être Batman returns, malgré quelques défauts de traitement, et ouvrant la voie aux excellents Batman Begins et Hellboy.


Malgré un méchant un peu caricatural, une histoire d'amour un peu trop pesante, et quelques problèmes de traitement de fond et forme, Spider-man a su saisir l'essence du personnage, taraudé par sa double vie de super-héros.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Jeu 02 Fév 2012, 21:13

MAJ importante sur ma critique de Spider-man :super: !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar angel.heart » Jeu 02 Fév 2012, 21:26

Bah ouais c'est bien connu, un des premiers soucis des ados c'est de se demander "comment plaire à une feuille?" :eheh:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Jeu 02 Fév 2012, 21:27

Merde je dois être dyslexique , je fais souvent des fautes de ce genre :eheh: ! Corrigé :oops:.
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