Escape From New-York (New-York 1997) de John Carpenter
(1981)
Étonnante œuvre que ce
Escape From New-York. Là où couramment dans le milieu cinématographique on est capable de distinguer la limite entre une œuvre de série B et un blockbuster, John Carpenter livre là un film pour le moins atypique, une pure série B qui, avec un budget minime (6 millions de dollars), se confond de façon étonnante avec le blockbuster d'anticipation. Il est étonnant par ailleurs de voir à quel point le film fait encore son effet de nos jours, si quelques défauts viennent entacher le tableau global (pour la plupart des détails, comme ce taxi coupé en deux de façon invraisemblable par une mine) il est évident que
Escape From New-York s'en sort grâce à son audace, que ce soit sur le plan scénaristique ou sur l'ambiance mise en place. L'action prend cœur dans un futur proche où une Amérique paranoïaque aurait fait de Manhattan une prison géante via un mur l'entourant totalement, une idée pour le moins démesurée donc mais qui marche totalement visuellement malgré un manque de budget qui ne se fait presque jamais ressentir. De plus, certaines actions montrées prennent un sens nouveau depuis plus de dix ans, avec notamment la vision d'un avion de ligne s'écrasant sur un immeuble new-yorkais. Ainsi, avec une intrigue finalement assez banale (un prisonnier doit, pour gagner sa liberté, sauver le Président retenu sur l'île et l'évacuer en moins de 24 heures), Carpenter livre un film original, mix étrange entre le film d'infiltration et le post-apocalyptique, et qui bénéficie à la fois de personnages hauts en couleur (Snake Plissken étant l'attraction principale du métrage) ainsi que d'une ambiance réellement réussie. Bien entendu, série B oblige, le film possède ses faiblesses scénaristiques, notamment via des personnages évincés de toute psychologie (le chauffeur de taxi, l'homme de main du Duc) ou tout simplement sans saveurs (Brain, personnage prétexte pour fournir une aide à Snake et qui change d'avis comme de chemise sans aucune explication) mais se rattrape par des situations étonnantes, en témoigne ce final où l'Amérique est ridiculisée par une simple chanson, après que le Président lui-même ait tué un être humain de sang-froid, pour le seul plaisir de lui rappeler qui est le numéro un dans son pays. Le casting est plutôt impressionnant (Kurt Russel, Lee Van Cleed, Donald Pleasance, Harry Dean Stanton et Ernest Borgnine dans le même film ça en impose forcément) et la bande-sonore de Carpenter fait une nouvelle fois son petit effet. Sans être un grand film,
Escape From New-York est clairement l'un des films les plus sympathiques de son auteur.
Snake ?! I heard you were dead !
NOTE : 7/10