Jason goes to hell
6.5/10Minée par la déception artistique du dernier épisode, la Paramount décide de vendre le bon gros Jason au plus offrant. Récupérer la franchise Vendredi 13, à cette époque, signifiait relancer de toute urgence une série stoppée nette dans ses élans de modernisation (
un boogeyman à bout de souffle et un intéret déclinant pour le slasher). La Newline, commençant à ressentir les memes symptomes avec le personnage de Freddy Krueger, décide de sortir le chéquier pour s'octroyer les droits afin de relancer la machine à dollars. Peut etre avaient ils déjà en tete les germes d'un cross over longtemps fantasmé?
Toujours est il que l'inconnu Adam Marcus est embauché pour redonner un coup de jeune au tueur de Crystal lake. Le changement va etre drastique puisque le réalisateur fera table rase de tous les codes de la saga, quitte à se mettre à dos une bonne partie des fans. Dans une introduction des plus classique, Marcus filme un Jason bedonnant et ampoulé, machette à la main, dans son exercice préféré. C'est le moment choisi pour pulvériser le personnage et offrir une toute nouvelle approche. En effet, seul perdurera le coeur et l'esprit malade du tueur. A la manière d'un Halloween 3, le boogeyman disparait complètement au profit d'une sombre histoire de famille ou vont s'accumuler les morts comme à la plus belle époque de la série. Sauf que là, on oublie les meurtres à la machette, le masque de hockey et il faudra s'habituer à un esprit manipulateur prenant possession de ses victimes, s'amusant avec elles (
il y a du Hidden like avec cette bestiole qui passe de bouche en bouche!) et les laissant dans un état de pourrissement avancé.
A ce stade, on ne peut évidemment pas à en vouloir à Adam Marcus dans son entreprise de rénovation de la franchise. Pression du bodycount passé oblige, le réalisateur se montre très généreux en tripailles (
voir surtout le director's cut) avec moults corps putréfiés, coupés en deux, décapités, brulés et j'en passe. Pour la technique, ça laisse un peu plus à désirer avec une réalisation clipesque très 90's, balançant à la hate des ralentis foirés et des éclairages plus que fauchés. Malgré tout, le film est rythmé et haletant meme si le gros nawak prédomine avec cette histoire de soeur caché dont la descendance est la seule à pouvoir buter le gros Jason. Le film bascule très souvent dans le Z, la faute à des acteurs très mauvais mais fortement motivé (
Steven ). Meme si ça vire souvent à la grosse marrade, le pari est relevé avec un volume conséquent de mises à mort contrebalançant avec les trop nombreux hors champs qui avaient vérolé le très mauvais Jason takes Manhattan.
Le film se boucle sur l'image qui aura fait fantasmé, pendant des années, des cohortes d'aficionados avec ce gant de Freddy s'emparant du célèbre masque de Hockey. Plaisir hautement coupable, ce neuvième volet redonne un peps inespéré à la série. Le 10ème épisode lui emboitera le pas en envoyant Jason dans l'espace!