Pitch Black est un film qui vieillit à chaque fois que je le revois, et je suis pourtant friand du genre SF - Space-opéra. Il y a quand même de bonnes idées de base :
- D'abord, l'idée d'introduire un assassin doté d'une vue nocturne qui n'est pas celui qu'on croit. Malheureusement, le doute n'est pas entier du côté du spectateur, et ce "héros" parvient pas à dépasser sa fonction, à savoir remettre en question les idéaux de chaque membre du groupe, et ainsi révéler leurs failles.
- Ensuite, une planète illuminée 24h/24 par 3 soleils successifs. Esthétiquement, elle est bien mise en valeur par une photographie saturée de lumière, et dotée de différents filtres de couleurs censés représenter la couleur de chaque soleil. Ensuite, elle passe par une phase d'éclipse, clou du film, qui révèle ainsi les vrais monstres, se cachant dans ses profondeurs.
- Et enfin il y a un arrière-plan mystico-religieux qui offre une amorce de background intéressante, mais malheureusement assez peu développé, contrairement à
Alien ou à
Serenity.
La première partie est imprégnée de Space-Opéra, et donne l'impression d'un univers plus grand à l'arrière, avec le cimetière d'animaux, les habitations désertes et fonctionnant à l'énergie solaire. Nous avons aussi droit au début à un atterrissage forcé inédit, puisque le pilote se déleste d'individus pour sauver le plus de monde possible. Ensuite, déjà un peu avant l'éclipse, nous passons rapidement au centre du film, un survival-horror avec un fond de SF.
Or, à tous les niveaux, c'est un film qui m'a rappelé davantage les productions télévisuelles que les normes cinématographiques, faute à un manque de budget évident.
- D'abord, je trouve que la réalisation est à la ramasse : c'est presque jamais bien cadré et monté (surtout le début), et les monstres sont très peu originaux, quasi papier-coller des créatures d'
Alien, et pas très bien réalisés (heureusement qu'il y a quelques effets gores pour compenser). Seuls les plans larges s'en tirent un peu mieux, dévoilant des bouts de la planète, comme celui de l'éclipse offrant un beau moment contemplatif.
- Ensuite, les dialogues sont stéréotypés, comme si chaque personnage renvoyait à une fonction bien déterminée de laquelle il ne peut sortir : le croyant qui tient à sa famille, le collecteur-pilleur de ressources inter-planétaires qui a peur de tout, le capitaine de son vaisseau qui doute de sa fonction, le chasseur de primes qui essaie de cacher sa véritable personnalité, ...
- Enfin, le script est quasiment absent : une compagnie qui échoue sur une planète (apparemment) déserte, et qui doit survivre, grâce à un tueur (finalement assez gentil malgré ses allures bad-guy). Pas très original. Et le déroulement de cette série meurtrière est très répétitive, et il faut juste deviner qui va passer à la trappe, et dans quel ordre. Et je pense que j'ai mal vécu le passage d'un genre à l'autre, surtout que ce genre de survival-horror a été vu et revu 1000 fois, et souvent en mieux.
Par conséquent, je trouve qu'il y a presque plus de défauts que de qualités, mais heureusement que la personnalité énigmatique de Riddick, qui se moque ironiquement des idéaux des autres et en joue, surtout dans la première partie où il réussit à leur échapper et observe leur comportement silencieusement, puis la personnalité de la planète, au cachet esthétique unique avec ses trois soleils, transcendent légèrement les nombreuses imperfections du film.