[Alegas] Mes Critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mar 24 Jan 2012, 17:29

Perso, je défends la position d'Alegas, car ses critiques sont lisibles vraiment par tout le monde, qu'on connaisse ou pas le film. Bon après, justement, il est engagé quoi (Gran Torino aussi je l'aime bien, grosse auto-parodie des films bad-ass de Eastwood). Donc un truc à la fois général et personnel ça me convient bien.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Milkshake » Mar 24 Jan 2012, 20:25

Finalement tu le notes si bas Hoover :o , Memento :super: va falloir que je trouve un créneau pour enfin faire une critique.
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Trust - 4,5/10

Messagepar Alegas » Mar 24 Jan 2012, 20:49

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Trust de David Schwimmer

(2010)


Troisième film de David Schwimmer en tant que réalisateur et le moins que l'on puisse dire c'est que le résultat a réellement de quoi laisser mitiger. N'ayant pas vu ses deux précédents films, je ne me lancerais pas au jeu de la comparaison mais avec Trust on voit tout de suite que le bonhomme n'est pas fait pour être derrière le caméra (j'aurais presque même tendance à dire qu'il a rien à faire non plus devant mais ça c'est une autre histoire). Pourtant le sujet avait de quoi intéresser, la pédophilie via le web étant de plus en plus courant au fil des années mais très rarement traité au cinéma. Non seulement le sujet a de quoi attirer la curiosité mais en plus le traitement est vraiment étonnant puisque l'on est en face d'une sorte de contrepied au rape and revenge. Le viol est bien là mais les deux derniers tiers du film se concentrent uniquement sur l'attente d'une vengeance, avec la reprise de plusieurs codes du genre via le personnage du père (scène chez un armurier, rêve fantasmé de l'assassinat du violeur, enquête personnelle, volonté d'aller contre la justice ordinaire, etc...). A ce niveau là, le film gagne énormément de points, malgré le fait que la finalité du film se laisse deviner très facilement, la faute à une intrigue pas assez travaillée (avec notamment de nombreuses storylines qui n'aboutissent pas comme le vol du dossier du FBI ou la traque du voisin qui est pardonnée pour on ne sait quelle raison). Même le trauma de la jeune victime est traité de façon correcte, ça en fait un peu trop sur quelques scènes (le site sur internet c'était pas vraiment nécessaire) mais c'est globalement convaincant malgré tout. Le gros problème du film vient donc du réalisateur, qui n'arrive jamais à donner de l'ampleur à son histoire et qui ne se rend pas vraiment compte du potentiel qu'il a entre les mains. La mise en scène, hormis une séquence de viol ingénieuse car filmée depuis le point de vue de la victime, est assez pitoyable car totalement impersonnelle, Schwimmer se permettant même de virer carrément dans l'amateur avec une séquence de rêve que n'importe quelle personne pourrait tourner (et puis faut voir cette ultime séquence qui dénature totalement le propos du film). Heureusement, le film se suit globalement sans ennui, mais c'est véritablement dommage de voir un potentiel très bon film devenir un métrage moyen et très oubliable. Reste Clive Owen, toujours aussi bon, pour rendre le film supportable lors d'une première vision.

NOTE : 4,5/10
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Empire du soleil - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 26 Jan 2012, 00:02

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Empire Of The Sun (Empire du Soleil) de Steven Spielberg

(1987)


Seconde vision du film qui me permet de le revoir énormément à la hausse. Dans mon cas, on pourrait presque parler de redécouverte totale (je l'avais découvert au collège sur le simple nom de Spielberg en espérant un film du guerre sur l'aviation, autant dire que c'était à l'époque une sacré douche froide, je me souviens même m'être endormi sur la dernière demi-heure) tant j'avais l'impression de découvrir un film totalement inconnu. S'il ne paye pas de mine à cause d'une réputation bien moins élogieuse qu'il ne devrait avoir (on le cite très rarement lorsque l'on parle de Spielberg en général), Empire Of The Sun est pourtant l'une des œuvres les plus intéressantes de son auteur avec notamment une histoire qui combine plusieurs thèmes chers au cinéaste mais aussi une forme qui annonçait le Spielberg moderne que l'on connaît aujourd'hui. Réalisé à une époque où le réalisateur de Jaws adaptait des histoires ouvertement romantiques entre deux épisodes de la saga Indiana Jones, Empire Of The Sun se distingue néanmoins de films très moyens comme The Color Purple ou Always via une rigueur filmique assez étonnante. En contant l'histoire de Jim, jeune garçon britannique qui, lors de l'invasion japonaise de la Chine durant la Seconde Guerre Mondiale, se retrouvera séparé de ses parents, Spielberg réalise un film qui trouvera un écho très fort avec son futur A.I., les deux métrages traitant tout deux de la perte d'une certaine innocence pour devenir autonome, quitte à perdre toute notion de l'enfance. Et si Empire Of The Sun n'atteint pas la puissance narrative de A.I., le film est tout de même assez impressionnant pour marquer encore un spectateur qui le découvrirait aujourd'hui. Ainsi, de l'errance dans les quartiers chics déserts jusqu'à l'exode du camp de prisonniers en passant par la rencontre avec deux vagabonds, le film est toujours prenant, et même si l'on pourra regretter quelques longueurs sur les vingt dernières minutes (hormis le passage de la bombe nucléaire et la mort de l'enfant japonais il n'y a pas grand chose de véritablement marquant), nous sommes bien ici en face d'un Spielberg en grande forme.

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Le script possède en plus de très nombreuses qualités comme une passion obsédante du personnage principal pour les aviateurs ennemis (et des avions eux-mêmes, difficile par ailleurs de ne pas reconnaître Spielberg se mettre en scène à travers et surtout une scène finale bien plus ambiguë qu'elle ne le laisse paraître (est-ce vraiment ses parents alors qu'il ne peut plus les reconnaître ?). En plus de cela, Empire Of The Sun est un véritable film épique (le film avait été proposé un temps à David Lean, dont l'influence se fait fortement ressentir ici) qui fonctionne de façon admirable via une mise en scène inspirée de la part de son auteur. Faisant preuve d'un sens du cadre que l'on pouvait déjà pressentir dans certains de ses précédents films (Jaws et E.T. notamment, pour ne citer qu'eux), Spielberg signe quelques uns de ses plus beaux plans dans ce film qui jouit d'une richesse visuelle étonnante. Certaines séquences en deviennent même vraiment très belles, notamment cette scène où Jim aperçoit l'onde de choc provoquée par la bombe atomique, la scène du chant face aux pilotes japonais ou encore l'attaque du camp d'aviation par les américains (avec un ralenti sublime sur un avion passant juste devant Jim). De ce côté là, le film est véritablement inattaquable, Spielberg rendant majestueux une histoire qui aurait pu être quelconque entre les mains d'un autre réalisateur. John Williams, Spielberg oblige, signe encore une fois la composition musicale et si le score est loin d'être le plus marquant de son auteur, il a le mérite d'offrir un chant anglais d'une puissance remarquable sur trois séquences du film. Enfin, Spielberg s'entoure de façon toujours aussi impressionnante, avec un Christian Bale qui montrait déjà toute l'étendue de son talent, John Malkovich est vraiment bon et on a même droit à Joe Pantoliano et Ben Stiller en seconds rôles. Empire Of The Sun est donc clairement un excellent film de Steven Spielberg qui pourrait presque être à lui tout seul la quintessence de son cinéma, en plus d'offrir une histoire prenante sur des images sublimes.

NOTE : 7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar elpingos » Jeu 26 Jan 2012, 00:14

Rhooo tu fais le radin là ... Un des 3/4 meilleurs Spielberg pour moi.

(chouette critique sinon)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Alegas » Jeu 26 Jan 2012, 00:31

C'est pas non plus un des Spielberg qui me parle le plus donc ouais pour le coup je peux vraiment pas mettre plus, je rentre pas totalement à fond dedans. Et puis la baisse de rythme après l'intégration dans le logement américain m'a un peu laissé en bord de route, sans que cela ne soit trop gênant non plus pour la vision. En tout cas, ça m'a carrément donné envie de me faire une rétrospective Spielberg un de ces jours.
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Homme de la plaine (L') - 8/10

Messagepar Alegas » Jeu 26 Jan 2012, 02:08

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The Man From Laramie (L'Homme de la Plaine) de Anthony Mann

(1955)


Second film de la collaboration Anthony Mann/James Stewart que je découvre et c'est ni plus ni moins qu'un excellent western que découvre là. Jouissant d'une réputation sulfureuse (souvent cité comme le western à retenir de Mann ainsi que l'un des meilleurs films du genre des années 50), The Man From Laramie avait clairement de quoi faire grimper les attentes, des attentes tout simplement comblés à la vue de ce qui est l'un des westerns classiques les plus convaincants que j'ai pu voir jusqu'ici. A l'instar de The Far Country, James Stewart (affublé d'un accent texan du plus bel effet) incarne une nouvelle fois un héros plutôt atypique puisqu'il incarne un ancien militaire qui décide d'enquêter sur une affaire de vente de Winchester aux peuples indiens, une enquête dont les motivations sont totalement floues et qui ne seront dévoilées qu'au fur et à mesure du métrage, ce qui donne un côté très psychologique au film qui n'est pas pour me déplaire tant la caractérisation de la psychologie des personnages est souvent un défaut récurrent que l'on peut trouver à la majorité des westerns. Ici donc, ce n'est pas le cas, la totalité des personnages possèdent un background travaillé et jamais totalement dévoilé, ce qui rend la trame scénaristique d'autant plus réaliste qu'elle s'éloigne considérablement du scénario typique.

On est plus proche ici de la tragédie grecque transformée que du western classique, avec des relations entre personnages toujours ambiguës (la relation pseudo fraternelle) et qui donne lieu à des séquences assez étonnantes et véritablement évocatrices (on y retrouve même un complexe œdipien). Le script de The Man From Laramie brouille les pistes à chaque scène, que ce soit sur l'importance de certains personnages par rapport à d'autres (Stewart est totalement mis de côté pendant un bon moment au profit de l'homme de main du ranch), sur le rôle et l’identité des protagonistes (l'identité du bad guy notamment) ou encore sur la force même du héros, sans cesse remise en question à travers des scènes où il est ridiculisé de façon très extrême (le coup de la main mine de rien c'est très violent pour l'époque et ça fait énormément penser à du Peckinpah avant l'heure). Le film possède finalement un seul réel défaut, celui de ne pas aller jusqu'au bout de ce qu'il ose faire en terme de script, ainsi certaines séquences auraient méritées d'être dramatiquement plus fortes, à l'instar de la dernière scène de Vic, beaucoup trop rapide pour être réellement marquante. Quand à la mise en scène de Mann, il est évident que le réalisateur sait s'y prendre avec les tournages en extérieurs, le film transpire d'une ambiance réaliste bienvenue et les cadres sont tous aussi beaux les uns que les autres (y'a pas à dire, le Scope donne vraiment une ampleur au paysages). Un excellent western donc qui a véritablement de quoi convaincre, pour le coup j'attends beaucoup des westerns de Mann qu'il me reste à découvrir.

NOTE : 8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Logan » Jeu 26 Jan 2012, 07:07

Si tu kiffes comme ca ces deux plus moyens tu vas mettre 10 au trois autres :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Scalp » Jeu 26 Jan 2012, 16:44

Oue carrément surpris de la note, c'est le Stewart que j'aime le moins.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Jeu 26 Jan 2012, 18:31

Ouaip belle critique ( bien equilibrer :mrgreen: :super: ) de empire of the sun . bon apres moi c est vrai a titre perso c est juste dans mes 5 spielby favoris donc il me touche bcp celui la , apres c est vrai que intrinsequement il est super bon .
Bale il est epatant la quand meme , et la real rend le truc bien epic , un bluray ca lui fera vachement du bien a ce film pour ce faire decouvrir
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Plan simple (Un) - 8,5/10

Messagepar Alegas » Dim 29 Jan 2012, 15:26

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A Simple Plan (Un Plan Simple) de Sam Raimi

(1998)


Grosse claque de la part de ce film de Sam Raimi qui jouit d'une réputation petite mais solide. Malgré deux nominations aux oscars et quelques autre prix prestigieux à l'époque, A Simple Plan a trop souvent été écarté du fait d'une soi-disant parenté avec le Fargo des frères Coen. Et même si l'ambiance proposée est la même (sorte de thriller/polar enneigé sur fond de chasse au trésor) et que la relation amicale entre les trois réalisateurs est loin d'être un secret, le film de Sam Raimi se distingue fortement de l’œuvre puissante des Coen pour offrir un spectacle tout autre mais qui marque avec la même intensité, que ce soit sur le plan visuel ou scénaristique. Ainsi, l'humour noir omniprésent dans le film des Coen est ici totalement absent, Raimi préférant se concentrer sur un récit d'apparence banale mais qui se rapproche pourtant de la puissance dramaturgique d'une tragédie grecque, le point d'orgue du métrage étant bien entendu la relation entre le personnage de Bill Paxton et celui de Billy Bob Thornton, deux frères totalement différents aussi bien sur le mode de vie que sur celui de la vision de la vie. Pendant que l'un rêve de partir de l'Amérique profonde pour réussir sur le plan professionnel et familial, l'autre ne rêve que de reprendre la ferme familiale pour la relancer en hommage d'un père défunt mais dont l'influence se fait ressentir à chaque confrontation des deux frères.

Car oui, A Simple Plan, avant d'être un sombre polar, est surtout une grande tragédie familiale où chacun des actes des protagonistes (que ce soit l'agression impulsive ou la simple parole réconfortante) aura une forte répercussion sur la suite des évènements, ce qui donnera lieu à des scènes tout simplement magistrales, comme cette beuverie qui finira en massacre total ou encore ce final poignant comme on en voit rarement, qui ne sera que décuplé par l'ironie du destin, qui rappellera au final à quel point les êtres humains sont capables de s'éloigner de l'essentiel pour tenter d'assouvir leurs idéaux. Et si une telle histoire ne paraît pas forcément appropriée au cinéma de Sam Raimi qui, jusque là, se résumait soit à des exercices de style intéressants (Quick And The Dead) soit au cinéma de genre (la trilogie Evil Dead), il est d'autant plus étonnant de voir à quel point le réalisateur fait preuve d'une grande maturité en adaptant ce script avec une formalité visuelle qu'on ne lui connaissait pas. Posée et réfléchie, la mise en scène ne cherche jamais à pencher dans le tape à l’œil et fait preuve d'une sobriété étonnante qui colle parfaitement au récit tout en le mettant en valeur via des cadrages travaillés ainsi qu'une gestion de la focale longue qui fait des merveilles. Enfin, le casting fait office de cerise sur le gâteau, Bill Paxton n'ayant jamais été aussi bon et Billy Bob Thornton offrant une réelle profondeur a son personnage, qui passe dans l'esprit du spectateur de simple cliché de loser attardé au statut de personnage véritablement attachant et aux ressources bien dissimulés. En plus d'être un film sans véritable défaut majeur, A Simple Plan est la confirmation pour Sam Raimi en tant grand cinéaste, capable de toucher à tout sans y perdre des plumes. Une petite merveille donc qui mérite à coup sur le coup d’œil, je conseille fortement.

NOTE : 8,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Godfather » Dim 29 Jan 2012, 15:54

Dans mes bras !!! :mrgreen:
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Génération sacrifiée - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 30 Jan 2012, 13:45

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Dead Presidents (Génération Sacrifiée) de Albert & Allen Hughes

(1995)


Très bonne surprise de la part d'un duo dont je n'attendais finalement plus grand chose (From Hell hormis quelques bonnes idées ça reste un film très moyen et The Book Of Eli m'avait un peu surpris en salles, il faudrait que je lui donne une seconde chance car c'est pourtant un film qui aurait du me plaire totalement), la vision de ce Dead Presidents n'a été que plus forte. En guise de second film, les frères Hughes ne font ni plus ni moins que réaliser un remake officieux du Deer Hunter de Michael Cimino, et si l’œuvre reste à l'image de son modèle, à savoir imparfaite, cela ne l'empêche pas d'être totalement captivante. Le pari était risqué mais il est relevé haut la main, les frères Hughes arrivant à transposer leur univers personnel (hood, gangsta & pimp) dans une histoire somme toute classique, celle de la déchéance de la vie par l'après-guerre. Soyons clair, le film a un seul véritable défaut, celui d'être véritablement trop court. Là où le film de Cimino se perdait dans des séquences trop longues, Dead Presidents aurait clairement mérité une heure en plus. Si toute la première partie du métrage est irréprochable, la partie au Viêtnam ainsi que celle du retour au pays sont quelque peu sabordées par des storylines inabouties (quid du pimp provocateur?) ainsi que par de trop nombreux fondus au noir qui empêche véritablement les scènes de marquer le spectateur aussi fortement qu'elles auraient pu le faire. L'impression que le film ne peut pas totalement respirer est donc omniprésente sur la dernière heure, au point que l'on serait presque à se demander si le métrage n'avait été envisagé plus long à l'origine. Reste que, malgré ce défaut de taille, Dead Presidents est véritablement un film de qualité en terme de script, qui multiplie les thématiques sans jamais chercher à livrer une quelconque morale. Ainsi, la séquence du tribunal et le plan final n'en deviennent que plus évocatrices puisqu'elles laissent au spectateur le choix du juger ou non les actions du personnage, actions justifiées certes mais moralement douteuses. Dead Presidents jouit en plus d'une classe visuelle et sonore indéniable, et si la mise en scène se fait parfois trop discrète en comparaison de certaines séquences (la préparation du braquage ou la mort de Chris Tucker sont des scènes vraiment réussies) on ne peut que s'agenouiller devant le choix de la bande sonore, qui donne une ambiance toute particulière au film sans jamais le dénaturer. Enfin, le casting a clairement de quoi impressionner. Larenz Tate n'a jamais été aussi bon à mes yeux (reste à voir Menace II Society) et la galerie de seconds rôles en impose : Keith David, Chris Tucker, Terrence Howard (très bon), Freddy Rodriguez ou encore Clifton Powell, du lourd. Dommage donc que le film soit réellement amputé par une durée trop courte, on frôlait de peu le très grand film. Reste une œuvre de qualité qui donne clairement envie de se pencher avec plus d'attention sur la carrière des frangins Hughes.

NOTE : 7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar comICS-soon » Lun 30 Jan 2012, 14:13

Un poil radin :mrgreen:
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Prince des Ténèbres - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 31 Jan 2012, 00:14

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Prince Of Darkness (Prince des Ténèbres) de John Carpenter

(1987)


Assez déçu pour le coup avec ce Carpenter dont j'attendais beaucoup. Depuis qu'un prof m'avait montré des extraits (dont certains étaient les meilleurs passages du film mais passons) la vision de Prince Of Darkness était devenue une priorité et s'il est inconcevable de penser que le film soit mauvais, il y a clairement de quoi remettre en question son statut, à savoir l'une des meilleures œuvres de son auteur. Avant toute chose, il faut préciser que le film est véritablement un métrage fonctionnant entièrement sur son ambiance (et ça tombe bien car Carpenter est excellent à ce niveau là) et qu'il en résulte un côté assez jouissif. On est clairement en face d'une série B de très bonne facture pour le coup, sauf que, Carpenter oblige, les ambitions sont aussi de la partie, et c'est véritablement là où le film perd en intérêt. Se basant sur un scénario pourtant intelligent, ayant comme thématique principale la volonté de la science et de la religion de se mêler pour ne faire qu'un, Prince Of Darkness propose des scènes dialoguées vraiment très intéressantes. Si ce script a aussi de quoi faire sourire (on apprend par exemple que Jésus Christ serait en réalité un extra-terrestre venu prévenir l'humanité de la présence du fils de Satan), il a le mérite de proposer une intrigue réellement originale et qui, à sa manière, aura de quoi susciter quelques débats intéressants (notamment celui comme quoi la religion aurait rendu métaphysique la présence du Malin sur Terre). On regrettera donc de voir à quel point une histoire aussi intéressante sombre dans la banalité avec des péripéties pour le moins redondante. C'est bien simple, passée la surprise de la première transmission du Mal entre chaque être, Prince Of Darkness se contente d'être une partie banale de cache-cache entre infectés et survivant, n'exploitant jamais totalement l'architecture proposée (une église) et suivant un schéma scénaristique pour le moins déjà vu. Cela donne donc, avant un final réussi (en gros à partir du moment où le miroir fait son apparition), une partie extrêmement redondante qui ne fonctionne pas, les personnages étant non seulement caricaturaux (faut voir comment l'histoire d'amour est traitée alors qu'elle est censée donner tout son sens au sacrifice final) mais en plus grossièrement présentés (hormis le moustachu et le chinois on se fiche un peu de la totalité des protagonistes ainsi que de leur sort).

ImageImage


Dommage car cette partie a réellement tendance à crétiniser d'une certaine façon un film qui démarrait pourtant de façon très intelligente, heureusement le final rattrape le tout avec la finalité du rêve entraperçu durant tout le film (brillante idée d'ailleurs, cette vision arrive vraiment à capter l'attention de très belle manière). Quand à la mise en scène, on voit très bien le manque de moyen à disposition de Carpenter (un manque qui finalement se ressent dans la presque totalité de ses œuvres) mais celui-ci arrive néanmoins à signer quelques scènes vraiment sympas, en témoigne les nombreuses visions de sans-abris possédés (grosse facilité scénaristique d'ailleurs, on ne saura jamais ce qui leur arrive) ou encore la découverte du sarcophage. Néanmoins, Prince Of Darkness est loin d'être un film de mise en scène, Carpenter se contentant d'enrober de manière efficace mais pas forcément plus travaillée que ça. Enfin, hormis la présence de Donald Pleasance et Victor Wong, le casting ne retiendra pas l'attention, celui-ci se révélant assez médiocre, voire totalement à côté de la plaque (le grand black est juste ridicule). A noter aussi la présence d'Alice Cooper en roi des SDF et une sympathique partition musicale signée Carpenter himself qui souligne de belle manière l'ambiance présentée à l'écran. Bref, si Prince Of Darkness jouit indéniablement de qualités irréfutables, cela n'en fait pas forcément un grand film, la faute à un scénario trop peu exploité et un casting qui rend pénible les scènes horrifiques, un comble pour une série B, surtout de la part de John Carpenter.

NOTE : 6,5/10
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