L'Homme qui voulait savoir George Sluizer - 1988
Petit film pas spécialement connu précédé d'une réputation flatteuse ( et d'un remake ricain avec Jeff Bridges et Kiefer Sutherland réalisé par ce même Sluizer ) je dois dire que je m'attendais pas à ça et dans l'ensemble j'ai été plutôt agréablement surpris par ce double portrait de 2 personnes frappé par une obsession.
La construction du film en flashback donne aspect puzzle très réussit, au début on comprend pas trop pourquoi on nous montrer d'entré qui est le coupable puis on comprend rapidement qu'on va avoir droit à une petite étude de personnalité.
On suit donc l'histoire de Rex ( un gars qui a donc un nom de chien ) qui va voir disparaitre sa petite amie presque sous ses yeux, le coupable ( je spoile pas ) c'est Bernard-Pierre Donnadieu, un homme quelconque et un bon père de famille ( le perso n'est jamais jugé, et il est même presque rendu sympathique ce qui nous met presque mal à l'aise ), ici l'enjeu n'est pas donc pas le Qui ? habituel mais le comment ? et le pourquoi ?, car bon l'issue de l'enlèvement laisse rapidement aucun doute ici pas de twist tordu à la con, et on est comme le héros on veut savoir ce qui s'est passé et notre intérêt ne faiblit jamais tout au long du film.
L'histoire se partage donc entre les 2 personnages qui vont être amené à se rencontrer ( après une bonne heure de film ) ce qui va donner lieu à un long final psychologique particulièrement réussit avec une analyse ( pas chiante ) de la nature du mal ( et de la frontière entre le bien et le mal, on pense par moment à Seven ) et une vraie plongée dans les ténèbres ( le climax final fait habilement échos à l'intro dans le tunnel ) et puis le final bien malsain j'ai kiffé.
La réal est pas le point fort du film, y a seulement une séquence que j'ai trouvé intelligemment filmé, celle où Rex a rendez vous à la terrasse du café avec la caméra qui recule tout doucement pour nous montrer où se trouve Donnadieu et dans la continuité de la séquence on a ensuite Donnadieu assit à la table a coté mais le plan se focalise sur Rex du coup tout l'arrière plan est flouté et là le réal se sent pas obliger de changer sa mise au point pour qu'on voit clairement que c'est Donnadieu, on est pas pris pour des gogols et c'est appréciable, le reste du film c'est correct mais peu imaginatif et même cheap ( y avait moyen de rentre la longue scène entre les 2 perso un peu plus tendu et angoissante, là l'absence de talent fait que la scène n'atteint jamais les sommets qu'elle devrait ), par contre le montage est excellent et la scène double point de vue à la Jackie Brown est très réussit.
Le casting à part Donnadieu ( bon mais pas exceptionnel ) je connais personne, c'est pas trop mal dans l'ensemble mais c'est pas des interprétation mémorable.
La BO et la photo sont anecdotique.
Un bon film qui se repose avant tout sur un script à la noirceur totale et une construction narrative très solide.
7/10