The Descendants |
Réalisé par Alexander Payne
Avec George Clooney, Shailene Woodley, Amara Miller Comédie dramatique,USA -1h50 2012 |
6/10 |
SynopsisA Hawaii, la vie d’une famille bascule. Parce que sa femme vient d’être hospitalisée suite à un accident de bateau, Matt King tente maladroitement de se rapprocher de ses deux filles, Scottie, une gamine de dix ans vive et précoce, et Alexandra, une adolescente rebelle de dix-sept ans. Il se demande aussi s’il doit vendre les terres familiales, les dernières plages tropicales vierges des îles, héritées de ses ancêtres hawaiiens. Quand Alexandra lui révèle que sa mère avait une liaison, le monde de Matt vacille. Avec ses deux filles, il part à la recherche de l’amant de sa femme. Durant une semaine essentielle, au fil de rencontres tour à tour drôles, perturbantes et révélatrices, il va finalement prendre conscience que sa principale préoccupation est de reconstruire sa vie et sa famille…
CritiqueFilm très réaliste de Alexander Payne alliant à la fois drame familial et petites touches de comédie, mais on peut quand même dire que c'est le coté tragique qui prend largement le dessus et donne une ambiance très pesante sur le film. Un script de départ original sur le thème des relations familiales complexes sur un fond paradisiaque Hawaï.
Hawaï est justement mis en valeur dans ce long métrage reprenant pas mal de clichés : chemises à fleurs, plages de sable fins, artisanat local omniprésent.
En revanche, on est loin de l'image carte postale de l'archipel. Les aspects des iles verdoyantes et splendides qui ont été respectées par l'homme en contraste avec l'aspect urbain affreux qui défigure ces iles de rêves avec des immeubles en béton style HLM ou des conglomérats d'habitations standards impersonnels.
Hawaï a donc deux aspects, le coté naturel préservé unique en contraste avec les parties civilisées,et c'est un des thèmes sous jascents du film qui met en exergue le coté destructeur de l'homme et son avidité.
Le cadre paradisiaque joue un rôle assez important dans le film, où d'habitude c'est une vie de rêve à Hawaï, tout le monde est beau et bronzé et profite de la vie. Mais, dès le début le réalisateur nous faire entendre la vois de G. Clooney expliquant qu'en tant qu'habitant il n'en n'est rien et que sa vie ressemble beaucoup à la vie d'un américain qui ne pense qu'à travailler et délaisse peu à peu sa vie de famille sans même s'en rendre compte. D'où un décalage constant entre cadre et situations, ce qui montre qu'on veut vivre le pire drame de sa vie n'importe où dans le monde.
La thème des conflits familiaux, des secrets de familles et des non dits est omniprésent dans le film.
Clooney est loin d’être un héros, c'est plutôt un père de famille très banal comme il en existe des millions qui se retrouve face à la fatalité de la mort de sa mère, et il doit gérer cette fâcheuse situation ainsi que la succession concernant les terres de ses ancêtres.
Film qui nous fera penser à "Monsieur Schmidt " ou à "Little Miss Sunshine".
Clooney est excellent dans le film, très crédible loin de son image glamour, constamment triste au fond de lui mais qui doit faire bonne figure au près de la famille qui demande des nouvelles de sa femme dans le coma.
Clooney casse son image de M. Parfait avec des fringues pas à sa taille et peu saillantes, pour mieux mettre en valeur son jeu qui est renversant et il livre un père de famille attachant et poignant.
Il se prend plein d’événements tragiques au cours du long métrage, et il faut en avoir dans l'estomac pour ne pas craquer et faire face.
Gestion de l'éducation de ses deux filles qu'il avait plutôt laissé tomber, Gestion de la fin de vie de sa femme, gestion de la succession, gestion de l'amant découvert sur le tard.
Au final, Matt King est au centre de cette spirale infernale de déferlement de problèmes et évolue sans broncher et doit prendre de lourdes décisions.
Le thème du respect des ancêtres, du respect de son patrimoine en contraste avec le besoin de richesse et de plaisir immédiat.
Enfin, Clooney doit faire son tour de famille et annoncer qu'on va débrancher sa femme permet d'avoir une palette de réactions et permet de révéler la vraie nature des gens : ceux qui demandent des nouvelles et qui sont foncièrement tristes, et ceux qui demandent des nouvelles par automatisme et qui ne pensent qu'au profit et à leur petite vie, forcement on a tous vécu çà.
Clooney est évolue donc en eaux troubles et doit choisir constamment entre le bien et le mal et est pris de doutes, même s'il se cache derrière une attitude plutôt zen et maitrisant la situation.
Une descente aux enfers sur fond de paradis pour un Matt en quête de rédemption qui cherche à gommer les erreurs du passé.
Clooney est hanté par sa famille en tous points.
Ses ancêtres avec cette histoire de terrain à céder et à répartir.
Sa famille proche : ses filles et sa femme qu'il avait perdu de vue et avec qui il va renouer des liens forts.
Ses cousins : qui ne sont que des connaissances parasites avides de sous.
Shailene Woodley interprète Alexandra, la fille ainée de Matt.
Une actrice qui crève l'écran. Aux primes abords, elle a l'air d'une ado irresponsable, une tête à claque mais son rôle évolue vers une jeune fille sensible et intelligente assez mure.
Les acteurs secondaires sont plutôt crédibles et bien castés l'amant (Matthew Lillard) qui rend son personnage peu crédible, parce qu'il ne fait pas le poids face à Clooney.
Ce film a beaucoup de qualités et abordent des thèmes profonds avec une atmosphère morbide qui envahie tout l'archipel hawaïen. La réalisation est correcte qui met surtout en valeur le personnage de Matt et ses émotions face aux événements. Film qui joue le sur le réalisme avant tout, mais son rythme est vraiment très lent et pour ma part les 1h50 je les ai vues passer !!!! Mais, c'est peut être que dans les iles on vit au ralenti.
Le script de départ assez intriguant manque de rebondissements profonds et est paresseux.
Les quelques touches d'humour apportées deci-delà par les courses effrénées de George en tongs, ou la bêtise du personnage de Sid sont trop peu nombreuses pour alléger l'atmosphère et donner un peu de souffle au film.
Je trouve que les émotions sont assez retenues dans l'ensemble, les personnages restant dans la dignité, et on ne retient aucune scène vraiment marquante dans le film qui est assez homogène, un peu trop. Peut être une scène qui nous tirera une larmichette.
Film bien équilibré, un peu trop qui ne fait pas assez vibrer ni pleurer, dommage.
A retenir, la jeune Shailene Woodley, une grande actrice en devenir.