Terminator 2 : le Jugement Dernier |
Réalisé par James Cameron
Avec Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton, Edward Furlong Science fiction, Thriller,USA -2h15 1991 |
10/10 |
SynopsisEn 2029, après leur échec pour éliminer Sarah Connor, les robots de Skynet programment un nouveau Terminator, le T-1000, pour retourner dans le passé et éliminer son fils John Connor, futur leader de la résistance humaine. Ce dernier programme un autre cyborg, le T-800, et l'envoie également en 1995, pour le protéger. Une seule question déterminera le sort de l'humanité : laquelle des deux machines trouvera John la première ?
CritiqueChef d'oeuvre absolu de James Cameron où il sort l'artillerie lourde. La réalisation parait à 1ere vue tout à fait classique, mais le film est bourré des plans de caméras inventifs discrètement parsemés pour donner un long métrage très équilibré laissant place à l'action, le coté science fiction qui tient parfaitement la route, une forte empathie pour les personnages...
Arnold Schwarzenegger en machine à tuer dans le 1 revient mais du coté des gentils cette fois-ci et même si à première vue çà ne se voit pas, son niveau de technologie a évolué lui permettant d'apprendre auprès des humains et de s'adapter aux situations. Scwarzy est excellent avec son allure raide et pas un sourire du début à la fin et sa relation avec John Connor est touchante et bien exploitée par le scénario.
Look quasi identique au 1er épisode, cool avec veste de cuir et fusil à pompe.
Linda Hamilton (Sarah Connor),parano très maigre et athlétique, avec une belle tête de junkie, l'anti-héros à la base qui n'a rien à voir avec son rôle de T1. Sa performance est aussi remarquable, très juste crédible qui laisse une image de femme mercenaire déterminée forte.
Mais on a toujours un doute sur sa lucidité mentale, car elle peut péter un plomb d'un moment à l'autre. Pas du tout féminine, instable et hantée par des visions d'apocalypse, loin de la Linda Hamilton du Terminator I.
Caleron aime à nous rappeler son fort coté maternel qui ressort dès qu'elle voit un bambin se balader sous ses yeux. Héroïne symbolique : mère, amante et guerrière (et femme du réal.)
Edward Furlong (J. Connor) est aussi précoce pour son age, en ado rebelle qu'on a envie de gifler. Insolent, désobéissant, délinquant mais au fond de lui il sait que commettre de vilaines choses a ses limites et derrière son allure de gros dur, c'est qu'un gamin. Dommage que ce gamin ait si mal tourné sa carrière était prometteuse.
L'originalité de son personnage tient au fait qu'il incarne l'avenir de l'humanité, difficile de croire que le destin de la planète tient sur les frêles épaules d'un sale gosse.
Sous ses aspects petit con se cache un vrai héros insoupçonné.
Robert Patrick (T-1000), aussi raide que Arnold dans sa démarche ou ses courses à pieds, il marquera les esprits surtout pas les effets spéciaux des années 90's qui n'ont pas trop vieilli et encore très beau visuellement. Ce méchant polymorphe est sans coeur, tue les gens de sang froid, résiste aux nombreux coups reçus, il est presque indestructible.
Et il aime bien regarder les proies qu'il a tué dans les yeux avec un petit mouvement de tête sur le coté ou dire "elle est chouette ta bécane" pour tuer son propriétaire et s"en emparer - éléments repris dans Terminator III (enfin, si on y regarde de plus près dans le T-III, ils ont repris la structure de base scénario du T-II et ont modifié maladroitement l'emballage).
Le T-1000 parait nettement plus moderne que le T-800, plus rapide, plus résistant, plus vicieux , plus aérien et sait que le combat ne sera pas gagné d'avance : l'acier contre le mercure.
Le contraste de style entre les deux cyborgs est bien mis en valeur, avec un Arnold plutôt bourrin, qui suit les ordre et ne réfléchit pas trop, flingue tout ce qui a sur son passage alors que le T-1000 fonce, esquive, et tue de façon chirurgicale et précise pour atteindre son but sans perte de temps et sans pétarade ni arme lourde.
Croisement d'un James Dean boudeur et du surfeur d'argent protéiforme, avec le vice de Dark Vador.
Le scénario est vraiment irréprochable avec une montée en puissance du suspense mais le réalisateur dose parfaitement les scènes d'action et les moments plus intimes, et sait aussi injecter une certaine dose d'humour ce qui est très rare dans un film de science fiction, d'autant que les dialogues sont constructifs, jamais inutiles et les répliques cultissimes.
L'arrivée des deux terminators respecte l'esprit de Terminator I avec une ambiance nocturne électrique mystérieuse. Avec, le T800 qui débarque à poil dans le bar - scène carrément repris dan le 3eme film.
Puis, Sarah Connor bodybuildée dans son asile de fou face à un système hermétique à ses pensées et pris dans un engrenage avec un quotidien démoralisant.
Le petit John qui ne penser qu'à se barrer de chez ses parents adoptifs et qui ne fait que des conneries à droite à gauche...
La rencontre John Connor / T 800 est énormissime avec une course poursuite les plus haletantes du cinéma qui commence au départ dans la salles d'arcades pour se terminer en course poursuite entre un semi-remorque et une Harley Davidson avec un T-800 impassible. Ces scènes d'action sont hyper fluides , tenant le spectateur en haleine, pleine ingénuité, une des séquences d'action les plus classes et les plus marquantes du cinéma.
Les scènes où Cameron met en scène l'apocalypse à travers les rêves de Sarah ou avec le pré-générique sont assez brèves mais marquent les esprits car extrêmement, fortes et maitrisées, c'est pourquoi j'ai été déçue dans "Terminator IV" de ne pas revoir l'esprit de ces séquences pendant tout le film, gros contraste du coup.
Le film comporte pas mal de scènes pyrotechniques sont très bien rendues en contraste avec la froideur du T-1000.
La relation John Connor - T800 est assez inédite au cinéma, et on sait que le T800 est dépourvu de sentiments mais ressent la douleur, ne sait pas pleurer. De ce fait, la relation père/fils ne peut exister que dans un sens, Connor qui prend le robot comme père de substitution, mais à la toute fin, il est de droit de se demander si le T-800 a ressenti de la douleur au moment de quitter son créateur pour toujours.
Cameron utilise très bien les petites séquences d'intimité anodines qui font la jonction entre deux scènes d'action et permettent de mieux comprendre la relation entre les protagonistes et augmenter l'empathie du spectateur rendant "l'oncle Bob" attendrissant.
John Connor est sensé être le fils spirituel du T800, mais c'est bien lui qui lui apprend la vie et les pires bêtises, et essaye de transformer la machine à tuer en nounours.
Un pari risqué pour Cameron de vouloir attendrir l'image du Terminator avec des situations inattendues à contre emploi sans attendrissement inutile. "Mais çà le rend moins con" : plus astucieux, drôle et sadique, mais le pari est réussi et humanise le cyborg avec une aura émotionnelle.
Le T1000 essaye donc de mimer les humains par son pouvoir de caméléon technologique sans pouvoir y parvenir totalement, alors que le T-800 au contact des humains essayent de mimer les humains à leur contact.
Scénario très innovateur non linéaire truffé d'action et de rebondissements. Le film est moins violent que le Terminator I avec des morts et presque aucune goutte de sang au rendez-vous, tout est suggéré. Cameron aime jouer avec les couleurs sombres (filtre bleu ) ainsi que le métal, le feu...
Une bande originale exceptionnelle par son générique et avec les bruitages qui rythme les pas du T-1000 lors des courses poursuites qui augmentent la tension ambiante.
Casting excellent, effets spéciaux innovants et pas trop voyeurs, maitrise de la réalisation et pointes d'humour sympathique. La fin est d'une émotion rare et relativement ouverte, laissant plusieurs possibilités d'évolution de l'histoire.
Scénario riche très prenant et qui tient la route, T-2 est bien plus édulcoré que son prédécesseur, moins noir pour un film à grand spectacle divertissant qui frôle la perfection.
Film culte qui reste efficace même 20 ans après.
Allez, des points négatifs...
Linda Hamilton avec sa permanente style "la belle et la bête" à coté des balançoires dans son rêve.
Quelques effets de maquillage sur la fin qui ont un peu vieilli.
problème de cohérence de dates par rapport aux différents épisodes.
Invraisemblance du voyage dans le temps du T1000 qui n'est pas constitué de chair (cf. Termiantor I)
je trouve le perso de Dyson plutôt raté.