[Niko06] Mes critiques en 2007

[Bik]

Je m'en doutais malheureusement

[Dunandan]

Dead or Alive
de Takashi Miike

Dead or alive, le chaînon manquant entre Kitano et John Woo comme ils disent... C'est fou les accroches que peuvent pondre les éditeurs, à la limite de la publicité mensongère. Car ce 1er Dead or Alive ne ressemble à aucun film de ces 2 réalisateurs, c'est un pur film de Miike, qui n'appartient qu'à son univers dérangé et qui ne se rapproche une fois de plus de rien de connu.

Une fois de plus Miike surprend par la structure de son film, entre les 10 premières minutes d'introduction au rythme hallucinant (montage hyper cut, scènes chocs, mouvements de caméra dans tous les sens...) et le final... dingue, on a droit à presque 1h30 au rythme paisible. On croirait presque assister à un film de yakuzas très classique, avec trahisons et règlements de compte, mais on n'oublie pas facilement le choc de l'intro (strip-club, un type sodomisé par un yakuza dans les toilettes, un rail de coke de 4m, des exécutions hyper graphiques...) et surtout toute cette partie très calme est ponctuée de scènes qui brisent tous les tabous et provoquent presque le dégoût.
On a en effet droit à une scène zoophile avec un chien, un peu de scato avec cette hotesse qui se retrouve dans une petite piscine remplie de ses propres déjections, sous l'oeil complice et pervers d'un chef de gang... que du bon goût!

Et puis Dead or Alive, c'est aussi et surtout ce final incroyable qui intervient sans qu'on s'y attende, toute notion de réalité disparait pour laisser place à un duel digne de ces mangas au ton apocalyptique, comme si Miike s'était dit: "mince, il est trop sérieux mon film! Finissons-le comme aucun autre!" Et ça marche, la scène est complètement décalée, anthologique et de ce fait, carrément culte!

Dead or Alive c'est tout ça, un film en 3 actes complètement barge sorti du cerveau en ébullition d'un des réalisateurs les plus trashs de la planète, un de ceux dont l'imagination n'a aucune limite. Un pur produit du Japon donc, un film comme on n'en verra jamais ailleurs.

8,5/10

[zirko]

Belle critique qui me donne envie de le voir même si j'ai peur que ce soit trop trash.

[Bik]

Merci pour cette critique qui me confirme mon envie de voir le film !

[Alegas]

Les promesses de l'ombre
de David Cronenberg

Après la résurrection History of violence, qui a remis Davis Cronenberg tout en haut dans le coeur des cinéphiles (après l'auteurisant même si réussi Spider), le réalisateur nous livre un film dans la veine du précédent tout en effaçant ce qui pouvait gêner. Le résultat: une bombe bien sur!

Ce qui est devenu intéressant chez Cronenberg, c'est sa faculté à prendre un matériau de base plutôt classique, d'y ajouter ses obsessions et thèmes, et d'en faire une oeuvre complètement à l'opposé de ce qu'on pouvait attendre. Cela était bien visible dans history of violence avec cette apparence de film de commande mainstream qui cachait une féroce dénonciation du rapport de la société à la violence et une déconstruction en règle de l'image de famille idéale. Ici, sur un fond de polar mafieux au sein de la mafia russe, on a droit à une superbe réflexion sur les notions de pouvoir, de famille, sur les apparences souvent trompeuses et sur le rapport à sa propre image en général.

Lors de scènes magistrales, Cronenberg nous plonge dans cet univers extrêmement obscur où les non-dits cachent des actes odieux, où les corps racontent l'histoire des personnes, où la famille est la chose la plus importante même si la protéger signifie commettre l'irréparable. On reconnaitra la patte du réalisateur dans ce rapport à la chair, de façon très crue il filme des meurtres ou des scènes de sexe sans retenue, il brise de nombreux tabous avec ces scènes de nudité frontale ou ces dialogues racistes haineux et effrayant.

Bien sur le film ne serai pas ce qu'il est sans une interprétation au niveau. Tous les acteurs sont formidables mais on reste impressionnés par la performance de Viggo Mortensen et Armin Mueller-Stahl, l'un joue sur la corde raide et est à la limite de la perte de contrôle, l'autre incarne un patriarche bien sous tout rapport mais qui cache des secrets terribles. A l'image du film qui possède 2 niveaux de lecteur, tous les personnages comportent cette dualité.

Véritable diamant noir, les promesses de l'ombre est l'un des coups de poings de 2007, un film inoubliable.

9/10

[ril]

Je trouve l'affiche superbe,et History of Violence m'a décu que dans les 10 dernières minutes,sinon pour moi c'est une oeuvre magistrale.
J'attends avec impatience la sortie de Eastern Promises en Z1 pour fin décembre.

[Bik]

Belle critique. Faut que j'aille le voir celui la !!!

[zirko]

Je trouve l'affiche superbe,et History of Violence m'a décu que dans les 10 dernières minutes,sinon pour moi c'est une oeuvre magistrale.

J'ai adoré History of violence et surtout les 10 denière minutes avec une scène finale splendide.

[Niko06]

My blueberry nights
de Wong Kar Wai

Après 2046, film somme et bilan d'une carrière déjà incroyable traversé de tant de souvenirs qu'il en devient nostalgique, on attendait de Wong Kar Wai un vrai renouveau formel et narratif. On était en droit de l'attendre avec ce 1er film tourné à l'étranger avec des acteurs américains, un nouveau directeur de la photo (Christopher Doyle laisse pour la première fois sa place à Darius Khondji... un génie en remplace un autre), Norah Jones dans son premier rôle au cinéma... Mais afin de couper court au suspense, non WKW n'a pas renouvellé son style, et après réflexion... Tant mieux, quand on voit le résultat!

En effet, de la même manière qu'il avait réussi à s'approprier l'ambiance de l'Argentine dans Happy together, ou Hong Kong à différentes époques dans tous ses autres films, il filme l'Amérique comme on l'a rarement vue. Si le film est vendu comme un road-movie il n'en est pas vraiment un car il y a peu de lieux différents malgré les rencontres d'Elizabeth (surprenante Norah Jones).
Une fois de plus son film parle d'amour. Cette fois, comme dans Chungking express, il s'intéresse aux conséquences d'une rupture. Mais il ne verse jamais dans le pathos gratuit et les lieux communs liés à ce genre d'expérience, souvent douloureuse. il apporte grâce à son talent une poésie et une philosophie au drame sentimental d'Elizabeth, par le biais du personnage de Jude Law.

On retrouve des images connues de ses précédents travaux, le fait que l'action se passe aux USA importe peu finalement: un café, un restaurant, une histoire d'amour, une séparation... Tout cela est universel. Il filme Norah comme il avait filmé Faye, avec passion. Il garde cette faculté à impliquer le spectateur dans chaque scène, comme si on était présent, par le biais d'éléments de décor au 1er plan. Tous ces destins qui se croisent sont sublimés par sa mise en scène magique et des acteurs au sommet. Le résultat est à la hauteur des espérances, même si plus léger que ses autres films (malgré la photo beaucoup plus sombre), au détour d'une scène de baiser, lors de regards perdus quand résonne le thème d'in the mood for love à l'harmonica, l'émotion est bien là, merci.

8/10

[Bik]

Ah oui, belle critique d'un film que j'ai prévu de voir

[zirko]

Tu m'as donné envie de le voir !

[Bik]

Idem

[Niko06]

Bah j'ai fait mon job alors

[Bik]

Bah j'ai fait mon job alors

Heureusement, parce que si on compte sur le maitre des lieux ....

[Riton]

On regarderai Elektra, Hellphone, Big movie, ...