LA CHAIR ET LE SANG (1985) | 8.5/10
Si t'aimes les films de vrais mecs où ça fait parler la testostérone à coup de lames rouillées et de giclées rouges pourpres, le chair et le sang est fait pour toi, sans aucun doute. Entre les batailles poisseuses, sans compromis, où la sueur et le sang se mêlent aux cris d'agonie de nombreuses victimes, les consommations de chair sans retenues qui reviennent sans cesse et le bon petit coup derrière la nuque d'une religion qui n'aime généralement pas parler de son image en ces temps moyens âgeux, on peut dire que Paulo se fait franchement plaisir avec son film, contribuant au notre par la même occasion.
En effet, si l'on pardonne à la chair et le sang ses quelques petits raccourcis scénaristiques qui permettent de faire avancer l'histoire, il n'y a pas grand chose à jeter de cette bobine poisseuse, immorale et glauque en diable. Le ton est donné dès les premières séquences du film, entre baston ravageuse et partie de jambes en l'air, consenties où non, nous sommes plongés en terre barbare du moyen âge, au sein d'une bande de vieilles trognes patibulaires dont le seul mantra est la rapine et la voie de l'épée, le tout enrobé d'un sens de l'honneur et de l'amitié quelque peu discutable. Verhoeven gère tous ses personnages d'une main de maître et il y en a un bon petit paquet, tirant de ses acteurs le meilleur. Hauer est bien charismatique, rien que ses paluches imposent le respect, il faut dire qu'elles contrastent avec la douceur de la versatile Jennifer Jason Leigh dont le personnage est assurément le plus intéressant du film. Il fera certainement parler les puritains, mais on ne peut discuter le fait qu'il est super bien géré et permet au film, par moment, de dépasser la simple histoire d'aventure. Toutes les scènes qui la mettent en avant sont soit immorales, soit détestables, en permanence dans l'ambiguité, sur le fil entre l'innocence et le vice et ce, dès ses premières apparitions, quand elle est avec sa servante. Tantôt fragile et naïve, on la surprend par moment à flirter sans déplaisir avec le côté sombre de l'humanité, découvrant avec plaisir un monde qui se joue des valeurs qui lui ont été inculquées.
Verhoeven fait évoluer tout ce petit monde dans de jolies ambiances, il s'approprie dans un premier temps de grands espaces naturels pour en sortir de jolies fresques épiques puis finit son film dans un château dont les pièces, pourtant envahies par des bougies aux teintes chaleureuses, sont poisseuses et jamais rassurantes, proposant une arène idéale pour un combat entre un jeune coq et son aîné dont l'issue décidera du sort de leur douce convoitée.
Pourtant long de 2 bonnes heures, la chair et le sang file à toute vitesse grace à un rythme soutenu qui ne faillit jamais. Verhoven s'amuse avec son bébé et ça se sent à l'écran, certaines scènes en sont le reflet direct. Ce petit passage à propos de la mandragore par exemple est teinté d'une ironie macabre qui fait sourire instantannément. Un premier baiser, seul symbole, ou presque, d'un romantisme qui n'est définitivement pas au menu dans cette période de l'histoire, est quand même fait sous deux pendus en décomposition, on n'est pas dans un film d'amourette, et c'est tant mieux ! La chair et le sang est une pellicule assumée pour les amateurs d'ambiances noires et énervées, dont tout espoir est banni, où les bisouilles se font sans demander entre deux coups d'épées. Chouette programme
En effet, si l'on pardonne à la chair et le sang ses quelques petits raccourcis scénaristiques qui permettent de faire avancer l'histoire, il n'y a pas grand chose à jeter de cette bobine poisseuse, immorale et glauque en diable. Le ton est donné dès les premières séquences du film, entre baston ravageuse et partie de jambes en l'air, consenties où non, nous sommes plongés en terre barbare du moyen âge, au sein d'une bande de vieilles trognes patibulaires dont le seul mantra est la rapine et la voie de l'épée, le tout enrobé d'un sens de l'honneur et de l'amitié quelque peu discutable. Verhoeven gère tous ses personnages d'une main de maître et il y en a un bon petit paquet, tirant de ses acteurs le meilleur. Hauer est bien charismatique, rien que ses paluches imposent le respect, il faut dire qu'elles contrastent avec la douceur de la versatile Jennifer Jason Leigh dont le personnage est assurément le plus intéressant du film. Il fera certainement parler les puritains, mais on ne peut discuter le fait qu'il est super bien géré et permet au film, par moment, de dépasser la simple histoire d'aventure. Toutes les scènes qui la mettent en avant sont soit immorales, soit détestables, en permanence dans l'ambiguité, sur le fil entre l'innocence et le vice et ce, dès ses premières apparitions, quand elle est avec sa servante. Tantôt fragile et naïve, on la surprend par moment à flirter sans déplaisir avec le côté sombre de l'humanité, découvrant avec plaisir un monde qui se joue des valeurs qui lui ont été inculquées.
Verhoeven fait évoluer tout ce petit monde dans de jolies ambiances, il s'approprie dans un premier temps de grands espaces naturels pour en sortir de jolies fresques épiques puis finit son film dans un château dont les pièces, pourtant envahies par des bougies aux teintes chaleureuses, sont poisseuses et jamais rassurantes, proposant une arène idéale pour un combat entre un jeune coq et son aîné dont l'issue décidera du sort de leur douce convoitée.
Pourtant long de 2 bonnes heures, la chair et le sang file à toute vitesse grace à un rythme soutenu qui ne faillit jamais. Verhoven s'amuse avec son bébé et ça se sent à l'écran, certaines scènes en sont le reflet direct. Ce petit passage à propos de la mandragore par exemple est teinté d'une ironie macabre qui fait sourire instantannément. Un premier baiser, seul symbole, ou presque, d'un romantisme qui n'est définitivement pas au menu dans cette période de l'histoire, est quand même fait sous deux pendus en décomposition, on n'est pas dans un film d'amourette, et c'est tant mieux ! La chair et le sang est une pellicule assumée pour les amateurs d'ambiances noires et énervées, dont tout espoir est banni, où les bisouilles se font sans demander entre deux coups d'épées. Chouette programme