THE THING-------------------------------------------
John Carpenter (1982) |
4/10 Bon première découverte pour moi de ce "classique" du cinéma fantastique et une énorme déception par rapport à mes attentes. Je vais me faire descendre mais The Thing c'est un peu comme tout ce que j'ai pu voir de Carpenter : du cinéma de genre limité, du gros bis qui tâche.. ( excepté New York 1997 que j'apprécie).
Alors oui c'est pas trop mal fait par moment, avec une tension "glaciale" de station scientifique du bout du monde et de menace mortelle et étrange (brrrr...). Y a des passages assez flippants d'autant plus que les décors ont pas trop mal vieilli, avec des morts qui s'enchaînent inéluctablement, ce qui rend l'angoisse plus forte car on sent qu'il n'y aura aucun échappatoire. Mais bon tout ça est bien trop balisé pour vraiment passionner.
Mais le film, malgré ses quelques qualités (musique de Morricone, casting de trognes, ..) a néanmoins des défauts rédhibitoires. D'entrée le côté old school du générique fait sourire entre la soucoupe volante from outer space et les lettres de feu qui apparaissent dans un bruitage super kitsch. Ça annonce clairement la couleur de la série B et donc ça s'annonce mal, très mal.
Le 1er tiers du film est pas trop mal foutu avec des interrogations sur le pourquoi de l'attaque des Norvégiens et l'exploration de leur base (meilleure scène) et l'apparition des premières choses bizarres avec un corps étrange calciné. Ensuite viendra la scène avec la cage des chiens et là c'est l'horreur craspouette qui commence à arrivée (dont on ne sortira plus). On attaque la partie dégueu du film et là dessus rien à dire le crado est servi avec des FX qui pour l'époque ont pu faire flipper, mais qui comparés à Alien par exemple, font désormais sourire.
Et c'est donc là aussi que les problèmes commencent car le film se met sérieusement à patiner avec son jeu de l'entité terrifiante qui se camoufle en humain. Manque d'inspiration? Humour décalé? Nihilisme. Quoi qu'il en soit Carpenter n'explique rien et se contente de tirer des ficelles bien grosses. Tout le monde se met forcément à avoir des gueules patibulaires et à agir de façon étrange, genre je suis un monstre... On retrouve les affaires de Mac Ready tailladées, genre c'est lui le monstre.. Bref ça sème le trouble à base d’esbroufe, c'est tout nase, à réserver à un public ado qui lève la tête de temps en temps entre 2 saladiers de popcorn.
Tout est plus ou moins dû au hasard, avec un monstre qui va faire plus ou moins ce qu'il veut entre ses différentes apparitions récurrentes dégueulasses (rhooo la tête avec les papattes et les cornes d'escargot, c'est nase), du grand guignol quoi. D'autant plus que l'explication scientifique des phénomènes est expédiée, préférant se concentrer sur les projections de fluide façon pistolet à eau et les monstruosités bien hideuses à la Lovecraft de supermarché.
On est donc malheureusement à des kilomètres de l'angoisse haut de gamme et juste dans l'horreur gore assez ridicule, genre qui n'est pas du tout ma tasse de thé et qui a tendance à me faire sourire... Ou mieux m'endormir...
Enfin on finira en apothéose avec Kurt qui fait des roulé-boulés dans la neige pour éviter les tentacules du monstre et de la phrase choc comme on n'en fait heureusement plus déclamée patiemment avant de lâcher de la grosse dynamite pour tout faire péter... Enfin la conclusion plutôt nihiliste arrive et se fera à la bouteille de whisky (étonnamment rescapée du feu d'artifice final) ... T'as raison Kurt autant se bourrer la gueule.
Alors même si je reconnais quand même une relative maîtrise du dégueu et une réalisation générale immersive, le côté classique et répétitif de l'action, l'absence d'un vrai design graphique impressionnant, un côté cheap et des manques de finesse assez récurrents, que ce soit dans le scénario ou le déroulement, tout ça ne me fait franchement pas crier au chef d’œuvre, mais plutôt au nanar.
Car on est très loin pour moi, à tous les niveaux, des sommets créatifs atteints par Ridley Scott, 3 ans avant. Et c'est d'autant plus scandaleux que Carpenter plagie Alien allégrement, et que son film se la joue sérieux, alors qu'on croirait presque à une version suédée. Une bien pâle copie donc et une note sanction pour un film qui ne mérite en rien son statut culte.