Qui a Peur de Virgina Woolf ? de Mike Nichols
Au départ lorsqu’on voit Elizabeth Taylor en mettre plein la figure à Richard Burton on se dit qu’ils en font trop, en rajoutant des tonnes, la sensation d’avoir sous les yeux des Noces Rebelles théâtralisé deux mélodrames sur un couple qui se déchire ayant en commun une scène de dispute très semblable sur un parking au bord de la route, là s’arrête la comparaison. Virginia Wolf malgré un départ poussif va prendre par surprise en invitant un second couple au départ retissant qui va petit à petit délivrer ses propres secrets.
Toute l’originalité du film est ce couple star mené à la baguette par une Elizabeth Taylor époustouflante en femme hystérique et Richard Burton passif à actif aux répliques sanglantes, le couple va se battre dans un véritable jeu de rôle sadique s’amusant à s’abaisser, à se faire peur, à se faire mal, à se mettre en pièce tout en emportant ce jeune couple à priori innocent dans cette déferlante de règlement de comptes, une cruauté qui amène son lot de scènes cocasses emporté par l’abus d’alcool.
Virginia Wolf oscille entre le tragique et le comique avec quelques scènes mémorables comme le coup du fusil, la balançoire, le passage en discothèque, le quatuor délivre une interprétation bluffante, leur jeu va bien plus loin qu’on ne le pense lorsque Burton laisse sa place au petit jeune pour résonner avec le début du film. La qualité du scénario permet de tenir 2h sans jamais se répéter même si il y a des baisses de régime ne révélant jamais si tout ce trauma est réel ou pure invention. La réalisation est plus fonctionnelle limité par le matériel d’origine théâtral même si Nichols offre des changements d’angles intéressant pour dynamiser les dialogues acerbes il n’évite pas quelques excès.
8/10