DARKNESS - Jaume Balaguero (2002)
Trois ans après s'être fait remarquer avec son premier film "La Secte sans Nom", Jaume Balaguero va imposer son style avec Darkness, un récit fantastique où l'on suit une famille nouvellement installée en Espagne et dont la maison cache bien des secrets.
Un récit classique de maison hantée mais dont le traitement apporte une certaine fraicheur au genre, notamment dans son utilisation de l'obscurité comme personnage à part entière et élément principal de la tension qui règne dans le film.
A ce titre, une scène absolument exemplaire montre l'obscurité se "jeter" sur un des personnages dans un couloir, les lumières s'éteignant au fur et à mesure de son passage.
La construction du personnage du père est également un point fort, puisqu'on nous fait croire pendant une bonne partie du film qu'il est la cause des phénomènes inquiétants, alors que la réalité est bien différente.
Citant ouvertement "Shining" ou même le jeu vidéo "Silent Hill", Balaguero maintient le spectateur en haleine avec un suspense qui ne trouvera sa résolution que dans les dernières minutes du métrage, usant d'effets de mise en scène et de montage très efficaces.
C'est d'ailleurs une récurrence du cinéma de Balaguero, où la forme prime souvent sur le fond, et où le sens est davantage véhiculé par l'image que par le récit, assez peu développé. Le tout sublimé par la photographie de Xavi Gimenez (également directeur photo sur "La Secte sans Nom" et "Fragile").
Le casting n'est pas en reste puisqu'on retrouve la mimi Anna Paquin (qui malheureusement a un jeu assez limité), Lena Olin, Iain Glen (qui se la joue Jack Nicholson) ou encore Giancarlo Giannini ("Hannibal", "Man on Fire").
En deux films, Balaguero a su s'imposer dans la vague de nouveaux réalisateurs du cinéma fantastique espagnol, en utilisant des thématiques fortes où les enfants ont une place prépondérante et une imagerie sous influence mais très maitrisée.
Des qualités qu'on retrouvera trois ans plus tard dans l'excellent Fragile !
7,5/10