[alinoé] Mes Critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar angel.heart » Sam 07 Jan 2012, 17:34

Moi je mets rarement moins de 7.
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar Scalp » Sam 07 Jan 2012, 17:35

T'es trop gentil, ça te perdra :mrgreen:
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar alinoe » Sam 07 Jan 2012, 17:42

Je note que j'ai commencé par le pire et que ça ne peut donc que s'améliorer.
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Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres - 5/10

Messagepar alinoe » Dim 08 Jan 2012, 14:03

Sherlock Holmes 2 -
Jeu d'ombres

Réalisé par Guy Ritchie
Avec Robert Downey Jr, Jude Law, Noomi Rapace, Jared Harris, Rachel McAdams, Kelly Reilly, Stephen Fry, Paul Anderson

Aventure, USA, 2h09- 2012

5/10

Résumé : Seul Sherlock Holmes voit dans la succession d’évènements dramatiques qui s’abattent sur l’Europe et le monde, la même volonté maléfique de semer la destruction…

J’aime bien le premier Sherlock Holmes de Guy Ritchie. Voilà un film qui a le mérite de proposer une reconstitution soignée de l’époque victorienne et de nous offrir une variation rajeunie et « glamour » du célèbre duo de Baker Street. L’alchimie fonctionne à merveille entre Robert Downey Jr. et Jude Law. Par ailleurs, ce Sherlock Holmes là n’est somme toute pas très éloigné dans son excentricité et son comportement des « canons » de son homologue littéraire (en constante représentation, intelligent et égoïste, sportif…). Pour l’apprécier, il faut évidemment savoir faire abstraction d’effets de style énervant de la réalisation et du côté trop Jackie Chan de Holmes.

Dans ce deuxième épisode, si la reconstitution de l’ère victorienne est toujours de grande qualité et l’alchimie entre les deux personnages principaux est aussi toujours au rendez-vous, l’histoire repose malheureusement sur un scénario plus que confus sans véritable direction avec comme seul prétexte de nous promener à travers l’Europe, dans quelques uns des lieux « mythiques » des aventures du célèbre détective de Baker Street. En fait, ce deuxième opus de Sherlock Holmes s’appuie bien plus sur une succession de scènes très vaguement reliées entre elles, que sur une véritable intrigue. Du coup les effets de ralentis qui étaient déjà fort agaçant dans le premier opus et qui sont malheureusement multipliés dans ce deuxième épisode, ajoutent encore au côté brouillon et illisible du film. Toute la première partie se résume à un déluge d’explosions, de poursuites, de cascades en train, de cavalcades ou de fusillades qui accroissent encore un peu plus la confusion ambiante et dont le seul objectif est probablement de meubler la première heure du métrage. J’ai bien compris que le chaos qui règne dans le film est une allégorie de celui qui règne alors en Europe, mais il était inutile d’appuyer aussi maladroitement le propos. La seconde partie relève heureusement le niveau, nous proposant un captivant jeu d’échec, un véritable duel d’esprit et de stratégie entre Holmes et le professeur Moriarty. Une seconde partie assurément très « holmésienne » qui conduit le spectateur jusqu’aux « légendaires » chutes de Reichenbach. Ce sont ses multiples gimmicks et références aux différentes affaires étudiées par Sherlock Holmes qui encre ce film dans l’holmésologie et le sauve du naufrage. En somme, Ritchie peut dire merci aux scénaristes qui connaissent tout du « petit Holmes illustré ».

Même si j’apprécie beaucoup Robert Downey Jr., son cabotinage atteint cette fois un point de non retour parfois insupportable. Cette autodérision constante conduit par moment le film dans des abîmes de loufoquerie malvenus (costume d’invisibilité, chevauchée…). Côté casting, le rôle de Kelly Reilly est toujours aussi anecdotique et sans intérêt. Rachel McAdams fait un passage éclair dans le rôle d’Irene Adler. Noomi Rapace interprète une Simza Heron sans saveur. On ne peut pas dire que les actrices soient vraiment à la fête tant leurs rôles respectifs sont peu développés, probablement pour souligner le côté misogyne de l’univers de Sherlock Holmes. Passons sur la prestation horripilante de Stephen Fry dans le rôle de Mycroft Holmes qui trahit complètement l’esprit du personnage, pour s’attarder sur la magistrale prestation de Jared Harris qui campe une des meilleures adaptations du professeur James Moriarty au cinéma. Harris se fond littéralement dans le personnage imaginé par Conan Doyle : ce mathématicien et criminel de génie.

Une aventure médiocre engloutie dans l’ imbroglio de son scénario, trop portée sur l’action et l’humour qui se rattrape dans sa deuxième heure, pour délivrer un passionnant jeu du chat et de la souris entre l’illustre détective et le Napoléon du crime. A réserver aux aficionados de l’œuvre de Conan Doyle.
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Messagepar Eikichi Onizuka » Dim 08 Jan 2012, 14:26

Je suis comme toi, j'avais aimé le 1 mais là en voyant la BA du 2, je me suis dis c'est pas pour moi. Tu confirmes mes craintes, surtout avec les ralentis qui ont l'air super lourd et l'humour qui me paraissait trop présent.
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13ème Guerrier (Le) - 10/10

Messagepar alinoe » Jeu 12 Jan 2012, 13:45

Le 13ème guerrier

Réalisé par John McTiernan
Avec Antonio Banderas, Omar Sharif, Vladimir Kulich, Dennis Storhoi, Tony Curran, Daniel Southern, Neil Maffin, John DeSantis

Thriller épique, USA, 1h42- 1999

10/10


Résumé : Contraint à l'exil par le calife de Bagdad, pour avoir séduit la femme d'un autre, Ahmed Ibn Fahdlan est envoyé comme ambassadeur en Asie mineure. A la suite, d’une prophétie qui le désigne comme le "13ème Guerrier", il se joint à un groupe de Vikings qui se sont réunis pour porter secours au seigneur Rothgar, dont le village est régulièrement attaqué par une horde de démons….

Je ne sais pas ce qu’aurait vraiment du être le 13ème Guerrier sans la querelle entre les producteurs et le réalisateur et peu m’importe, car dans sa version actuelle, ce film est un thriller médiéval nimbé d’un zest de fantastique absolument passionnant. Il nous plonge au cœur d’un Moyen-Âge empli de barbarie, de légendes et de superstitions, mais aussi de voyages et de rencontres mutuellement enrichissantes entre les peuples.

Il nous propose une incursion fascinante dans la culture et les rites vikings sans le sempiternel cliché sur les pillages. Ainsi, dès l’introduction, les vikings sont présentés comme des guerriers-marchands qui commercent avec l’Asie. Le rituel des funérailles du chef de clan auquel assiste le spectateur est notamment raconté dans « Voyage chez les Bulgares de la Volga » par Ibn Fadlân. La fabuleuse et mémorable scène du dragon de feu qui serpente dans la brume est une allégorie du Serpent-Monde, Jörmungand. La tribu cannibale des Wendols est en quelque sorte une réinterprétation du culte primitif de la fertilité voué à une déesse mère venue de la préhistoire associé à la légende du monstre Grendel qui dévorait chaque nuit les guerriers de Hrothgar, roi du Danemark. La prophétie du 13ème guerrier rappelle que la divination par les runes était au cœur des croyances vikings et que le nombre 13 était un symbole de chance dans la tradition nordique. En somme, un travail méticuleux de recherches historiques sur les costumes, les croyances, les coutumes et les moeurs vikings qui confère indéniablement au film, une identité culturelle. Le 13ème guerrier est parsemé de références subtiles qui nous immergent complètement dans la mythologie et la culture des peuples nordiques.


Mais bien au-delà de ce voyage à travers l’apprentissage d’une culture, John McTiernan nous convie à découvrir un thriller épique et violent esthétiquement sublime, à l’atmosphère hypnotique et envoutante magnifiée par les décors sauvages de contrées étranges et brumeuses. Le choix audacieux d’une photographie naturelle à base de torches et de bougies, pour les décors nocturnes et intérieurs confère à l’œuvre une subtile aura fantastique qui contribue à instaurer un climax oppressant et à distiller inexorablement un sentiment de claustrophobie (scène dans les grottes). Cette photographie tant décriée par certains est indubitablement pour moi, un atout majeur, aussi bien dans sa manière de sublimer des plans virevoltants au dessus d’immenses paysages forestiers qui enivrent le spectateur, que de retranscrire le lyrisme et le souffle épique d’affrontements emplis de fureur et de violence.
Le 13ème guerrier est assurément une épopée grandiose et brutale. Palpable la tension qui submerge chaque homme lors du premier combat contre un assaillant mi-homme, mi-ours qui surgit et s’évanouit dans l’obscurité. Inoubliable, cet assaut féroce et sanguinaire où la rage de la survie se ressent dans chaque coup porté et qui débute sur la vision sublime d’un serpent de feu qui progresse au cœur de volutes de brouillard et s’achève sur un prince de l’Orient mué en berserk.
Fascinante et étouffante cette plongée au cœur des boyaux de la Terre, dans l’antre des mangeurs de morts et de leur Mère. Saisissant et émouvant, ce poème scandinave récité d’une seule voix par ces frères d’armes, à l’aube d’un dernier assaut décisif et profondément intense. Impressionnant, ce géant du Nord qui trône impassiblement le regard fixé vers ses ancêtres.


A la virtuosité de la mise en scène répond la perfection d’un casting charismatique, des premiers rôles au dernier des figurants. Certainement l’un des plus beaux rôles d’Antonio Banderas que celui d’Ahmed Ibn Fahdlan, ce prince raffiné qui par la force du destin emprunte la voie du guerrier et se révèle un homme plein de bravoure et de courage. J’aime énormément ce passage ou simplement par l’observation et la perception des sons et des intonations, il apprend chaque soir le norrois (langue des vikings). Une ellipse narrative tout en subtilité qui illustre toute sa sagacité et ses compétences d’ambassadeur. Car le 13ème guerrier est aussi l’histoire d’une rencontre entre des hommes de deux mondes et deux cultures que tout semble opposer mais qui gagnent en connaissance et en sagesse de ce bout de chemin parcouru ensemble. J’aime beaucoup cet échange à propos de l’écriture entre Ahmed et Buliwyf, témoin d’une manière différente de concevoir son usage. Pour le prince de l’Orient, elle est l’instrument par excellence du savoir et de la connaissance, pour le chef viking, elle est le support qui permettra à ses exploits de traverser le temps et de rester dans la mémoire collective. Vladimir Kulich, Tony Curran, Dennis Storhoi et Daniel Southern sont prodigieux dans leurs rôles respectifs. Ils incarnent avec intensité, sobriété et justesse ces vikings, tout à la fois proches et éloignés de l’image d’Epinal forgée par le christianisme. Guerriers redoutables mais pas pillards assoiffés de sang ; impulsifs mais pas sans tactique et réflexion, braves mais pas sans peur… Chacun des 12 guerriers est présenté rapidement et même si l’intrigue s’attarde plus précisément sur quelque uns d’entre eux, tous ont leur identité propre et réussissent à exister à l’écran. Quant à l’actrice qui incarne la Mère des Wendols, Clare Lapinskie, elle n’apparaît que quelques instants mais irradie l’écran de l’intensité de son regard, expression même de la puissance sauvage des forces chtoniennes.

Elles sont rares les adaptations cinématographiques que je préfère au roman dont elles sont issues, Le 13ème guerrier de McTiernan réussit cet exploit. Le roman de Michael Crichton était un documentaire passionnant, le film est une œuvre captivante, immersive et viscérale.


Laissez-vous subjuguer par la beauté glaciale des immensités nordiques dénuées de soleil. Laissez-vous hypnotiser par la composition de Jerry Goldsmith parcourue de l’esprit de l’aventure. Laissez-vous emporter par la fureur des affrontements et vivez pleinement l’épopée de ces 13 guerriers dont les exploits résonnent jusqu’aux portes du Valhalla.
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar elpingos » Jeu 12 Jan 2012, 13:49

Jamais vu çui là.. Ta critique donne bien envie... :)
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar Val » Jeu 12 Jan 2012, 13:50

Il y a encore du niveau là, sacrée critique :super:
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar Alegas » Jeu 12 Jan 2012, 14:03

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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar Killbush » Jeu 12 Jan 2012, 18:26

:love:
Toujours très bien écrite et enrichissante (j'ai appris plein de trucs grâce à ton premier paragraphe), j'aimerais bien que ma femme ait les mêmes gouts que toi :mrgreen:
Starting to see pictures, ain't ya?
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar Kakemono » Jeu 12 Jan 2012, 21:56

Ca me motive a prendre le BR très rapidement, merci de ta belle plume. :super:
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar osorojo » Jeu 12 Jan 2012, 22:11

Idem, je crois que je vais craquer pour le BR. Une jolie critique, qui me motive à redonner une chance à un film qui ne m'a pourtant laissé qu'un souvenir amer, d'autant plus que je suis habituellement Client de papa McClane :)
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar alinoe » Jeu 12 Jan 2012, 22:13

Merci à tous pour les compliments et à Alegas pour le Approved.
Le BR vaut vraiment le rachat par rapport à l'édition DVD.
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar dagokhiouma » Jeu 12 Jan 2012, 22:57

:bravo:
Les hommes livrent leur âme, comme les femmes leur corps, par zones successives et bien défendues.
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Jeu 12 Jan 2012, 23:03

Encore un film de plus qui me donne envie de me mettre au BR :wink: !
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