Zatoichi contre le sabreur manchot |
Réalisé par Kimiyoshi Yasuda Avec Shintaro Katsu, Jimmy Wang Yu, Michie Terada
Chambara, Japon &t HK, 1h34- 1971 |
4,5/10 |
Résumé : Une procession officielle tourne au carnage lorsque les gardes de l’escorte tentent de tuer un jeune garçon chinois. Wang Kang, un bretteur manchot porte secours à l’enfant et décime les gardes. L’enfant en fuite est recueilli par Zatoïchi qui croise la route de Wang poursuivis par les hommes du gouverneur qui l’accuse du massacre. Wang se méfie de tous, y compris du masseur aveugle dont il ne comprend pas la langue.
Ma première incursion dans la saga Zatoichi est une véritable déception. J’avais tout particulièrement choisi ce film en raison de la présence de Jimmy Wang Yu au générique dans son plus célèbre rôle, pour assurer une transition en terrain connu du Wu Xia Pian de la Shaw Brothers que je connais bien, au Chambara de la Daiei que je découvrais. Je ne sais pas si le film est emblématique des autres opus de la légende de Zatoichi, mais je me suis parfois ennuyée au cours de cette intrigue nonchalante et peu rythmée, que j’ai trouvé absolument interminable.
Certes, les décors, les costumes, l'ambiance et la photographie sont réussis. Mais j’attendais surtout une rencontre mutuellement enrichissante entre deux cultures, deux redoutables sabreurs et deux univers le
Chambara et le
Wu Xia Pian. En place et lieu, il faut se contenter d’un message de tolérance entre les deux peuples. C’est d’ailleurs la seule vraie bonne surprise du film. Pas de discours anti chinois ou anti japonais, coproduction oblige ! Le seul intérêt du film est donc cette utilisation de la barrière de la langue qui mène à de nombreux malentendus, comme ressort essentiel de l’histoire. A l’exception du final et de quelques trop rares scènes, ces deux figurent légendaires semblent traverser le même film sans réellement se rencontrer. Le masseur aveugle et le sabreur manchot ne font que se croiser furtivement jusqu’au point d’orgue qui retombe comme un soufflé, d’un duel final qui manque d’ambition et d’intensité.
Pour illustrer le côté aérien des chorégraphies du
Wu Xia Pian de Hong Kong, le personnage de Wang Kang saute comme un cabri dans des arbres, au dessus de ses adversaires ou sur un toit, c’est totalement ridicule ! L’utilisation des câbles et du trampoline était plus harmonieuse et judicieuse dans
Un seul bras les tua tous. Par ailleurs, les combats manquent de dimension épique et parfois de lisibilité. La faute au choix d’un cadrage, dans lequel bien souvent, on ne voit pas l’intégralité de l’action et des mouvements de combats. J
immy Wang Yu ne semble que l’ombre du personnage qui l’a popularisé. Reste quelques geysers sanglants qui rappellent la
trilogie du sabreur manchot. J’ai plus apprécié le style rapide, brutal et direct d’Ichi. La scène avec le piège des charrettes est certainement la plus palpitante et intéressante du film. La scène des tonneaux est également pas mal.
En revanche je n’accroche pas aux mimiques du visage, ainsi qu’à la gestuelle de
Shintaro Katsu dans son rôle d’aveugle. Il y a dans son interprétation une certaine exagération des grimaces, des mouvements et de pantomime qui m’agace ! Je n’ai pas non plus apprécié les différents passages avec le trio de faire-valoir comiques à base d’humour prout-prout, sortes de digressions inutiles dans un film qui semble déjà bien trop long et qui ne dure pourtant qu’1h34 minutes !
Une première approche de la Légende de Zatoichi qui sonne comme une déconvenue. Cependant, je ne m’arrêterai pas sur cet opus dispensable pour juger de la qualité des autres films de la saga. Je sais bien que j’aurais du commencer par le début, mais je n’ai que le coffret volume 3.