Le Stratège |
Réalisé par Bennett Miller |
6/10 |
Synopsis
Alors que la saison 2002 se profile, Billy Beane, le manager général des Oakland Athletics, est confronté à une situation difficile : sa petite équipe a encore perdu ses meilleurs joueurs, attirés par les grands clubs et leurs gros salaires. Bien décidé à gagner malgré tout, il cherche des solutions qui ne coûtent rien et auxquelles personne n’aurait pensé avant… Il va s’appuyer sur des théories statistiques et engager Peter Brand, un économiste amateur de chiffres issu de Yale. Ensemble, contre tous les principes, ils reconsidèrent la valeur de chaque joueur sur la base des statistiques et réunissent une brochette de laissés-pour-compte oubliés par l’establishment du baseball. Trop bizarres, trop vieux, blessés ou posant trop de problèmes, tous ces joueurs ont en commun des capacités sous-évaluées. Avec leurs méthodes et leur équipe de bras cassés, Beane et Brand s’attirent les moqueries et l’hostilité de la vieille garde, des médias et des fans, jusqu’à ce que les premiers résultats tombent… Sans le savoir, Beane est en train de révolutionner toute la pratique d’un des sports les plus populaires du monde.
Critique
Pour une fois je trouve que le titre original "Moneyball" et le titre français "le stratège", même s'ils ne signifient pas la même chose résument assez bien film qui n' a rien à voir avec un film sportif classique qui ne sont pas ma tasse de thé en général, mais qui mettent en évidence la bravoure, le courage et l'endurance des joueurs avec parfois un coté cul-cul la praline et de bons sentiments.
Ici, on assiste plus au coté coulisses du baseball avec un manager Brad Pitt qui va révolutionner la façon de diriger une équipe en se basant sur les statistiques des joueurs pour former la meilleure équipe possible avec un budget limité.
Et oui, au lieu de prendre des superstars qui remplissent les stades mais qui n'ont pas que des qualités et qui plombent le budget du club, Billy Beane décide d'engager un analyste (Jonah Hill) qui a su trouver les points forts de joueurs de seconde zone (mais qui ne coutent pas les yeux de la tête) à travers les statistiques. Grace à ces études approfondies du profil des joueurs, Beane arrive au fil du temps à recruter des joueurs has been mais à joueur de leurs meilleurs atouts.
Le scénario basé sur une histoire vraie et mettant en exergue l'intelligence à la fois du manager mais aussi de l’analyste. Le long métrage ne fait que prouver que leur aventure n'a pas été facile et semée d'embuches, mais se révèle payante. La réalisation se focalise beaucoup sur le personnage de Brad Pitt au centre de l'intrigue, avec une mise en évidence de son caractère atypique et aussi sur sa vie de famille.
Brad Pitt est assez juste dans son jeu et incarne un homme assez discret, un homme de l'ombre qui fait surtout marcher ses méninges et reste assez distant vis à vis du terrain.
Un directeur qui impose ses choix stratégiques, mais qui une fois le match démarré laissent les choses se faire et souhaite n'assister à aucun match et recevoir le minimum d' informations au cours du match. Un homme assez singulier et solitaire superstitieux, très cérébral qui ne veut pas s'impliquer dans le coté humain du jeu et reste professionnel et froid, même quand il doit virer un joueur.
Ce personnage est facilement critiquable et demeure peu sympathique, dénué d'émotions sauf envers sa fille avec une belle image de fin qui nous dévoile la vraie nature de Billy, dommage que cet aspect du bonhomme ne soit qu’anecdotique.
Billy ne voit dans le baseball aucune aventure humaine mais du business Expédiant et enchainant ses échanges et achats de joueurs entre club comme de simples pions en ayant toujours une idée derrière la tète.
Célà donne un coté assez moderne à ce sport avec une déshumanisation d'un simple jeu qui se transforme en usine à fric, l'aspect équipe soudée et joie partagée joueurs spectateur est inexistante.
Film assez déstabilisant plutôt froid mais intelligent tout comme Beane.
Mais, moi qui n'aime pas beaucoup le sport, je déteste encore plus le coté machine à fric et commercial sous jasent alors que le coté performance humaine est en second plan.
En revanche, on notera une scène qui se détache du reste de l'intrigue quand Peter Brand (Jonah Hill) montre des images d'un match au manager pour lui démontrer que les statistiques peuvent se tromper parfois et que tout es possible au baseball, une belle leçon qui montre la magie du sport où rien n'est joué d'avance, hélas ce coté là est tout juste évoqué pour contrebalancer les idées de Beane.
Les acteurs sont dans l'ensemble crédibles.
Un Brad Pitt vieillissant au visage creusé empli de tristesse et de réflexions la plupart du temps, très renfermé sur lui même mais qui entre en transe quand un coup de génie lui vient. Pour moi, performance pas extraordinaire non plus.
Jonah Hill est un analyste au physique assez disgracieux, mais tout droit sorti de Yale, il a des neurones qui marchent plutôt bien et est de très bon conseil. Un rôle inhabituel pour l'acteur, mais idem je ne trouve rien de spécial à son jeu.
Philip Seymour Hoffman est le coach. Crane rasé et bedonnant. Un rôle vraiment pas sa hauteur et n'importe quel acteur de seconde zone aurait fait l'affaire car sans intérêt.
Le film prend le contrepied des thèmes classiques comme l'adversité, surpasser ses limites, l'esprit d'équipe.
Le rythme est assez lent avec quelques longueurs inutiles, mais très réaliste.
Pour ma part, je n'ai pas trop accroché à l'histoire car ce n'est pas mon sujet de prédilection et le film est un peu trop linéaire et se résume à une histoire de pognon et statistiques délaissant le coté passion du sport.
Ce qui aurait été intéressant de savoir c'est si les dirigeants de club actuels se basent sur la stratégie de Beane purement rationnelle ou est-ce qu'ils continuent à engager des têtes d'affiche en perte de vitesse pour remplir les stades et vendre du merchandising.