Je viens de finir la saison 1 de Homeland, et autant dire que j'ai été totalement conquis par cette nouvelle série.
Homeland, c'est un peu le pendant sérieux et crédible de 24, qui était arrivé sur nos écrans il y a 10 ans, au lendemain du 11 Septembre. C'est vraiment intéressant de voir comment les deux séries ont su capter l'ère du temps.
Il y a dix ans, l'Amérique avait trouvé en Jack Bauer un cow boy des temps modernes, incarnant le besoin de protection et de justice face à la menace étrangère, et parfois intérieure. La série faisait fi de toute analyse géopolitique sérieuse (à part montrer que les puissants de l'Amérique puisaient des intérêts dans les conflits avec le moyen orient, la série n'a rien su faire d'autre) pour se concentrer entièrement sur l'action et le suspense, pour mettre en scène le désir de vengeance. Certes, la série n'a jamais tenu de tels propos, mais ça se sentait. Plus encore maintenant que nous avons du recul... et Homeland.
Une série qui montre que 10 ans après, on parvient à prendre du recul. S'il y a bien une chose appréciable dans Homeland, c'est l'absence de manichéisme. Et ça se sent dans les commentaires précédents, où vous êtes plusieurs, comme moi, à avoir été frustré par la scène du bunker dans le final.
GROS SPOIL !Le rythme est bien plus posé, la série n'est pas à la recherche permanente du cliffhanger de la mort, et n'hésite pas à conclure certains épisodes sans événement marquant, sans twist. Et ça fait un bien fou. Mais Homeland n'oublie pas de ménager son suspense, tranquillement, pour livrer quelques épisodes vraiment tendus du string (les épisodes 5, 6, 10, et le final).
Les personnages sont bien développés, ambigus. D'ailleurs, au terme de cette saison, je ne sais toujours pas si je dois faire confiance à certains personnages
Certes, il y a des défauts : quelques facilités scénaristiques par ci par là, les révélations de l'épisode 9 qui peuvent paraitre un peu simplistes et consensuelles, le couple de terroristes traqués qui rappelle certains tics scénaristiques de 24 qu'on ne peut plus supporter. Mais globalement, c'est du solide, c'est bien écrit, c'est intelligent.
Vivement Dimanche pour le début de la saison 2 !