[Pathfinder] Mes critiques en 2011

[Dunandan]

La planète des singes, les origines 6.5/10

Bien qu'étant un fan hardcore de la saga simiesque (Burton exclu, ça tombe sous le sens), je n'attendais pas grand chose de ce nouveau volet. Surtout qu'au vu de son pitch, il allait se frotter plein fer au 4eme volet de Jack Lee Thompson, de loin le plus violent et le plus noir.

Malgré quelques imperfections (blockbuster oblige), cette préquelle est une véritable surprise. Tout d'abord, la pari technologique est hautement relevé avec l'apport de CGI toujours plus bluffantes. L'ère John Chambers n'aura jamais paru aussi obsolète. Sur le fond, le travail est également de qualité avec une approche extrèmement intelligente de la révolte des singes. Le réalisateur préfère donc prendre son temps plutot que céder aux sirènes du tout spectaculaire. Le film est d'une durée assez courte et ne propose finalement qu'une grosse scène (celle du pont) sans jamais se montrer pénible dans son déroulement. On suit donc le lent processus de Caesar qui le mènera au statut de leader de la révolution simiesque. Il s'agit d'ailleurs de la partie la plus intéressante, la faute à des personnages globalement absents. On pourrait clairement se passer de James Franco et du reste, dont les compositions diverses oscillent entre le médiocre et le transparent.

Dans le sillage de l'extraordinaire King Kong de Peter Jackson, le film franchit un palier supplémentaire en terme de réalisme et fait de ses singes les véritables stars. L'empathie est totale et les nombreux sous textes font de cet opus l'un des dignes représentant d'une saga qui aura toujours su jongler entre le spectaculaire et le politique. C'est la grande force de chaque film que d'avoir abordé des thématiques riches par la lorgnette de la science fiction (tout ce qu'a raté Tim Burton en somme!). Jamais donneur de leçon dans le discours, le film se borne à montrer un état de fait poussant une minorité à se soulever, quelque soit les moyens. Et c'est là que cette cuvée 2011 montre ses limites par rapport au film de Jack Lee Thompson. Ce dernier allait à fond dans la surenchère signifiant au passage qu'une vraie révolution se fait toujours dans le sang. Là, grosse production oblige, le film est relativement soft proposant une grosse séquence d'action pour satisfaire le spectateur lambda mais sans aucune autre alternative. Finalement les deux seules victimes du film seront les deux gros méchant, sauvant au passage la bonne morale ricaine. Sans tomber dans le gore qui tache, il aurait été judicieux d'aller un peu plus loin dans le concret surtout au vu des brimades infligées aux singes. Le final dans la foret n'a d'ailleurs pas du tout sa place et se révèle etre le vraie faute du gout du film.

Hormis cet écueil de taille, ce planète des singes origines se positionne correctement dans le haut du panier de la saga (décidément le 5eme et celui de Burton resteront toujours à la traine) avec un regard intelligent sur la montée en puissance de Caesar (j'adore vraiment la séquence du "No!!!"). Un peu plus de couilles dans le dénouement aurait été largement appréciable, la noirceur et le culot ayant été l'apanage de cette saga si riche.

[Moviewar]

L'élite de Brooklyn 5/10

Antoine Fuqua fait partie du giron des honnetes faiseurs d'Hollywood. A la tete d'une filmographie sans vagues, il se borne à shooter des films avec professionnalisme sans regarder plus loin que son cahier des charges. Avec ce Brooklyn's finest, l'occasion lui était donné de finalement sortir de son sentier balisé en donnant sa vision du polar choral. L'essai est en partie transformé avec ce qui s'apparente comme son film le plus abouti. Et pourtant ça partait sacrément mal avec cette très mauvaise séquence d'ouverture (acting et dialogues)ou une certaine confusion prédomine.

L'Elite de Brooklyn va donc suivre paisiblement, dans son premier tiers, trois flics aux trajectoires différentes mais unis par le meme boulot. Le manque de finesse est peut etre ce qui plombe le plus les efforts de Fuqua. Malgré l'envie d'apporter un angle nouveau au polar urbain, il se dégage une désagréable sensation de pathos dans la description des desseins de chaque personnage. Le casting n'aide pas vraiment avec un Richard Gere ayant bien du mal à nous faire croire à son role d'homme broyé par le métier et avec un Ethan Hawke en chien fou catho souvent très limite. Gere est toujours aussi glacial et inexpressif ne parvenant jamais à sortir son épingle du jeu. Il est comme tétanisé par un role enfin à substance. Seul Don Cheadle en flic borderline surnage avec un vrai jeu tout en retenu. Il y a aussi un plaisir certain de revoir Snipes, délesté du poids des productions bulgares.

Les choses vont s'accélérer avec le second acte, moment idéal pour accentuer la pression et resserer l'étau sur tout ce p'tit monde. Tous les personnages sont sur le point de basculer. Et meme si certaines destinées sont cousues de fil blanc, l'empathie grandissante pour les 3 personnages fait que l'on a, malgré tout, envie de voir comment tout cela va se terminer. Le final était forcément couru d'avance, la faute à un Fuqua trop droit dans ses bottes. Néanmoins, il s'agit de la meilleure partie du film, celle mettant à nus tous les personnages. L'un va se révéler comme jamais alors que les deux autres sombreront corps et ames. C'est le moment que choisit d'ailleurs Fuqua pour balancer ses meilleures scènes. L'infiltration de l'appartement des dealers, le sort réservé à Cheadle et la croisade finale de Gere. Tout est parfaitement géré (réalisation, tension, jeu d'acteurs) avec le professionnalisme imputable aux vrai bons yes man hollywoodien. Encore une fois, ça ne réinvente pas la roue mais c'est loin d'etre désagréable.

L'Elite de Brooklyn est au final très intéressant car mélant les codes du film choral (superbe séquence de nuit ou les 3 personnages se croisent) à ceux du polar tendu. Si les premiers sont plutot bien maitrisés, il aurait fallu prendre plus de risques concernant les seconds afin de transcender le genre. Ca reste quand meme le meilleur film du réalisateur aux cotés de Training day et de son sympathique King Arthur DC.

[Pathfinder]

L'enfer des zombis 7.5/10

Considéré par beaucoup comme l'un des sommets du réalisateur transalpin, l'Enfer des zombis est une approche atypique du mythe. Il est également la quintessence du style Fulci avec un équilibre admirable entre fulgurances gores et poésie macabre. Le rythme est lancinant tranchant avec les fleurons du genre et il faudra passer par une longue phase d'exposition pour retrouver les codes du cinéma Fulcien.

Ce qui saute au yeux d'emblée, c'est la beauté des images. Il s'agit peut etre du film le plus soigné du réalisateur tant les cadres sont léchés avec une gestion fantastique du cinémascope. Les plans de la baie de Manhattan, lors de l'introduction, sont stupéfiants. Il suffit juste d'un bateau à la dérive, d'une musique entetante pour que le mystère plane. Fulci s'amuse avec le spectateur alternant le suspense et poésie (génial, ce bateau tranchant avec la modernité des tours). La conclusion de cette ouverture sera dans la plus pure tradition du réalisateur. S'en suit l'enquete qui va mener les quatre protagonistes sur une ile mystérieuse, berceau d'étranges expériences. Mais avant d'en arriver là, le film tombe dans une certaine léthargie avec une grosse demi heure, pas désagréable mais pas bien emballante non plus ou l'on aura finalement peu d'horreur (pourtant ce que le chalan vient chercher en premier) et peu de dialogues intéressants. Du coup, nous sommes obligés de subir le jeu insipide des acteurs à défaut d'une vraie montée en puissance du mystère entourant cette ile.

Mais avant de lacher les chevaux, Fulci se prend au jeu de la coquinerie en filmant ses deux actrices, Olga Karlatos et son string magique et Auretta Gay, sous toutes les coutures. En bon De Palma, il se rince l'oeil, et nous avec, avec la scène de la douche et celle de la plongée sous marine. Mais se rendant vite compte qu'il braconne sur des terres inconnues, le réalisateur va revenir aux fondamentaux en faisant planer la menace zombienne sur ses deux bimbos. Pour l'une ce sera un zombie plongeur qui va rapidement se mesurer à un requin dans un ballet complètement atypique ou se mèlent rire, circonspection et poésie. Il faut dire que logistiquement parlant, la scène est assez dingue. Pour l'autre, la rencontre avec les zombis du coin se fait dans la douleur avec un embrochage oculaire du plus bel effet et filmé sous toutes les coutures. On retrouve bien là tout le sadisme du père Fulci n'épargnant donc rien à son casting. L'arrivée sur l'ile marque donc la vraie rupture de ton et le film se remet sur les rails du film d'horreur.

Les zombis sortent de terre et vont rapidement se montrer extrèmement belliqueux. Je passe évidemment sur tout le background du docteur car c'est loin d 'etre la partie intéressante. Comme toujours, la patte Fulci se voit à chaque plan avec ces zombis magnifiés dans leur retour à la vie. Malgré leurs aspects repoussants, il y a une certaine poésie de la mort et une volonté de rendre l'horreur autre que le simple déballement de tripailles. Le plan de l'arrivée de nuit des walkers est d'une beauté absolue. Le reste se montre finalement assez conventionnel avec le sempiternel assaut final que j'ai quand meme trouvé assez sage au vu des précédentes mises à mort. Bon, je pondère (nous sommes quand meme chez Fulci) et la mort reste bien crade avec des plans sacrément graphiques rendant hommage au boulot colossal de Gianetto de Rossi, véritable frère d'arme transalpin de Tom Savini.

Meme si le rythme du film peut paraitre bancal (en gros il faut attendre le dernier tiers pour voir du vrai Fulci), l'ambiance si particulière du film lui confère un statut à part. Meme bardé de gore à tous les étages, l'univers de Lucio Fulci entretient en permanence ce lien avec la beauté dans la mort. Surfant sur des thématiques ultra rebattues (le zombie, la maison hanté, les démons), il est toujours intéressant de se pencher sur son cas car nous serons sur d'y capter une approche totalement différente de la norme. Le mythe du zombis revue et corrigé par Fulci ne déroge pas à la règle avec cette célébration du macabre. Le magnifique plan final résume d'ailleurs bien, à lui tout seul, l'esprit du film. Noir, désespéré mais avec une pointe de poésie nous poussant à nous intéresser à ce qui nous mènera à notre perte.

[Pathfinder]

Allez à un jour de la fin de l'année, voici un petit bilan de mes visionnages (les vrais, pas la vague de copié collé de feu dvdrama)!

68 films matés

Les 5 meilleures séances de l'année:
1- Le 13ème guerrier 10/10
2- Straw dogs 9.5/10
3- The insider 9.5/10
4- The yards 9/10
5- Menace 2 society 8.5/10

Les meilleures redécouvertes de l'année:
1- Deep red 9/10
2- Maniac 8/10
3- Clerks 8/10
4- Le syndicat du crime 8/10
5- Haute tension 8/10
6- Basic 8/10
7- L'enfer des zombis 7.5/10
8- Bloody bird 7.5/10
9- La maison près du cimetiere 7/10
10- Lord of war 7/10
11- Halloween 2 (1981) 6.5/10

Les très bonnes découvertes de l'année:
1- Sucker punch 8/10
2- Undisputed 2 7/10
3- Fast five 7/10
4- The woman 7/10
5- Hanna 7/10
6- La planète des singes, les origines 6.5/10
7- Panic sur florida beach 6.5/10
8- L'agence 6.5/10
9- I spit on your grave 6/10
10- Hell driver 6/10

Les découvertes loupées de l'année:
1- Attack the block 5/10
2- Appaloosa 5/10
3- Priest 4/10
4- Conan 2011 3.5/10

Les grosses merdes de l'année:
1- Hors limites 1/10
2- Green lantern 1.5/10
3- Jurassic Park 3 3/10
4- Frozen 3/10
5- Sleepaway camp 3/10

Les plaisirs coupables de l'année:
1- Jurassic park 2 7.5/10
2- Robocop 2 7/10
3- Outlander 7/10
4- Mimic 6/10
5- Le combat des maitres 6/10
6- Freddy vs Jason 6/10
7- Transformers, dark side of the moon 6/10
8- Blood sport 5/10
9- Death race 2 5/10
10- Cabin fever 2 5/10
11- Demolition man 5/10
12- The cable guy 5/10
13- Cobra 5/10
14- The crazies 5/10
15- Critters 5/10
16- Ultime décision 5/10
17- La fiancée de chucky 5/10
18- Big boss 5/10
19- World invasion 5/10
20- Deep blue sea 4/10

Les films transparents et inoffensifs de l'année (sitot vus sitot oubliés):
1- Jurassic Park 6/10
2- US Marshalls 5.5/10
3- Altitude 5.5/10
4- Undisputed 3 5/10 Ca me fait chier de le voir ici! faut que je lui redonne une chance!
5- Machete 5/10
6- L'élite de Brooklyn 5/10
7- Les petits mouchoirs 4.5/10
8- Apollo 18 4/10
9- The thing 2011 3.5/10
10- Pirates des caraibes 3 3/10
11- Jonah Hex 3/10
12- Fright night 2011 3/10
13- Ghosts of mars 5/10

MORALITE: J'aime sacrément me faire de bons plaisirs coupables!

[angel.heart]

Roh l'autre hey, tes plaisirs coupables c'est même pas tous des vrai plaisirs coupables.

Un plaisir coupable c'est quand-même quand objectivement tu sais que le film et naze mais tu l'aimes quand-même pour X raisons ( présence de nichons, jets de sang, massacre de petits vieux... ).

Mais Le combat des maitres, la fiancée de Chucky, Mimic ou d'autres c'est quand-même des bons films donc refusés en tant que plaisirs coupables.

[Pathfinder]

Ouais ok peut etre la flemme d'aller un peu plus dans le détail, je te l'accorde!

[Heatmann]

je ne peut qu'approuved ton top 5 meilleur seance de l'annee , en effet la , c est du pur plaisir cine quoi

sympa ton bilan

[Pathfinder]

J'attend le tien!

[Heatmann]

ouai pourquoi pas , jferai ca a l'occasion

[alinoe]

Très sympa le concept du bilan
Je vais piquer l'idée pour faire le mien.

[Dunandan]

Allez hop, le dernier film de l'année! Le prochain sera celui du 01 janvier pour cuver!


Le syndicat du crime 8/10

Pièce fondatrice du style John Woo, ce premier volet de la saga des Syndicats du crime tient une place à part dans l'oeuvre du réalisateur hongkongais.

En effet, loin des délires visuels et de la folie ambiante d'A toute épreuve, The killer ou encore Une balle dans la tete, il est le film qui s'attache le plus à ses personnages. Encore à la recherche d'un vrai style, John Woo soigne son casting s'employant à les rendre toujours plus iconique (on ne compte plus les postures étudiées d'un Chow Yun Fat qui bouffe littéralement l'écran). L'histoire est tout ce qu'il y a de plus classique faisant la part belle aux thématiques si chères au réalisateur. En effet, l'amitié, la vraie la belle, se retrouve aux centre de toutes les grandes séquences du film. Meme si cela est asséné au marteau et au burin sans trop de finesse, il faut quand meme bien reconnaitre que ce Syndicat du crime est le film dont le fond reste le plus dense et le plus intense (avec Une balle dans la tete) de la filmographie de John Woo.

Un peu avare en action, ce n'est malheureusement pas avec ce premier volet que l'on peut décortiquer la science du maitre. Il faut se contenter de quelques balbutiements jalonnant quelques gunfights sympathiques, l'introduction et le final préfigurant les délires démentiels d'Hard Boiled. Si j'étais totalement sincère, je dirais meme que c'est la partie action qui m'a le plus déçu. Il est évident que le gunfight de Mark pour venger Ho est hautement recommandable. Long imper noir, guns dans chaque main, le style est reconnaissable entre mille meme s'il en est à ses tout débuts. J'ai plutot apprécié la descente aux enfers de Mark, véritable personnage central du film malgré le binome Ho-Kit. D'ailleurs, CYF se goinfre les scènes les plus marquantes (j'adore celle ou il nargue Shing en trinquant à sa gibole). Il est narquois et toujours sur le fil du rasoir. J'en viendrais presque à me dire s'il ne s'agit pas de sa meilleure prestation. A coté Ti lung, malgré son immense passif Shaw brotherien, arrive à peine à co-exister. Son role est pourtant magnifique et toutes ses scènes avec Mark, dont le final, sont vraiment bouleversantes. Ti Lung tranche formidablement bien avec les codes du gangster classique. C'est la première fois que je note un premier role aussi sensible, aussi à fleur de peau, dans l'imagerie classique du héros Wooien. Finalement, Leslie Cheung se retrouve relégué au dernier rang dans ce role, éclipsé, de cadet pris entre deux feux. Faut dire que son boulet de femme lui flingue toutes ses scènes. J'ai quand meme salement flippé lorsqu'elle arrive, la première fois, avec son humour gogol. Elle trouve meme le moyen de fusiller le caméo de Tsui Hark.

Hormis cela, le film est avant tout une célébration de l'amitié, de l'honneur et du respect dans la plus pure tradition. Les sentiments sont exacerbés et rien ne se fait dans la simplicité. L'ensemble est donc très borderline, toujours à la limite du ridicule et de la naiveté. Mais quand on connait la richesse des références de John Woo, il est impossible de ne pas adhérer à cet esprit chevaleresque ambiant. Le syndicat du crime est le premier vrai polar musclé de son réalisateur et un magistral coup de maitre meme si l'on pourra lui reprocher un style encore trop tendre, ampoulé et un vrai manque d'action. Cela dit, les fondements sont là, les acteurs sont excellents et l'imagerie du gangster chevaleresque explose à chaque plan, redéfinissant les codes du polar.

[Scalp]

[Pathfinder]

Yeah! On boucle l'année en beauté dis donc!

[Heatmann]

pfff trop longtemp que je l'ai pas revue , d'habitude je me remet juste la fin du 2

[Scalp]

Yeah! On boucle l'année en beauté dis donc!

bon t'as été un peu radin mais ton passage sur CYF te donne droit à cet approved