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La planète des singes, les origines 6.5/10
Bien qu'étant un fan hardcore de la saga simiesque (Burton exclu, ça tombe sous le sens), je n'attendais pas grand chose de ce nouveau volet. Surtout qu'au vu de son pitch, il allait se frotter plein fer au 4eme volet de Jack Lee Thompson, de loin le plus violent et le plus noir.
Malgré quelques imperfections (blockbuster oblige), cette préquelle est une véritable surprise. Tout d'abord, la pari technologique est hautement relevé avec l'apport de CGI toujours plus bluffantes. L'ère John Chambers n'aura jamais paru aussi obsolète. Sur le fond, le travail est également de qualité avec une approche extrèmement intelligente de la révolte des singes. Le réalisateur préfère donc prendre son temps plutot que céder aux sirènes du tout spectaculaire. Le film est d'une durée assez courte et ne propose finalement qu'une grosse scène (celle du pont) sans jamais se montrer pénible dans son déroulement. On suit donc le lent processus de Caesar qui le mènera au statut de leader de la révolution simiesque. Il s'agit d'ailleurs de la partie la plus intéressante, la faute à des personnages globalement absents. On pourrait clairement se passer de James Franco et du reste, dont les compositions diverses oscillent entre le médiocre et le transparent.
Dans le sillage de l'extraordinaire King Kong de Peter Jackson, le film franchit un palier supplémentaire en terme de réalisme et fait de ses singes les véritables stars. L'empathie est totale et les nombreux sous textes font de cet opus l'un des dignes représentant d'une saga qui aura toujours su jongler entre le spectaculaire et le politique. C'est la grande force de chaque film que d'avoir abordé des thématiques riches par la lorgnette de la science fiction (tout ce qu'a raté Tim Burton en somme!). Jamais donneur de leçon dans le discours, le film se borne à montrer un état de fait poussant une minorité à se soulever, quelque soit les moyens. Et c'est là que cette cuvée 2011 montre ses limites par rapport au film de Jack Lee Thompson. Ce dernier allait à fond dans la surenchère signifiant au passage qu'une vraie révolution se fait toujours dans le sang. Là, grosse production oblige, le film est relativement soft proposant une grosse séquence d'action pour satisfaire le spectateur lambda mais sans aucune autre alternative. Finalement les deux seules victimes du film seront les deux gros méchant, sauvant au passage la bonne morale ricaine. Sans tomber dans le gore qui tache, il aurait été judicieux d'aller un peu plus loin dans le concret surtout au vu des brimades infligées aux singes. Le final dans la foret n'a d'ailleurs pas du tout sa place et se révèle etre le vraie faute du gout du film.
Hormis cet écueil de taille, ce planète des singes origines se positionne correctement dans le haut du panier de la saga (décidément le 5eme et celui de Burton resteront toujours à la traine) avec un regard intelligent sur la montée en puissance de Caesar (j'adore vraiment la séquence du "No!!!"). Un peu plus de couilles dans le dénouement aurait été largement appréciable, la noirceur et le culot ayant été l'apanage de cette saga si riche.
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