IntroductionLa tension dramatique du
Retour du Roi est assez simple, et reflète bien l'esprit du SDA :
- D'abord, quelques lueurs d'espoir (Pippen et Merry festoyant au coin de la statue d'Orthanc rappellant les belles journées de fête de la Comté ; durant la quête de Sam et de Frodon, la couronne de fleurs illuminée par un furtif rayon de soleil couvrant la tête de la statue d'un roi préfigurant des temps meilleurs) ;
- Cet espoir ensuite de plus de plus en plus ténu (les rumeurs de la guerre grandissant ; la quête personnelle d'Aragorn l'écartant du gros de la troupe alliée ; Frodon livré à lui-même), parsemées de quelques discrètes éclaircies (la première victoire ; Gandalf qui dit à Pippen que la mort n'est qu'un autre chemin ; les nuages de Mordor qui ne voilent pas entièrement le ciel ; les fleurs de l'arbre blanc qui recommencent à fleurir alors que Denethor sombre dans la folie) ;
- Le temps qui suspends son cours avec l'épreuve décisive de Frodon et Gollum ;
- La libération finale, suivie du départ de ceux qui ont été liés à l'Anneau Unique, et des nouveaux piliers du Nouvel Age.
J'ai globalement apprécié
le Retour du Roi, mis à part quatre points sur lesquels je reviendrai : la « voix de Saroumane » ; « l'armée des morts » ; « la bouche de Sauron » ; la « chute de Denethor » (au moins, les points 1 et 3 ont le mérite d'apparaître dans la VL).
Première partie de la Version LongueIntroduction J'ai bien apprécié que le film commence par l'histoire de Gollum, bien que ne se trouvant pas à cet endroit dans le livre : elle montre non seulement le tragique destin des porteurs de l'Anneau, liés à lui de manière indéfectible, mais aussi préfigure le rôle providentiel et surprenant de Gollum dans le récit.
Saroumane & OrthancCet épisode ne remplit pas toutes ses promesses : où est passé le dialogue hautement psychologique entre Saroumane d'un côté, et Theoden et Gandalf de l'autre ? (ce semi-échec était déjà présent dans le Conseil d'Elrond, et durant le combat entre Gandalf et Langue de Serpent). En effet, le pouvoir du magicien félon repose avant tout sur son éloquence et sa capacité à duper ses ennemis : ce n'est pas pour rien s'il a choisi Langue de Serpent comme élève. Mais ici, ce duel est réduit à quelques joutes verbales qui ne restituent pas la profondeur de l'ultime intervention de Saroumane : ici nulle volonté de séduire, mais essaie simplement de réduire le rôle joué par Theoden au Gouffre de Helm. Ainsi, ce magicien aurait dû être plus convaincant, plus dangereux, et ne pas employer ainsi la force en lançant une boule de feu (« la violence physique est l'arme des faibles » dit le dicton). Ensuite, la raison essentielle de la venue de Gandalf n'était pas de tirer des informations de Saroumane, mais de lui accorder paix et miséricorde, que ce dernier refuse d'ailleurs. Enfin, la mort de Saroumane et celle de Langue de Serpent ne se trouvent pas à cet endroit dans le roman, et semblent exprimer la volonté des scénaristes de se passer de lui, afin de se concentrer exclusivement sur Sauron et son armée.
Cependant, si cette scène est relativement ratée du côté de Saroumane, elle l'est beaucoup moins du côté de Theoden, qui a au moins le mérite d'avoir exprimé sa rancoeur, justifiable en raison des victimes de son peuple, et d'avoir été frappé au vif par les paroles de Saroumane par rapport au rôle indigne – en tant que Roi - qu'il aurait joué au Gouffre du Helm.
Pour conclure la partie sur Saroumane, seule sa mort et celle de son élève sont littérairement infidèles au roman, mais le reste l'est tout à fait. Cependant l'Esprit de « La voix de Saroumane » est loin d'être bien restitué : je regrette surtout que ce dernier soit rendu inoffensif si rapidement, déséquilibrant ainsi les forces en oeuvre.
Arwen, l'épée reforgéeTout le passage sur Arwen est une invention de la part des scénaristes, pour maintenir le lien amoureux existant entre l'elfe et Aragorn à travers l'ensemble de la Trilogie. Dans les
Deux Tours, elle semblait avoir choisi de suivre les siens car il n'y avait nul espoir pour elle, mais seulement la mort. Or, elle a vu finalement qu'en donnant la vie, l'espoir est possible.
Dans le roman, l'épée a été reforgée bien avant, dès le départ de la Communauté des 9. Ici, le rôle de cette scène consiste à montrer qu'Aragorn doit enfin assumer son destin, d'autant plus que le sort d'Arwen est désormais rattaché au sien, puisque l'accroissement du pouvoir de Sauron amenuise d'autant le sien. Ainsi, la réception de l'épée est vraiment plus solennelle, et joue un rôle plus dramatique.
Personnellement, je trouve ces deux scènes émouvantes, et témoignent de la transformation symbolique d'Aragorn.
Les chemins des mortsLa scène de la remise de l'épée et celle des chemins des morts s'enchaînent parfaitement, et déterminent une nouvelle signification qui n'existait pas dans le bouquin. En effet suivant celui-ci, le but d'Aragorn n'était pas d'abord de se constituer une armée surnaturelle (qui l'avait rejoint de son plein gré pour achever son serment et trouver la paix) mais de regagner la côte (avec les dunedains, ici absents) rapidement afin de stopper les pirates qui auraient grossi dangereusement le gros des troupes de Sauron. Mais ici, Aragorn (avec l'aide seulement de Gimli et de Legolas, comme pour retrouver l'esprit du trio existant dans
Les Deux Tours, mais aussi pour insister sur le fait qu'ils ne sont pas assez nombreux pour contrer l'ennemi) cherche sciemment l'armée des morts, sachant que les renforts du Rohan ne suffiront pas, et il en est capable seulement maintenant car l'épée des rois vient juste d'être forgée de nouveau.
Visuellement, la ville des morts est assez jolie avec sa teinte verdâtre, bien que n'existant pas dans le bouquin. J'ai bien aimé le fondu visage normal/spectre, mais je les aurais vu plus effrayant : ce sont quand même des damnés ! Par contre, mauvaise nouvelle : Gimli recommence à faire le pitre, et détruit tout le suspens de la scène, qui ressemble à celui d'un train-fantôme de fêtes foraines !
Gollum et la félonie contre Sam La félonie de Gollum, à la base, ne consistait à pas retourner Sam contre Frodon, mais était plus simple, seulement subordonnée au fait de les envoyer à Arachne. Je trouve ici que tous les petits changements au matériau d'origine, comme l'insinuation selon laquelle Sam voudrait aider Frodon à porter son anneau dans le but de lui voler (alors qu'en fait, ils se le partageaient réellement), sont très bien pensés. Ces changements nous amènent à un grand moment dramatique lorsque Frodon se sent contraint de se séparer de Sam, sa confiance vacillant en faveur de Gollum, et se retrouve seul dans l'antre d'Arachne.
Les armées et le début de la guerrePour commencer, les feux de garde permettant de signaler le début de la grande guerre étaient déjà allumés dans le roman, et ainsi ce changement insiste intelligemment sur la tension existant entre le Rohan et le Gondor, que le film n'a pu beaucoup développé par ailleurs, faute de temps et d'occasion. Par contre, comment Pippen arrive-t-il à pénétrer si facilement la vigilance des gardes pour atteindre les feux d'alerte ?
Visuellement, j'ai beaucoup aimé le rassemblement de l'armée de Rohan et la sortie de l'armée de Sauron hors des murs de Minas Morgul (je suis légèrement mitigé par la réussite de l'esthétique de cette ville, bien que conscient de la difficulté à la rendre fantomatique sans mauvais rendu fluorescent. De plus, elle n'a pas le côté putrescent qu'elle avait dans le roman). Grands moments d'émotion pour moi. Dans le dernier cas, j'avais craint qu'on ait le syndrome-
Braveheart avec une seconde grande bataille moins impressionnante que la première car trop semblable, mais heureusement, ce n'est pas le cas. D'abord, la démarche et les armures des orcs de Morgul n'ont rien à voir avec celles de l'armée de Saroumane, qui semblent plus expérimentées dans l'art de la guerre. Ensuite, les techniques ne sont pas les mêmes : tours au lieu d'échelles, catapultes, ruse (en pénètrant l'avant-garde de manière invisible et imprévisible) et guerre psychologique (en envoyant les têtes des vaincus dans l'enceinte de Minas Tirith). Par contre, les scènes d'action en elle-mêmes manquent de panache et ne sont pas toujours bien filmées avec une
shaky cam paresseuse (la bataille à l'avant-poste est par exemple rapidement expédiée).
J'ai eu un coup de coeur pour les allégeances des deux Hobbits, remplis de sincérité malgré la gravité de leur acte. Parmi mes scènes préférées : d'un côté Eowyn prennant Merry de façon inattendue sur son cheval, alors que leur présence sur le champ de bataille était rejetée de façon injuste, et de l'autre Pippen chantant tristement pour l'intendant de Minas Tirith, alors que ce dernier a envoyé son fils à une mort quasi certaine (cet épisode est absent du livre, mais accentue le futur sentiment de perte de son dernier fils) et à laquelle on assiste en parallèle.
Pour terminer, je vais parler de l'intendant
Denethor et de sa relation avec son fils : celle-ci est généralement très fidèle à l'esprit du roman. Le jeu théâtral, quasiment shakespearien, de l'acteur jouant Denethor, ayant perdu son fils préféré, et qui aurait voulu que son cadet prenne sa place, sied bien à une telle personnalité, empreinte également d'une folie paranoïaque. Par contre, je l'aurais vu un peu moins dédaigneux vis à vis de la survie de son peuple, lorsque l'ennemi est arrivé aux portes de sa Cité. En fait, la raison d'un tel comportement est la conséquence d'un important changement de la narration du bouquin : dans ce dernier, l'intendant avait cessé totalement de suivre son instinct de survie seulement après que Faramir soit revenu sur une civière, alors que dans le film il refuse de donner des ordres car il se sent complètement démuni contre les forces arrivant sur sa Cité, et conseille ainsi à tous de fuir pour leurs vies. Voyant le commandement perdu, Gandalf le reprend alors de force. Ainsi, je trouve que rendre Denethor dédaigneux, et Gandalf Capitaine, simplifient un peu trop le déroulement narratif, mais au moins le rend clair pour tous.
La ville de Minas Tirith est vraiment magnifiquement reconstituée, fourmillant de détails : c'est juste dommage qu'on ait pas davantage le temps de l'apprécier.
Deuxième partie de la Version LongueLa bataille aux Champs de PelenorL'armée de Sauron n'était pas supposée rentrer dans la ville, mais je trouve que c'est bien joué, faisant bien monter la tension jusqu'à l'arrivée des renforts. Ensuite, le développement de la bataille est vraiment magnifique (mise à part la transformation de Legolas en Spiderman lorsqu'il affronte un éléphant géant). J'ai surtout adoré la manière dont Théoden motive ses troupes. J'en ai encore des frissons, avec Merry et Eowyn chargeant, à l'insu du roi, avec toute l'armée du Rohan. C'est juste dommage qu'on montre précocement l'armée des morts (la scène inédite de la VL la plus inutile de la Trilogie selon moi), qui gâche la surprise de la voir arriver en renfort. En plus, à l'origine, elle n'était même pas supposée intervenir après la défaite des Pirates : cette armée semble invincible, et expédie trop rapidement la fin de la première bataille.
Pendant la bataille, se produit un autre événement dramatique : la chute, sans jeu de mots, de Denethor l'intendant. Je trouve qu'il a des jambes pour pouvoir courir en flammes jusqu'à la falaise, et je trouve que cet élément comique involontaire brise légèrement la tension dramatique qui s'y joue. Et en plus, c'est la deuxième fois qu'il se fait frapper par Gandalf - qui semble avoir davantage la confiance des soldats que l'intendant lui-même -.
Par contre, quelle bonne idée d'avoir réintroduit dans la VL la scène où Faramir et Eowyn, les deux âmes perdues pleurant encore leurs pertes, s'aperçoivent dans la Maison de Guérison. Il s'agit de l'une des importantes éclaircies d'espoir du récit dont j'ai déjà parlé.
Ensuite, alors que dans le livre, Aragorn et le reste de l'armée des hommes joignaient naturellement celle de Sauron pour faire gagner un peu de temps à Frodon, le film a choisi de marquer le coup en faisant intervenir ici l'apparition d'Aragorn à Sauron par l'intermédiaire du Palantir. A la base, cet épisode se produisait après la défaite de Saroumane, mais n'avait d'autre enjeu narratif que d'effrayer Sauron. Dans le film, il occupe la même fonction (faire peur à l'ennemi), sauf qu'Aragorn utilise délibérément cette peur comme stratégie de détournement de l'attention de l'Oeil, afin d'aider son ami Frodon.
Enfin, j'ai trouvé que la Bouche de Sauron, était grotesque, tout autant que l'acte de décapitation d'Aragorn pour marquer sa volonté de résister, même s'il sait qu'il n'y a pas d'espoir. A la base, cet ambassadeur était un simple homme, qui connaît parfaitement la pensée de Sauron, et qui insinue de mauvaises pensées à ses ennemis pour les désarçonner et les prendre par surprise. Là, on est d'abord subjugué par l'horreur de son apparence, bien loin de la description d'un homme.
Frodon et Sam : le dernier voyageL'affrontement contre Arachne est sans faille et très fidèle, et constitue l'une des meilleures scènes du film. J'adore la manière dont elle se faufile silencieusement derrière Frodon. Ensuite, avant que Sam cherche son maître dans la tour de garde, on assiste à une bagarre d'Orcs dont les signes existaient dans le livre, mais qui est clairement montrée ici (ce qui explique pourquoi la tour est vide), et montre bien leur côté bagarreur, que Sam et Frodon utiliseront ensuite pour se sortir d'une escouade armée dans laquelle ils se retrouvent par mégarde. Cette dernière scène est inédite si je ne me trompe pas, et fait monter la tension efficacement.
Par contre, j'ai moins apprécié que l'Oeil de Sauron, fait d'abord de peur viscérale et de scrutement à notre insu, devienne réalité physique. Et lorsqu'il apparaît à la manière d'un faisceau digne d'un phare, il devient carrément ridicule. Mais j'avoue que c'était une chose difficile à représenter.
On ne pouvait pas rêver mieux concernant le dernier combat de Gollum, de qui on n'attendait rien, sinon des coups tordus. Les dernières images où il recouvre son anneau, enfin souriant, alors qu'il est en train de disparaître, sont à la fois tristes et magnifiques.
L'épilogue Je le trouve vraiment excellent... Les néophytes le trouveront long et les connaisseurs pesteront sur la disparition de la scène de sauvetage de la Comté par les Hobbits, mais je trouve que cette dernière scène aurait été inutile dans le film, les Hobbits ayant déjà eu leurs heures de gloire. Nul besoin d'en rajouter. Les scénaristes ont su prendre leur temps, sans être pontifiants : le couronnement, le mariage, la génuflexion des humains et des elfes devant les Hobbits, les 4 amis qui trinquent en silence se comprenant sans un mot, «les choses qui ont une fin» (ceux qui sont liés à l'anneau partant pour leur dernier voyage) ou qui continuent (Sam et sa famille), puis la porte qui se ferme sur l'histoire. On dirait un poème d'adieu. Juste magnifique et émouvant. Peter Jackson ne se fout pas de notre gueule.
Bilan général de la Trilogie Ce qui m'a frappé dans cette Trilogie, c'est la générosité qui s'en dégage, jusque dans ses défauts que du coup sont largement excusés : la B.O. omniprésente venant appuyer l'émotion ou la configuration des scènes, la richesse du background de chaque peuple nous permettant de les identifier immédiatement, la géographie correspondant précisément aux lieux décrits dans le roman, les poétiques chansons en elfique ou en français qui nous appellent au rêve, le développement des personnages...
Les différences opérées par les scénaristes arrondissent parfois les angles de la psychologie de tel ou tel personnage, ce qui est parfois nécessaire, au vu de leur grand nombre. Et de temps en temps, elles ne sont pas si éloignées du matériau originel, et mettent en valeur leur fragilité latente (Denethor et Eowyn). Et quand elles le sont, elles permettent parfois justement d'insister sur une humanité en proie au doute alors que dans le roman, ces personnages semblaient inattaquables (Aragorn et Faramir). Mais aussi malheureusement, ces différences peuvent être signes de va-vite, par exemple en faisant de Legolas et de Gimli les archétypes d'elfe (scènes de super-héros) et de nain (trop de scènes comiques) dont les différences se frottent les unes aux autres (c'est dommage, car du coup, leur amitié du roman est à peine soulignée dans le film, heureusement superbement rappelée au cours de l'ultime baroud d'honneur devant les portes du Mordor), ou bien en simplifiant (Denethor qui se fait frapper deux fois par Gandalf, ce qui montre ainsi de manière exagérée la folie qui l'emporte le rendant incapable de gouverner) et balisant les situations (au point de supprimer parfois le suspens, comme dans le dernier film où chaque action semble dévoilée plusieurs scènes avant : l'armée des morts, l'antre de la «bête»...).
On peut également regretter le manichéisme parfois trop appuyé et visible (Bilbo se transformant brièvement en pseudo-Gollum ; Langue de Serpent dont la méchanceté est immédiatement perçue alors que la subtilité le caractérisait ; Bouche de Sauron dont le mal est marqué davantage par son apparence que par ses paroles), alors que la grande force du livre était justement de faire apparaître le bien et le mal de façon inattendue et invisible (la fin tragique de Boromir, le rôle de Gollum à son insu ...).
Le phénomène de quota frappe également le film : les comiques de service (Pippen et Gimli), les femmes (Arwen et Eowyn) plus présentes que dans le roman (mais selon moi, ce n'est pas un défaut, mais permet au contraire de développer une histoire telle qu'il en existait dans les
Appendices ou dans les
Contes et légendes inachevées), les méchants bien belliqueux (par exemple dans le premier film, l'orc fabriqué par Saroumane - et qui n'existe pas dans le roman -).
Au niveau de la narration, la notion du temps n'est pas la même, se déroulant plus lentement dans le roman avec parfois des quasi-parenthèses et des moments de contemplation, alors que le film est plus dynamique, plus axé sur l'action, presque sur un cheval de course. Il y a aussi quelques lourdeurs qui plombent un peu le rythme (Saroumane et Arwen qui interviennent trop de fois, l'un sur la soi-disante fin des hommes, et l'autre sur l'amour indéfectible qu'elle voue à Aragorn). Mais j'avoue que l'histoire s'enchaîne généralement bien, et on retrouve dans les toutes dernières 20 minutes (le prologue) ce rythme de croisière qui caractère si bien le SDA pour offrir la meilleure conclusion possible.
Pour terminer, je vais dire en quelques mots ce qui caractérise chacun des films.
La Communauté de l'anneau est l'épisode le plus fidèle au roman littérairement (il y a seulement une suppression, Tom Bombadil et la forêt noire, et un ajout, le chef orc se battant à la fin avec Aragorn).
Les Deux Tours est le plus ambitieux des trois, s'éloigne davantage du roman, et le rythme est légèrement haché à cause des différentes ruptures de ton (cinq histoires !), qui permettent également de goûter simultanément aux différents enjeux.
Le retour du Roi est peut-être le plus simplifié des trois, mais du coup il se situe au top de l'émotion ressentie, et niveau scènes épiques, la barre est haute.
Bref, une grande Trilogie, que P. Jackson a su s'approprier de manière suffisamment personnelle, pour qu'on ne se reporte pas systématiquement au roman pour comparer leurs qualités respectives. Le roman et ses différents dérivés littéraires sont bien sûr les meilleurs moyens de s'approprier en profondeur l'univers de Tolkien, mais le film apporte une expérience sonore et visuelle remarquable, perfectible mais désormais difficile à dépasser dans le genre.