Bon bah moi je le dis haut et fort je suis un gros client de sieur De Palma, mais vraiment. J'ai lu pas mal de chose sur ce Body double, notamment le fait qu'on trouve l'identité du coupable trop vite et que le film est assez faible dans sa partie thriller pure, mais à mon sens, ce n'est jamais un défaut, tant il paraît évident que c'est assumé du début à la fin. Le vrai sujet de Body Double, c'est son héro maladroit, petit loser qui nous est introduit surprenant sa femme en train de prendre son pied avec un autre mec dans le lit conjugal. Ça annonce la couleur d'entrée. Il a pas de bol, et c'est tant mieux pour nous, spectateur, qui allons pouvoir nous marrer pendant tout le film en suivant les tribulations de cet anti héro !
L'ensemble est bourré d'idées et situe son intrigue dans l'univers des films de genre, qui fleurent bons les demoiselles aux poitrines généreuses et les acteurs peu talentueux. Un milieu parfait pour voir évoluer notre terreur des bacs à sable. Son incursion dans le monde du porno est fantastiquement jouissive. Toute la séquence sur Relax est énorme, elle met de bonne humeur et prouve qu'on peut être un réalisateur talentueux doté d'un sens de l'humour assumé (et d'une passion pour les poitrines en tout genre !). On sent dans Body Double une amour du cinéma, quelqu'en soit le genre et l'envergure. Tous les clins d'oeil aux films bis, avec ce tournage en fil rouge d'un film de vampire, dont le réalisateur met du coeur à l'ouvrage, sont rafraîchissants et finissent de faire de Body Double une oeuvre antithétique du thriller millimétré d'où tout sourire est exclu.
Surtout que le reste du film est très soigné et porte la pâte de son réalisateur. Les poursuites y sont efficaces, notamment celle qui a lieu dans le centre commercial, la caméra virevolte et sait varier les points de vue pour gagner en ampleur. De palma, comme à son habitude, assure et nous gratifie de nombreux passages bien pensés avec des caméras placées juste où il faut pour délivrer des cadres surprenants. Toutes les illustrations des excès de claustrophobie du héro sont géniales, à l'image de cette superbe séquence filmée dans un tunnel dont le traitement est magistral ; on sent l'hommage à Hitchcock mais c'est bien amené, pas trop appuyé et ça fait son petit effet.
On regrettera simplement que la fin soit un peu trop abrupte. Il y avait moyen de trouver quelque chose pour rester dans l'esprit du film et faire disparaître le badguy avec un peu plus de panache. Là, ça tombe un peu à plat. Mais c'est pas grave, j'ai pris tellement de plaisir pendant le reste de la séance que je passe sans problème ce petit souci de rythme. Surtout que De Palma se rattrape juste après avec son mix générique / scène cadeau qui nous offre une doublure sein parfaite, on va pas bouder notre plaisir
Cette scène d'ailleurs à elle seule justifie le ton du film et les quelques pistes grossières qui sont mises en place au début des hostilités, Body Double est un film tout sauf sérieux, et c'est là sa force.
Allay, c'est presque Noël, Bonus en image, pour la postérité !