La Flèche Brisée Delmer Daves - 1950
Film connu avant tout pour être l'un des premier film ne faisant pas passer les indiens pour des méchants sauvages bêtes et méchants, que reste il plus de 60 ans après sa sortie ? et bein ça reste toujours un bon film qui ne tombe jamais dans le manichéisme, alors on peut reprocher l'histoire d'amour beaucoup trop naïve ( le coup de foudre a bon dos, par contre au moins Daves va à fond dans la naïveté avec le personnage de Jeffords qui ne pense pas que sa relation avec une indienne puisse poser de prolbème ) mais elle est essentielle à la construction du récit.
Le film s'ouvre sur une voix off ( procédé guère utilisé dans les westerns ) et on la retrouvera plusieurs fois dans le film et toujours judicieusement placé, et j'aime bien d'entré comme Daves nous fait accepter que tout le monde parle anglais, dès l'intro il annonce la couleur en justifiant le choix de l'anglais: "« This is the story of a land, of the people who lived on it in the year 1870, and of a man whose name was Cochise. He was an Indian - leader of the Chiricahua Apache tribe. I was involved in the story and what I have to tell happened exactly as you'll see it - the only change will be that when the Apaches speak, they will speak in our language. What took place is part of the history of Arizona and it began for me here where you see me riding... "
Daves a choisit une approche didactique pour nous montrer la culture indienne, alors aujourd'hui c'est clairement un peu dépassé mais c'est pas trop gênant ( en gros tout ce qu'on voit dans le film on y a vu plein de fois par la suite : les indiens ont une vie de famille, un sens de l'honneur et du courage et savent être juste ), Daves nous montre la difficulté de cohabitation entre 2 cultures qui ne se comprenne pas ( et surtout qui ne cherche pas à se comprendre ), alors y a des méchants blancs forcément mais du coté indiens c'est pas forcément meilleur avec des extrémistes ( excellente scène où on voit Géronimo, franchement quand on voit cet indien dont on ne sait rien dire son nom ça fait son petit effet avec tout le poids de l'histoire qui intervient ) et pour l'époque le film va quand même assez loin avec un couple mixte, Cochise qui retient un blanc de scalper d'autre blanc.
Bon par contre tout va trop vite Cochise accepte tout trop rapidement et devient ami avec Jeffords immédiatement, une petite dizaine de minute en plus aurait pas été du luxe ( au lieu de nous foutre des séquences de tam tam passage obligatoire avec les indiens, des séquences dialogué entre Cochise et Jeffords aurait été beaucoup plus utile au récit ), par contre la fin ne fait aucun doute quand à la suite des évènements et on évite un happy end qui aurait été malvenu.
Daves dans l'ensemble réussit quand même très bien ce qu'il voulait faire à savoir réhabiliter les indiens, il le fait très honnêtement et on sent vraiment une grande sincérité dans ses propos.
La réal de Daves ne fait pas dans l'éclat, il film sobrement et en souvent avec des plans très long, mais il film très bien cette région de l'Arizona avec notamment la longue marche de Stewart pour allez trouver Cochise ( le technicolor est de toute beauté ), et il emballe des séquences d'actions plutôt énergique ( la grosse attaque indienne de milieu de film est très réussit ), bon par contre les séquences fleurs bleue au bord de la rivière ça passe moyen je trouve ( alors c'est vrai que visuellement c'est jolie mais c'est bien cul cul la praline quand même ), heureusement l'attaque silencieuse de l'intro est une réussite et le climax final est vraiment très bon et c'est là qu'on voit qui est vraiment le vrai héros du film car toute l'action se concentre presque sur Cochise qui ne fait pas de détails avec son arc et son couteau.
James Stewart quand il tourne ce film n'était pas encore reconnu comme un grand acteur de western et ce choix peut surprendre mais en 2 films celui là et Winchester 73 il s'est imposé comme un acteur majeur du genre ( perso il est dans mon top 3 ), alors oui il jouera toujours ses personnages sur le même registre ( ou quasiment, enfin chez Mann il interprète toujours un individualiste ici c'est un homme ayant besoin d'une femme ) souvent un héros humaniste dépassé par les évènements qui aura des accès de colère, c'est clairement un homme bon mais au début il agit quand même par intérêt ( faire tourner son commerce ) et son jeu tout en retenu est vraiment une merveille d'acting ( la scène où il arrive dans la forteresse de Cochise est très bon, Stewart assure comme un chef ).
Jeff Chandler en Cochise c'est clairement un choix d'époque curieux mais faut reconnaitre qu'il s'en sort plus que bien et donne un coté très noble au personnage ( bon niveau look c'est pas ça ), quand il parle on ferme sa gueule et on écoute, avant qu'on le voit le personnage nous est présenté comme une icone, un grand homme et quand il apparait pour la première fois on est pas déçu on sent l'aura du personnage, bon c'est clair que c'est moins convaincant qu'un Wes Studi mais ça reste une très bonne interprétation, Debra Paget fait ce qu'on lui demande et elle le fait à peu près bien.
Western profondément humaniste ( et naïf ) qui se doit d'être vu par tout fan du genre et finalement dont le seul gros défaut est d'être trop court, en tout cas ça m'a donné envie de voir d'autre Daves ( le seul que j'ai vu étant Yuma ).
7,5/10