[Alegas] Mes Critiques en 2011

[Alegas]

On The Town (Un Jour à New York) de Stanley Donen

(1949)

Jolie petite découverte que ce film qui me faisait de l’œil depuis un bon moment. Alors oui, c'est loin d'être un grand film du genre mais ça reste clairement réussi dans l'ensemble malgré quelques défauts en fin de métrage. On The Town est d'abord un film souvent cité pour son ouverture par la chanson New York New York, qui est de loin la meilleure scène du film, véritable ode à la ville où tout est tourné sur place (on peut même apercevoir une foule immense regardant la tournage de certaines scènes), chose assez rare pour les comédies musicales de l'époque. La quête d'amour de trois marins en permission ne sera finalement qu'un prétexte pour une visite guidée de la Grosse Pomme, et si certaines séquences musicales se révèlent bien moins inspirées que d'autres, il faut toutefois reconnaître le travail de mise en scène de Stanley Donen qui enrichit véritablement le film sur des scènes comme celle du musée ou encore le climax musical qui annonçait déjà celui de Singin' In The Rain. Dommage donc que plusieurs défauts font baisser de façon évidente la qualité du film dans sa seconde moitié, tout d'abord les personnages féminins sont loin d'êtres intéressants et ne sont que des prétextes pour rajouter un peu d'humour dans un récit qui n'en a pas forcément besoin (et puis elles sont pénibles quand elles chantent), enfin il y a clairement un gros problème de rythme (le passage au restaurant) même si les dernières minutes remontent le niveau. Pas un film indispensable donc mais rien que pour la séquence d'ouverture et voir Gene Kelly et Frank Sinatra dans le même cadre ça vaut largement le coup d’œil.

NOTE : 7/10

[Alegas]

The Lady de Luc Besson

(2011)

Encore un film qui prouve le réel manque de talent et d'ambition de Luc Besson à la réalisation. Hormis Michelle Yeoh et surtout David Thewlis, il n'y a pas grand chose à sauver de ce drame surfant sur la vague de popularité de Aung San Suu Kyi depuis sa libération. Non seulement le projet entier sent l'opportunisme à plein nez (en vingt ans personne n'a jamais pensé à traiter de ce sujet au cinéma et comme par hasard on se retrouve avec une sorte de biopic moins de deux ans après la surmédiatisation de la fin de son combat) mais en plus il est traité de la façon la plus académique qui soit, avec l'envie de livrer au spectateur des scènes toutes plus fortes émotionnellement les unes que les autres mais qui se révèlent presque toutes ratées (on retiendra surtout celle du Prix Nobel) à cause de choix douteux et/ou hilarants (le coup de la communication téléphonique sabordée une fois ça va mais sept fois ça fait un peu beaucoup). Besson oblige, la totalité des personnages sont ultra-manichéens, la famille de Aung San Suu Kyi ne remet jamais en question ses décision, sont toujours persuadés que son combat doit être mené à terme et surtout l'opposition n'a jamais une once de gentillesse (on a seulement un soldat qui lit des citations libéralistes en deux heures de film) et sont tous plus méchants les uns que les autres. Quand à la réalisation, il fut un temps où Besson faisait réellement une recherche visuelle dans sa mise en scène, ici tout manque d'ampleur et du coup certaines scènes comme le discours devant un million de personnes n'a absolument rien d’impressionnant. Reste donc une Michelle Yeoh toujours juste et surtout un David Thewlis qui aurait mérité un film entier sur son personnage et son point de vue, de loin la partie la plus intéressante du métrage.

NOTE : 2/10

[Milkshake]

C'est plus que du courage là qu'il faut pour aller voir ce film, Besson va peut être se lâcher sur son prochain blockbuster sf décérébré avec Angelina Jolie.

[Alegas]

The Lady From Shanghaï (La Dame de Shanghaï) de Orson Welles

(1947)

Un film mineur dans la filmographie d'Orson Welles. Celui-ci a d'ailleurs accepté de tourner le film pour des raisons financières et cela se voit réellement. Non pas que The Lady From Shanghaï soit un mauvais film, loin de là, mais l'implication personnelle du cinéaste se ressent beaucoup moins et cela rend le film bien moins marquant. Par ailleurs, le scénario donné à Welles est loin d'être sans défauts, ainsi il se permet des longueurs un peu abusives sur plusieurs scènes de dialogues dans la première moitié du film qui rendent le rythme du film très inégal (seule la relation entre Welles et Rita Hayworth est véritablement prenante). Ce n'est qu'à partir de la proposition de meurtre faite au personnage de Welles (qui joue toujours aussi bien, c'est vraiment un acteur qui savait exprimer beaucoup de choses à l'écran) que le film démarre réellement et même si cette seconde partie accuse encore de quelques défauts (personnages secondaires pas assez creusés et intrigue principale un poil compliquée à suivre) elle se révèle bien plus inspirée en terme de mise en scène, en témoigne les dix dernières minutes du film se déroulant dans un parc d'attraction, une séquence juste géniale en terme de réalisation pure qui se démarque vraiment du reste du métrage. Sympathique donc mais assez anecdotique au final, seul le final a un réel intérêt de la part de quelqu'un comme Welles.

NOTE : 6,5/10

[Tyseah]

Et deux fois il la fait la faute, DEUX FOIS!

[Alegas]

[Tyseah]

Et il ose mettre un smiley point d'interrogation (pauv' smiley sans tronche)!

[Alegas]

[Tyseah]

The Lady From Shangaï (La Dame de Shangaï) de Orson Welles

Alors que t'as juste l'affiche et le titre du film de la BDD pour t'aider.
Sinon sympa ta critique.

[Alegas]

C'est peut-être moi qui suis trop con mais je comprend toujours pas.

EDIT : ah ouais ok j'ai pigé en fait.

[angel.heart]

[Alegas]

Five Fingers (L'Affaire Cicéron) de Joseph L. Mankiewicz

(1952)

Une grosse claque de la part d'un film où je savais que la qualité serait au rendez-vous, mais pas à ce point là. Les très bons films d'espionnage sont finalement assez rares et là je suis très impressionné par le fait que Five Fingers est largement méconnu alors que c'est tout simplement l'un des meilleurs films du genre. Rien que le contexte du film est surprenant, puisque toute l'action se déroule en Turquie durant la Seconde Guerre Mondiale, ce qui donne donc lieu à une guerre diplomatique où tout les coups bas sont permis. Du coup, le film ne cherche jamais le spectaculaire via des scènes d'action mais préfère imposer un rythme très travaillé où l'on ne s'ennuie jamais une seule seconde malgré le fait que finalement le film est uniquement constitué de dialogues et de quelques moments de tension. Le début du film est assez énigmatique, on est loin de savoir où le film va nous emmener mais dès que l'on sait où Cicéron se procure ses informations on rentre dans un jeu du chat et de la souris où une nation entière va se liguer contre un seul homme. Five Fingers est clairement une allégorie sur la place que l'on peut se faire au sein de ce monde, dans un temps de guerre où un simple serviteur peut devenir l'espion le plus influent du vingtième siècle (le film est tiré de faits réels, du coup on tremble vraiment à l'idée que les nazis auraient pu prévoir et contrer les forces alliées en Normandie), où une femme de ménage peut changer le cours de l'Histoire (séquence tout simplement géniale qui rivalise avec les meilleurs moments de tension chez Hitchcock), l'histoire toute simple d'un homme qui cherche juste à devenir l'homme qu'il a toujours rêvé d'être.

La totalité du script est réellement prenante, avec des dialogues savoureux et des rebondissements inattendus (le twist en milieu de film je m'y attendais un peu mais ça reste clairement étonnant à découvrir étant donné que l'on remet totalement en question la situation de Cicéron) et la réalisation, bien qu'assez convenue, fait le boulot de façon admirable. Enfin, James Mason, souvent cité comme bad guy dans North By Northwest, est ici juste monumental, arrivant à la fois à dégager la classe de l'espion et la servitude aveugle que son travail exige. Quand un plan final, il clôt le film de façon inattendue et rend la vision de l'homme extrêmement tragique, riant à la fois sur le malheur de ceux qui ont pu le trahir mais aussi sur sa quête perpétuelle du bonheur qu'il n'aura que frôlé des doigts. Un très grand film qui mériterait de sortir de l'oubli, le genre de pépites qui mérite toute mon admiration.

NOTE : 9/10

[Logan]

(Profite en bien car ca risque pas d'arriver de si tôt )

[Alegas]

Mais si tu m'en fileras un autre pour Shame.

[Logan]

Tu lui as mis combien?