[Dunandan] Mes critiques en 2011

[Scalp]

Mes souvenirs me font défaut mais c'est pas dans celui qu'il y a un super plan de nana nue dans un lit ? ( oui je suis un pervers )

[angel.heart]

Alors là j'me souvient pas. Je crois qu'à un moment un couple est dans une chambre d'hotel mais alors est-ce qu'il y a un super plan de nana nue? Est-ce qu'il la prend sauvagement? Est-ce qu'elle est bonne? Je ne me souvient plus. ( donc c'est surement non! )

[Dunandan]

Heu, Femmes de Yakusa, ce ne serait pas de Gosha par hasard ?

[Dunandan]

Rétrospective Chambaras

La lame diabolique, Kenji Misumi (1963)

Contrairement aux deux autres films de ce coffret de La trilogie du sabre, je revois celui-là bien à la baisse. Si La lame diabolique a le mérite de renouveler une thématique mille fois traitée (la voie du sabre comme damnation personnelle), en apportant à son personnage principal un trait fantastique (une sorte d'homme-chien qui court plus vite qu'un cheval), et une identité saugrenue (à la fois assassin et jardinier), ce qui donne lieu à des séquences assez surréalistes, il faut avouer que le script, qui se focalise de nouveau sur le chemin de croix de son protagoniste, est vraiment trop light pour captiver et maintenir l'intérêt jusqu'au bout (qu'il ne dure 1h23 n'y change rien), et son apparente invulnérabilité au sabre n'aide pas à le prendre en sympathie/lui apporter de l'épaisseur, ou à créer une réelle tension. Soulignons tout de même la qualité formelle de certaines séquences qui vont encore plus loin que Tuer en ce sens (notamment en figurant visuellement Hanpei en train de recueillir l'enseignement de ce maître ronin par l'observation, ou le combat final plein de rage où il affronte les parents de ses victimes dans un jardin en fleurs entretenu par ses soins). Mais voilà, Kenji Misumi, malgré ses expérimentations esthétiques qu'il fait ici (il n'a rien à rougir de ses contemporains Kurosawa, Gosha, ou Kobayashi) et une richesse thématique toute relative (elle n'apporte pas grand chose de neuf à la trilogie), a fait bien mieux dans le genre du chambara.

Note : 6.5/10

[Dunandan]

Une très bonne trilogie du sabre, presque ultime, qui apporte une belle illustration de la destinée personnelle sous trois angles différents. Mon ordre de préférence est le suivant :

1 - Le sabre (8.5 => 9) : le chambara transposé à l'époque moderne, qui suit le destin d'un personnage qui semble vivre dans le passé mais ne trouve en fait aucune autre façon pour faire face au présent. Une oeuvre fascinante, certainement la plus riche de la trilogie.

2 - Tuer (8) : un script minimaliste soutenu par une esthétique et une imagerie du samouraï que Misumi se plaît à mettre en scène. J'adore ce calme des jardins qui côtoient la violence fulgurante des combats au sabre.

3 - La lame diabolique (8 =>6.5). J'ai pensé que c'était moi, mais à la seconde vision, je le trouve inférieur aux deux autres. Formellement, c'est peut-être celui qui va le plus loin dans l'esthétique et l'expérimentation (quoique succinte), mais il n'apporte pas grand chose de neuf à la trilogie, et ça m'a paru longuet.

(Edit : 2 juin 2015)

[osorojo]

Tu me donnes envie de la découvrir, j'vais ptet profiter de mon bon priceminister pour l'acheter En tout cas tes critiques, et celles des autres aussi en général, sont quand même bien flatteuses pour les 3 films

[pabelbaba]

Vas-y, t'as rien à perdre qu'à mater trois grands films!

[Logan]

La trilogie du sabre c'est le meilleur investissement en coffret trilogie HK.

[pabelbaba]

C'est une blagounette?

[Logan]

Je parle en terme de Trilogie de sabre

[Dunandan]

Tu me donnes envie de la découvrir, j'vais ptet profiter de mon bon priceminister pour l'acheter En tout cas tes critiques, et celles des autres aussi en général, sont quand même bien flatteuses pour les 3 films

Oui, je te le conseille fortement . Ils sont tous les trois très bons, avec un meilleur script que la série Baby Cart et une qualité formelle équivalente, mais avec moins de combats.

[Dunandan]

Au fait est-ce qu'un possesseur du coffret aurait la gentillesse de scanner les pages du livret, puis de les mettre par exemple sur le topic des magazines, car mon boulet de frère me l'a paumé ?

[Dunandan]

Green Snake

Réalisé par Tsui Hark Avec Joey Wong, Chiu Man-Cheuk, Maggie Cheung, Wu Wing-Guo Fantastique, Chine, 1h30 - 1993

9.5/10

Résumé :

Cette histoire est inspirée de la Légende du serpent blanc, une oeuvre majeure dans la littérature chinoise. Il y a deux serpents inséparables : l'un a 1000 ans, l'autre 500 ans ; l'un est blanc, l'autre vert. Un jour, ils trouvent le chapelet du bouddha et se transforment en deux jolies filles. Elles apprennent toutes les choses humaines mais n'arrivent pas à comprendre les sentiments. Au fil de l'histoire, les sentiments finissent par arriver naturellement.

La place de Green Snake dans la filmographie de Tsui Hark

Green Snake compte un grand casting, avec Joey Wong, la femme-fantôme de Histoire de fantômes chinois, Chiu Man-Cheuk, le sabreur manchot de The blade, et enfin Maggie Cheung, qui n'était pas encore la star qu'elle sera plus tard. Wu Wing-Guo, qui joue le poète, a par contre une carrière beaucoup plus anecdotique.

Je dirais que Green Snake est un peu la petite soeur spirituelle de Histoire de fantômes chinois. On y retrouve en commun un univers peuplé de créatures fantastiques, une histoire d'amour centrale, un brin d'humour, et des personnages typiques, tels que le poète honnête et naïf, le moine bouddhiste et le moine stoïcien chasseurs des mauvais esprits et démons. L'atmosphère est incroyablement sensuelle, délaissant le bleu fantomatique pour Histoire de fantômes chinois ou métallique pour The Blade, pour nous chatouiller les sens à l'aide d'une riche colorimétrie. Il y a d'ailleurs certains points communs avec The Blade, du moins avec l'introduction, qui nous montre la barbarie des hommes dans ce dernier, et le double visage humain-monstres dans Green Snake, et la femme est aussi l'attraction centrale de ces deux films, représentant la tentation aussi bien que la rédemption des hommes.

Sous le pouvoir des images et de la musique, animalité-humanité

Green Snake est assez unique dans son genre, délaissant la narration traditionnelle, comme finalement beaucoup des films de Tsui Hark, pour nous placer sous le pouvoir des images et de la musique (mélange de pop chinoise et de bollywood, épousant parfaitement le rythme reptilien des femmes-serpents) envoûtantes de bout en bout. Ainsi, tout le début est pratiquement sans dialogues, permettant de nous immerger complètement dans cet univers de contes et légendes à la sensualité prégnante. Les thèmes sont malgré tout nombreux. Au fil du processus de réincarnation des êtres vivants, chacun peut devenir humain ou animal, s'élever spirituellement et acquérir des sentiments. Ainsi, l'un des thèmes les plus importants est la relation de l'être humain avec son animalité, et réciproquement. Et chacun des personnages principaux est une belle illustration de ce rapport-là : le moine bouddhiste veut se confondre avec Bouddha et donc veut exclure tout sentiment, toute tentation des sens, dont l'une des femmes-serpent (le serpent vert) sera la mise à l'épreuve, et pour lui, l'animal est exclu de l'élévation spirituelle qui n'appartient qu'à l'humain ; les deux femmes-serpent s'entraînent depuis des centaines d'années à devenir humaines (la plus jeune a d'ailleurs gardé une manière reptile de prononcer les mots et de se mouvoir, et sont toutes les deux soumises à la variation des saisons) et acquérir des sentiments, connaître l'amour et le désir ; le poète ne choisit pas vraiment, il est tenté par les femmes-serpents, et tombe sous leur pouvoir : désir ou illusion ? En tous cas, il finit par devenir moine car il pense avoir pécher pour avoir été uni avec un serpent. Or, peu à peu, ce qui est selon moi l'enjeu du film, cette limite homme-animal s'effrite jusqu'à partir en miettes (à l'image de la destruction du Temple Bouddhiste, dont les adeptes sont réduits à la caricature), tout comme la différence entre le bien et le mal : les femmes-serpent, réputées être des démons, partagent leurs dons de guérison avec les humains (et d'ailleurs leur union n'est-elle pas de l'amour ?) et le serpent vert termine sa transformation complète en humaine en ayant la capacité de tirer des larmes (une des meilleures scènes du film, belle et tragique à la fois), et les moines, aspirant à l'harmonie, se coupent du monde au point qu'ils n'ont finalement pas plus de sentiments qu'un serpent.

Les effets spéciaux, les décors, et les costumes, pour peu qu'on apprécie le style de fantômes chinois des années 80-90, sont vraiment plein de charme (il faut pouvoir accepter les partis-pris esthétiques ou limitations techniques dues au budget et à l'époque), dont les images sont accompagnés d'une belle B.O., en même temps véritable sous-texte narratif. Et puis bien sûr, le charme des actrices, débordant de sensualité, apporte beaucoup à l'esthétique générale du film, car cette dernière est à leur image, hypnotisante.

Green Snake nous amène au pays des contes et légendes du pays chinois, au milieu d'un amour hybride, qui est en même temps une belle expérimentation de ce qu'est l'humain d'une part, et de la frontière du bien et du mal d'autre part.

[Logan]

Qu'est ce qu'on ferait pas pour un scalp approuved

Bon faudrait pas qu'y ai d'autres notes du genre sinon je vais briser ma parole

[Dunandan]

Non sérieux, j'ai beaucoup aimé ! Et puis j'ai foutu 9 à Histoire de fantômes chinois, et dans ma logique, je ne peux pas mettre moins à Green Snake qui parvient à le surpasser sur quasiment tous les plans !