There are no answers. Only choices. Solaris de Steven Soderbergh
Were you alone? - Yes. -- Was that difficult? - It was easier than being with someone else.
Avant d’être un film de Science-fiction, Solaris est avant tout le film d’un amour perdu, avec un œuvre concise et épurée, Soderbergh narre une histoire d’amour touchante en ne laissant apparaitre que quelques brides, les instants clés de leur vie la rencontre, la rupture, la complicité et les premiers différents. Le montage, les dialogues, la structure du film est savamment pensée à l’image de la plus belle scène du film ou l’amour mêle le présent et le passé, Soderbergh plus qu’un nouvel exercice de style délivre le second film majeur de sa filmographie après son double biopic sur le Che.
Don't blow it.
Soderbergh joue parfaitement avec son concept relançant sans cesse l’intérêt du métrage entre meurtres inexpliqués, occupants suspects et apparitions soudaines. Il offre un contraste d’image entre un quotidien froid sur une terre pluvieuse, brumeuse et un ballet interstellaire aux couleurs chatoyantes. De Solaris dégage une ambiance hypnotique ou les images suaves d’une planète hypnotique se juxtaposent sur une composition musicale envoutante. Soderbergh enrobement ses décors cliniques par un choix de cadres judicieux et un jeu de lumière soigné qui éclaire et assombrir ses acteurs au bord de la folie.
We're together now. Everything we've done is forgiven. Everything.
Goerge Clooney trouve ici son meilleur rôle montrant une panoplie de jeu varié et un ton tragique penché sur un précipice mental vers lequel le pousse Solaris. Perdu dans le regard de sa femme incarné par la radieuse Natascha McElhone prête à retrouver une névrose, une insatisfaction qu’elle ne comprend pas à la manière d’un flashback, un diner sans son entouré d’étranger dont elle veut s’extirper. Solaris une nébuleuse magnétique qui joue sur la psyché de ses hôtes, touchant à la partie la plus fragile de leur subconscient pour mieux les manipuler, les attirer telle une sirène.
No? Who am I then? -- A puppet -- And you're not? Or maybe you're my puppet. But like all puppets you think you're actually human. It's the puppets dream, being human.
Toute la fascination de Solaris provient du mélange imperceptible entre rêve et réalité, réel et imaginaire, mort et vie laissant des champs d’interprétation infinie, le héros suit au final le chemin de sa compagne, remet en doute toute la perception de sa propre existence. Tout cela n’est-il qu’un rêve ? Qui est le double psychique de qui ? N’est-il pas lui-même que l’image réminiscente de son propre soi ? …. Tout cela n’a plus d’importance lorsqu’on ne fait plus qu’un avec Solaris.
I was haunted by the idea that I remembered her wrong, and somehow I was wrong about everything.
Solaris, une boucle à l’attraction gravitationnelle qui plonge dans votre psyché pour pouvoir rejouer sans cesse votre propre existence.
Le poème de Dylan Thomas au centre de Solaris :
And death shall have no dominion. Dead men naked they shall be one with the man in the wind and the west moon. When their bones are picked clean and the clean bones gone they shall have stars at elbow and foot. Though they go mad they shall be sane. Though they sink through the sea they shall rise again. Though lovers be lost love shall not. And death shall have no dominion.
9/10