Lifeboat de Alfred Hitchcock
(1944)
C'était l'un des Hitchcock mineurs qui me tentaient le plus, la promesse du huit-clos ultime avec une idée de départ géniale pour un film des années 40, quelques survivants d'un naufrage se retrouvent dans un canot de sauvetage en plein océan Atlantique, leurs différences sociales et leurs nationalités (l'un des survivants est un soldat allemand) faisant le reste pour près d'1H30 de métrage. Le début est d'ailleurs très convaincant si l'on excepte le fait que tout le monde se connaît plus ou moins (tiens je me rappelle de vous, je vous ai vu embarquer) et ça se laisse suivre sans ennui. Hitchcock parvient même à créer des tensions propres à son cinéma au sein de cet espace pour le moins limité. Mais à partir du moment où le soldat allemand prend une importance toute autre,
Lifeboat tourne véritablement en rond malgré quelques bonnes idées (dont l'apparition d'Hitchcock). Et si le destin de ce personnage est assez surprenant (quoique Hitchcock aurait pu aller encore plus loin), comment ne pas être déçu par ce final qui laisse beaucoup trop de choses en suspens, ce qui donne vraiment la désagréable impression d'avoir vu un film bâclé et surtout un exercice de style qui ne dépasse pas son propre statut.
Lifeboat mérite néanmoins le détour pour peu que l'on soit un minimum curieux en connaissance du synopsis, pour le reste mieux vaut se tourner vers des huit-clos hitchcockiens mieux maîtrisés comme
Dial M For Murder.
NOTE : 5,5/10